Blocages à Londres pour un "état d'urgence écologique"

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Par Clara WRIGHT - Londres (AFP)
Publié le 15 avril 2019 - 18:55
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Manifestants réunis le 15 avril 2019 dans le centre de Londres, à l'appel du mouvement Extinction Rebellion pour un "état d'urgence écologique", à l'angle d'Oxford Street et Regent Street
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© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
Manifestants réunis le 15 avril 2019 dans le centre de Londres, à l'appel du mouvement Extinction Rebellion pour un "état d'urgence écologique", à l'angle d'Oxford Street et Regent
© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP

Plusieurs milliers de manifestants ont perturbé la circulation lundi à Londres à l'appel du mouvement Extinction Rebellion pour réclamer un "état d'urgence écologique", au premier jour d'une action qui doit se prolonger toute la semaine dans 80 villes et 33 pays.

Ces militants se sont réunis dans cinq lieux de la capitale britannique, sur des artères particulièrement fréquentées, comme le pont de Waterloo ou Oxford Street, ou à proximité des symboles du pouvoir politique ou économique, comme à Parliament Square, à quelques dizaines de mètres du parlement.

"A chaque jour de blocage, la pression sur le gouvernement va s'intensifier. Le nombre de jour que nous tiendrons est l'élément clé", a déclaré à l'AFP Larch Maxey, un des porte-parole du mouvement.

Il espère que cette action aboutira à une rencontre avec le gouvernement: "S'ils ne répondent pas à nos demandes, nous allons continuer à donner de l'ampleur à la mobilisation".

Aux extrémités du pont de Waterloo, plus d'un millier de militants bloquaient la circulation en milieu de journée, laissant seulement passer les vélos ou les skateboards.

Munis de brouettes, ils se sont attelés à construire une allée d'arbres au centre du pont, voulant lui donner l'apparence d'un jardin. Plusieurs centaines de personnes en profitaient pour déjeuner au soleil dans une ambiance bon enfant, après l'installation de stands de nourriture végétarienne.

- Squelettes géants -

Autre ambiance à Parliament Square: en début d'après-midi, des manifestants brandissaient des squelettes géants, défilant derrière un tombeau noir orné de papillons et d'abeilles.

"Ce sont des funérailles, pour toutes les espèces disparues" ou celles en danger "comme les abeilles", a expliqué Michelle Petitjean, maquillée d'une tête de mort mexicaine.

"Le bon vieux temps est fini!", a poursuivi cette Londonienne de 65 ans. "Ça ne veut pas dire qu'on ne va plus s'amuser, mais je blâme ma génération pour son matérialisme".

Mouvement international né au Royaume-Uni, Extinction Rebellion appelle à la désobéissance civile non-violente contre l'inaction climatique.

Venue spécialement des Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), Manda Brookman, 53 ans, a assuré être "prête à (se) faire arrêter pour le bien de nos enfants".

A ses côtés, sa fille Ruby, 22 ans, qui travaille avec des réfugiés, a expliqué avoir "déjà vu des gens migrer à cause du changement climatique, de la sécheresse en Afrique de l'Est il y a quelques années".

L'occupation des différents sites à Londres devrait se poursuivre cette nuit et des manifestants camper près de Hyde Park.

Au Royaume-Uni, le mouvement a trois revendications: la proclamation d'un "état d'urgence climatique et écologique", l'élaboration d'un plan d'actions pour "réduire à zéro" les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2025, et la création d'une "assemblée citoyenne" sur les questions de justice climatique.

- Shell accusée d'"écocide" -

Le siège de l'entreprise Shell a aussi été pris pour cible dans la journée par des manifestants, qui ont accusé la compagnie pétrolière d'"écocide" - défini par l'organisation comme la "destruction d'écosystèmes", assimilable selon elle à un "crime contre l'humanité".

Les activistes ont brisé les portes vitrées d'accès au bâtiment, déroulé une banderole "Shell knows" (Shell est au courant), ou encore tagué les mots "mensonges" sur la façade. Cinq personnes ont été interpellées dans la foulée, selon le mouvement.

Extinction Rebellion a annoncé, dans le cadre de sa "rébellion internationale", des mobilisations dans 80 villes dans 33 pays jusqu'au 22 avril.

En Espagne par exemple, des manifestants ont empêché des véhicules d'entrer dans le siège du pétrolier Repsol.

A Berlin, plusieurs manifestations pacifistes ont eu lieu, notamment devant le Bundestag, où des militants, principalement jeunes, portaient des panneaux appelant à "se rebeller pour la prochaine génération". L'accès au pont de l'Oberbaumbrücke, qui relie l'est au sud de la ville, a aussi été bloqué pendant deux heures.

Entre autres actions, des blocages de routes sont aussi prévus mardi et mercredi à Vienne ou vendredi à Paris, un "camping non-violent" à Melbourne, devant le parlement de l'Etat de Victoria (sud-est de l'Australie) à partir de mardi soir, et un rassemblement est annoncé à Washington dimanche.

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