Grand débat : Berger (CFDT) rejette l'idée d'un référendum à l'issue

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Par AFP - Paris
Publié le 14 janvier 2019 - 09:50
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Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a rejeté lundi soir l'idée évoquée par certains élus de la majorité d'organiser un référendum à l'issue du grand débat, préférant l'organisation d'un "Grenelle du pouvoir de vivre".

"Cette crise est l'illustration de la volonté du président d'instaurer entre lui et le peuple un rapport direct avec une forme de négation des corps intermédiaires. Sortir de cette ambiance en pensant que c'est réinstaurer ce rapport direct qui marcherait, c'est d'une profonde bêtise. Et ça ne marchera pas, et on aura un nouveau chaos", a-t-il prévenu dans l'émission Audition publique (Public Sénat/LCP/Le Figaro/AFP).

Le numéro un de la CFDT avait expliqué lundi matin sur CNews son souhait de voir "les organisations syndicales, patronales, les associations organis(er) une sorte de Grenelle du pouvoir de vivre" à l'issue du débat, même si "le gouvernement in fine décidera".

Interrogé sur les conditions d'organisation du débat, au lendemain de la publication de la lettre du président Emmanuel Macron aux Français, M. Berger a espéré que l'exécutif "dise très vite" "les conditions" dans lesquelles le grand débat s'organise, "les conditions d'indépendance, les conditions de bonne tenue des débats". "Est-ce qu'on sera dans un cadre apaisé où chacun pourra s'exprimer?", s'est-il demandé.

"Celui ou celle qui va piloter" le débat "doit être indépendant du gouvernement", a souligné Laurent Berger, "y compris pour que les gens s'y inscrivent".

Sur la lettre du président, dont il n'a pas souhaité "faire l'exégèse", le secrétaire général de la CFDT a observé qu'il "manque des précisions autour de ce qui pourrait être fait autour du pouvoir d'achat".

Interrogé spécifiquement sur l'Impôt sur la fortune, lundi soir, M. Berger a répondu ne pas en faire une fixation.

"Je viens de m'exprimer devant les députés En Marche. Je leur ai dit +il y a des totems et puis il y a l'essentiel+. L'essentiel c'est qu'aujourd'hui dans notre fiscalité, pour qu'elle soit plus juste, il faut que les plus hauts revenus contribuent davantage. Et ce n'est pas forcément l'ISF", a-t-il souligné dans l'émission Audition publique.

"Ca peut être l'impôt sur les successions, une tranche d'impôt supplémentaire pour les plus hauts revenus, ça peut être revenir sur la flat tax sur la taxation du capital", a-t-il détaillé.

Alors que la lettre du président évoque la possible transformation du Sénat et du Conseil économique, social et environnemental, M. Berger a dit sa "conviction" qu'il faut conserver ces deux institutions. "Je ne crois pas qu'à la crise que nous traversons la réponse soit: +que faut-il supprimer comme institution+", a-t-il dit lundi soir.

"Dans ce moment où la démocratie est en danger, quand je regarde les acteurs (...) qui peuvent être garants d'un certain nombre de valeurs républicaines et de nos institutions, j'en vois un par exemple, qui est le président du Sénat (Gérard Larcher, NDLR), donc heureusement qu'il existe, si je puis me permettre (...) Ce début de débat qui consisterait à faire du tir aux pigeons sur nos institutions, ça serait une folie totale", a-t-il prévenu.

M. Berger a aussi mis en garde contre la "poussée réactionnaire" qui traverse selon lui le pays.

"Avoir de la sympathie pour des gens qui sont proches ou qui ont exprimé de la sympathie pour M. Soral, etc., moi je condamne ça c'est tout", a-t-il dit, visant sans le nommer l'hommage du député LFI François Ruffin à Etienne Chouard lors d'un point presse.

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