Infirmière disparue dans le Tarn : les gendarmes fouillent chaque recoin

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Par Daniel MARTINEZ - Cagnac-les-Mines (France) (AFP)
Publié le 22 décembre 2020 - 18:16
Mis à jour le 23 décembre 2020 - 13:48
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Recherches pour retrouver une infirmière de 33 ans, le 22 décembre 2020 à Blaye-les-Mines, disparue depuis mi-décembre
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© Fred SCHEIBER / AFP
Recherches pour retrouver une infirmière de 33 ans, le 22 décembre 2020 à Blaye-les-Mines, disparue depuis mi-décembre
© Fred SCHEIBER / AFP

Au bord d'une retenue d'eau, à une vingtaine de kilomètres de Cagnac-les-Mines (Tarn), où une mère de famille de 33 ans, Delphine Jubillar, a disparu en pleine nuit, une quinzaine de gendarmes ont fouillé mardi chaque recoin à la recherche d'indices.

Au milieu des pêcheurs et des randonneurs, les militaires en tenue de camouflage s'attardent sur une petite plage du lac de Roucarié sur une paire de tennis abandonnées susceptibles d'appartenir à cette infirmière disparue il y a une semaine. Après avoir téléphoné aux enquêteurs, ils semblent écarter cette piste et laissent les chaussures là où elles étaient.

Ils repartent alors en s'écartant pour pouvoir observer aussi bien les bords que le haut des petites collines qui entourent le lac. Tout près du bord, l'un d'entre eux utilise une machette pour mieux se frayer un passage, alors qu'à l'autre bout, d'autres militaires inspectent les champs et vont voir les habitants des maisons qui surplombent la retenue.

Les buses permettant le passage de l'eau sont systématiquement examinées à la recherche du téléphone ou d'autres objets de la disparue, voire de son corps.

Des plongeurs de la gendarmerie sont aussi présents pour réaliser une "évaluation technique", selon les termes du numéro deux de la gendarmerie du Tarn, le lieutenant-colonel Thierry Blondet. Ils devraient y plonger mercredi, l'opération nécessitant d'arrêter des turbines d'EDF.

Lundi, le procureur d'Albi avait indiqué qu'"aucune hypothèse" n'était "privilégiée" pour expliquer cette disparition soudaine dans cette ancienne cité minière de près de 3.000 habitants, près de Carmaux.

- "Partie seule à pied" -

L'infirmière "serait partie seule à pied dans la nuit de mardi" 15 décembre et "c’est au petit matin que le mari se serait aperçu que sa femme n’était plus au domicile et a signalé la disparition", avait précisé le magistrat.

A ce jour, les investigations se poursuivent dans le cadre d'une enquête pour "disparition inquiétante". Plusieurs pistes sont néanmoins explorées, de la disparition volontaire à la disparition accidentelle en passant par l'hypothèse criminelle. Une information judiciaire pourrait être ouverte dans les prochains jours.

Après Roucarié, les plongeurs se rendent à la base nautique de l'Endrevié, sur la commune voisine de Blaye-les-Mines, où ils poursuivent leurs recherches. Ils sont quatre à plonger ensemble tenant tous à la main la même "ligne de vie", une sorte de corde en nylon leur permettant de mieux quadriller sans rater le moindre recoin.

De temps à autre, ils remontent à la surface et échangent quelques mots avec leurs deux collègues restés en surface. A un moment donné, l'un d'entre eux met ses gants pour examiner ce qui semble être un gros bout de tissu qu'il met sous scellé.

Comme ses collègues, il refuse de dire quoi que ce soit en rapport avec l'enquête mais aucun autre objet ne semble avoir été trouvé cette fois-ci.

- Battue citoyenne mercredi -

Parallèlement, dans le village, d'autres gendarmes, en uniforme bleu cette fois-ci, font du porte à porte pour rechercher encore des éléments sur cette disparition "suspecte", comme l'a qualifiée le procureur Alain Berthomieu.

Mercredi, les recherches devraient changer de visage, les gendarmes ayant pour la première fois fait appel aux volontaires qui souhaiteraient les épauler pour mener une "battue citoyenne".

Après les premières recherches où le savoir-faire des militaires était indispensable pour bien préserver les traces ou les indices éventuellement trouvés, les recherches peuvent être ouvertes à d'autres personnes, d'autant que des associations de Cagnac avaient demandé à y participer, selon le lieutenant-colonel Blondet.

Le maire de Cagnac-les-Mines, Patrice Norkowski, avait demandé dans un premier temps à la population de "ne pas prendre des initiatives de recherche" afin ne pas "perturber" le travail des gendarmes. Il avait ajouté que d'autres recherches seraient "organisées et coordonnées par les enquêteurs, au moment voulu".

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