Foodwatch épingle la présence de résidus animaux dans certains aliments

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Par Manon JACOB - Paris (AFP)
Publié le 20 septembre 2018 - 17:48
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L'ONG Foodwatch a dénoncé jeudi la présence, non mentionnée sur les étiquettes, de résidus issus d'animaux dans certains aliments vendus en grande surface, les fabricants répliquant qu'ils se conforment à la réglementation.

Une douzaine de produits est ainsi épinglée par Foodwatch pour manque de transparence sur leur fabrication, les industriels préférant "jouer la carte de l'opacité", estime l'association qui s'en prend aux "trop nombreuses arnaques sur l’étiquette".

Dans son viseur, l'ONG s'en prend aux pommes rouges de variété Fuji, qui contiennent de la résine d'insectes (shellac) ou encore au Comté AOP au lait cru bio vendu par Système U, pour lequel l'association signale la présence de présure, un coagulant du lait d'origine animale - issue de l'estomac du veau.

- Certifiés "conformes"-

La plupart des industriels pointés du doigt par Foodwatch - Nestlé, Orangina, Yoplait (Sodiaal), Cémoi, Haribo, Bonduelle, Unilever, Carrefour - se sont défendus de toute pratique illégale.

Dans la majorité des échanges écrits que l'AFP a pu consulter, les fabricants confirment la présence de ces ingrédients et tous assurent que les ingrédients utilisés sont conformes à la réglementation sur la sécurité alimentaire.

De plus, une partie des marques épinglées indiquent clairement sur l'emballage la présence de produits d'origine animale.

C'est le cas par exemple des flageolets de Cassegrain (Bonduelle) qui affichent "bouillon de volaille" dans la liste des ingrédients et des "Viennois" au chocolat de Lactalis Nestlé où la mention "gélatine porcine" est renseignée sur l'étiquetage.

"C'est clair même si c'est surprenant", argumente de son côté Foodwatch.

Epinglé par l'ONG pour la présence de gélatine d'origine bovine dans ses yaourts Panier de Yoplait 0% , le groupe a répliqué en mettant en avant la très faible teneur et a annoncé dans un communiqué que la gélatine serait "définitivement retirée de la recette en 2019".

L'association des consommateurs a également fait appel à l'avis de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) au sujet de la présence de présure dans un Comté AOP bio - dans ce cas-ci celui de Système U.

L'INAO a répondu à l'association en confirmant la présence de l'ingrédient d'origine animale dans le cahier des charges de l'AOP Comté. La présure est très fréquemment utilisée dans la fabrication de fromages.

"Spontanément, il me semble que c'est un non sujet", a indiqué à l'AFP Michèle Frêné, organisatrice du festival des produits AOC/AOP en Normandie, en réaction à la publication de Foodwatch.

La division "Valorisation et Transfert" du marché de Rungis souligne également que le shellac (E904 sur l'étiquette), cire d'enrobage pointée du doigt par l'association, s'inscrit dans la "norme de commercialisation spécifique pomme".

Cette cire, d'origine naturelle, est fréquemment utilisée dans le traitement post-récolte de certaines variétés de pommes comme la Fuji évoquée dans le communiqué, et il n'est pas obligatoire de mentionner son utilisation sur les emballages, souligne encore Rungis.

Plus généralement, les "auxiliaires technologiques" à base de viande animale (insecte, porc, boeuf) utilisés lors du processus de transformation "ne doivent pas obligatoirement être renseignés sur l'étiquette", reconnaît l'ONG dans un communiqué, mais elle estime que cela ne rend pas "légitime" leur dissimulation dans l'étiquetage des produits.

En effet, la réglementation européenne portant sur les additifs alimentaires n'impose, par exemple, pas la déclaration de l'origine biologique (végétale ou animale) des additifs sur les emballages.

- "Manger sereinement" -

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a réagi en mettant en avant l'importance du rôle du Conseil national de l'alimentation sur l'évolution de l'étiquetage des produits industriels.

"C'est au Conseil national de l'alimentation de faire en sorte qu'on puisse avancer sur ces questions d'étiquetage", a-t-il dit sur LCI.

"Ce qui importe c'est que les industriels et nous-même puissions faire en sorte que demain les consommateurs puissent manger sereinement les produits qui sont mis à leur disposition", a-t-il ajouté.

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