Ford-Blanquefort : Punch a déposé une nouvelle offre, les discussions continuent

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Par Paloma SORIA BROWN, Valentin BONTEMPS - Paris (AFP)
Publié le 18 février 2019 - 15:48
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L'usine Ford à Blanquefort près de Bordeaux, 27 février 2018
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© NICOLAS TUCAT / AFP/Archives
L'usine Ford à Blanquefort près de Bordeaux, 27 février 2018
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Le groupe franco-belge Punch-Powerglide a déposé lundi une nouvelle offre de reprise pour l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) sur laquelle les discussions vont se poursuivre, alors que les doutes se multiplient quant à la viabilité d'un tel rachat.

"Punch a préparé une nouvelle offre de reprise du site qui sera soumise à Ford aujourd'hui", a annoncé Bercy à l'issue d'une rencontre entre le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et les représentants des salariés du site automobile.

"Le gouvernement souhaite que cette offre apporte une activité suffisante au site, permettant d'y garantir l'emploi des salariés repris, et sécurisant la cession de l'entreprise par Ford", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Selon Bercy, cette solution "nécessite qu'un accord soit trouvé dans les prochains jours" sur l'avenir du site, qui emploie 850 personnes. "Un nouveau point sera organisé" avec les syndicats "en début de semaine prochaine", précise le ministère.

Interrogé par l'AFP à l'issue de la rencontre, Philippe Poutou, représentant CGT de Ford-Blanquefort et ancien candidat (NPA) à la présidentielle, a assuré que les discussions entre l'État, la direction de Ford et la société Punch-Powerglide allaient se prolonger jusqu'au 25 février.

"L'option un, c'est-à-dire un rachat par Punch, est toujours d'actualité d'après le gouvernement", a déclaré M. Poutou. "Et donc un nouveau plan va être proposé à Ford pour essayer de trouver un accord" de la part du constructeur américain pour "qu'il accepte le plan de reprise par Punch", a-t-il ajouté.

Le responsable CGT a précisé qu'auraient lieu "d'ici lundi une rencontre entre les syndicats de l'usine et Punch pour discuter des nouvelles conditions", ainsi que "des discussions entre l'État et Punch et des discussions intenses entre l'État et Ford".

"Je suis déterminé à trouver une solution de reprise viable pour le site de Ford Blanquefort. Il nous reste peu de temps pour ce faire", a déclaré de son côté M. Le Maire, disant dans un communiqué vouloir "donner au projet de Punch toutes ses chances".

- "solide sur le long terme" -

Le groupe Ford a annoncé début 2018 son intention de se désengager de l'usine de boîtes de vitesse, implantée près de Bordeaux depuis 1972. Il a refusé une première offre de reprise déposée par Punch-Powerglide, pourtant appuyée par l'État et les syndicats.

Face à ce refus, M. Le Maire avait fait planer mi-décembre la menace d'une nationalisation provisoire de l'usine. "S'il faut que l'État fasse la transition, rachète le site pour le revendre à Punch, cela ne me pose aucune difficulté", avait-il déclaré.

Cette option semble toutefois compliquée, alors que les doutes se multiplient sur la viabilité de ce projet déposé par Punch. Ce dernier, qui prévoit de conserver 400 emplois sur les 850 que compte l'usine, repose sur des commandes jugées fragiles.

Interrogé par l'AFP avant la rencontre de Bercy, Bruno Le Maire a estimé nécessaire d'étudier dans le détail "les forces et les faiblesses de cette offre pour que les salariés puissent se prononcer en connaissance de cause".

"Le marché automobile est difficile (...) Raison de plus pour nous assurer que l'offre de Punch est solide sur le long terme et qu'elle garantit un volume d'activité suffisant au plus grand nombre de salariés", a souligné le ministre, qui avait qualifié mi-décembre l'offre de Punch de "crédible" et "solide".

Si l'option Punch tombait "complètement à l'eau, on entrerait dans une discussion complètement nouvelle", a estimé de son côté Philippe Poutou, évoquant deux hypothèses: soit "un plan de revitalisation", qualifié de "complètement pipeau", soit la reprise en main de l'usine par l'Etat, ce que "le gouvernement pour l'instant ne veut pas".

"Pour nous il est hors de question de s'entendre dire, désolé, on a essayé et cela n'a pas marché", ont prévenu dans un courrier adressé à M. Le Maire les syndicats de l'usine, jugeant nécessaire en cas d'échec de trouver "un plan B ou C".

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