"Hardcore", brûlée, déstructurée, la mode des jeunes créateurs à Paris

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Par Aurélie MAYEMBO, Olga NEDBAEVA - Paris (AFP)
Publié le 25 septembre 2018 - 20:42
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Un mannequin de la marque A.W.A.K.E , lors du défilé printemps-été 2019 de la fashion week de Paris, le 25 septembre 2018
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© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Un mannequin de la marque A.W.A.K.E , lors du défilé printemps-été 2019 de la fashion week de Paris, le 25 septembre 2018
© Anne-Christine POUJOULAT / AFP

Quand on a 20 ans et on présente ses collections à Paris, c'est pour oser une couture "hardcore" et recyclée, micro-jupes et talons vertigineux des folles nuits parisiennes ou des silhouettes retournées de 180 degrés.

La mode passe plus que jamais par l'"upcycling", qui consiste à donner une deuxième vie aux tissus, pour la créatrice Marine Serre, 26 ans qui a présenté mardi son très attendu deuxième défilé dans un quartier peu habitué aux fastes de la mode, au nord de Paris.

Combinaisons moulantes aux couleurs flashy réhabilitant le fuseau, le cycliste et la cagoule, robe de soirée réalisée à partir de couvertures de lit, longs imperméables en plastique composent le vestiaire de la lauréate du prix LVMH 2017.

Sous un mot d'ordre anti-jetable, "Fuck Fast Fashion", la moitié des vêtements sont en matériaux recyclés.

Les accessoires complètent une silhouette à la fois féminine, sportive et très pratique, avec des chaussures à talons avec des semelles de baskets, des sacs plastiques griffés et des ballons détournés en sac à main, façon minaudière.

Pièce emblématique: un grand manteau noir envahi de porte-clés.

Chez Marine Serre, quatre lignes aux noms de couleur, dont "rouge", la plus couture où l'"upcycling" est très présent, signe que luxe et recyclage peuvent s'entendre.

"C'est un questionnement sur ce qu'est être couture aujourd'hui", a estimé la créatrice, après le défilé baptisé "Hardcore couture", voulu comme "encore plus radical" qu'à ses débuts.

- Trous brûlés à l'acide -

Les tissus brûlés à l'acide sont la marque de fabrique de la marque Ottolinger créée par les Suisses trentenaires Christa Bosch et Cosima Gadient qui vivent à Berlin et ont défilé pour la première fois sur le calendrier officiel de la semaine printemps-été 2019 à Paris.

"C'est vraiment beau de voir le feu et la forme qu'il dessine, que vous ne pouvez pas contrôler (...) Nous essayons de trouver de nouvelles façons de le faire pour la production commerciale", expliquent-ils à l'AFP.

Pour personnaliser les looks, ils bâtissent les vêtements sur chaque corps en les attachant avec des ficelles et des cordes: "Chaque look a son propre caractère et nous aimons construire un récit autour de lui."

Ils décrivent leur collection comme "charmante et parfois dérangeante de réalisme magique, comportant de multiples récits, tels que des dentelles suisses traditionnelles et des tissus à carreaux, des fleurs hawaïennes, des imprimés fantaisie, du dénim et des vêtements de sport".

- Après les devoirs -

Pierre Kaczmarek, 19 ans, a commencé à faire la mode "après avoir fait les devoirs" quand il avait 15 ans, d'où le nom de la griffe "Afterhomework" créée avec sa compagne Elena Mottola, 20 ans.

Jupes minuscules et talons aiguilles, pantalons asymétriques, tops volumineux et déstructurés et baskets portées avec un collant blanc ajouré : "C'est Paris la nuit, je suis resté ici trois mois tout seul pour m'inspirer, m’imprégner de mon environnement. C'est ce qu'on voit dans la rue, ce qu'on fait, ce qu'on écoute. Tout est sur le moment", raconte à l'AFP celui qui affirme être le plus jeune créateur jamais programmé à la Fashion Week.

Au son de rap, défilent hommes et femmes, de toutes les tailles et couleurs de peau.

- Tresse sur le visage -

La marque A.W.A.K.E., l'acronyme de "All Wonderful Adventures Kindle Enthusiasm" ("Toutes les merveilleuses aventures suscitent l'enthousiasme") fondée par l'ancienne rédactrice de mode de Harper's Bazaar Russie Natalia Alaverdian et basée à Londres, a réinterprété les codes de l'avant-gardiste belge Martin Margiela qui avait fait défiler les mannequins le visage caché et ses silhouettes déconstruites.

Chez Natalia Alaverdian, les yeux de certains mannequins sont cachés par une mèche de cheveux tirée qui se termine par une tresse sur le côté.

Les lignes de la marque dont Kim Kardashian avait porté une mini-robe blanche, sont très féminines, mais audacieuses à l'image de cette chemise dont le col se situe au niveau des omoplates et la boutonnière ouverte forme un décolleté sur le dos.

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