Intrusion au siège de la CFDT, condamnée par politiques et syndicats

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Par AFP - Paris
Publié le 17 janvier 2020 - 14:59
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT le 10 janvier 2020 à Paris
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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT le 10 janvier 2020 à Paris
© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives

Des opposants à la réforme des retraites se sont introduits "violemment" vendredi dans les locaux de la CFDT à Paris, où ils ont "agressé verbalement et physiquement des salariés", a dénoncé dans un tweet le secrétaire général de la confédération, Laurent Berger.

"Quelques dizaines d'individus se sont introduits violemment dans les locaux de la confédération CFDT ce midi. Ils ont agressé verbalement et physiquement des salariés de la CFDT. Nous condamnons cet acte et nous ne nous laisserons pas intimider", a tweeté le dirigeant du premier syndicat français, favorable au système universel de retraite par points dénoncé par les grévistes.

Interrogée par l'AFP, la CFDT a dit qu'il s'agissait d'une action de la "coordination SNCF-RATP", née aux premières évocations d'une grève illimitée, en octobre, contre la réforme des retraites.

"C'était une intrusion violente. Ils étaient une trentaine. Un salarié a été plaqué au sol, il y a eu des insultes", a-t-on précisé à la CFDT, qui va "probablement porter plainte".

Selon une source policière, "à 12H55 au siège de la CFDT, une centaine de militants CGT se sont réunis devant le site avant qu'une vingtaine de personnes ne s'introduisent dans les locaux. Vers 14H30, l'ensemble des personnes sont sorties du bâtiment".

Sur son compte Twitter, Anasse Kazib (SUD-Rail), "cheminot à Paris Nord" qui est l'une des voix du mouvement, a indiqué qu'il s'agissait d'une "action surprise de la coordination RATP/SNCF au siège de la @CFDT". "On est là même si @CfdtBerger ne le veut pas nous on est là, pour l'honneur des travailleurs..."

"On est contre cette bureaucratie syndicale qui porte le nom de Laurent Berger, qui est en train de négocier le poids des chaînes, la régression sociale", dit-il encore dans un mégaphone devant un bâtiment, selon une vidéo également visible sur Twitter.

"Ce n'est pas une action SUD-Rail", a cependant réagi auprès de l'AFP Erik Meyer, l'un des secrétaires fédéraux de ce syndicat. "Ces quelques individus se réclamant de la SNCF et de la RATP ne représentent rien et sûrement pas les milliers de salariés de nos entreprises", a estimé dans un tweet Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, dénonçant une "action de haine".

"Quels que soient les désaccords possibles entre organisations syndicales, la CGT ne cautionne pas ce type d'action", a réagi également la confédération dans un communiqué.

"Les désaccords les plus profonds doivent pouvoir s'exprimer dans le cadre du débat démocratique et républicain. La violence est toujours signe de faiblesse", a réagi Yves Veyrier (FO).

De nombreux responsables politiques ont également exprimé leur solidarité à la CFDT.

"Condamnation totale de ces agressions et solidarité avec les salariés de la CFDT", a tweeté Olivier Faure (PS).

"Solidarité avec la @CFDT victime de l'intolérance et de la négation de la démocratie. Et avec tous les élus, syndicalistes, citoyens menacés parce qu'ils pensent différemment", a réagi de son côté le ministre des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau (MoDem).

Jeudi, Laurent Berger avait dénoncé sur franceinfo des "attaques" visant son syndicat ou le visant personnellement.

"En ce moment, on a des locaux dégradés, (et) tournent des propos extrêmement dégradants à mon égard ou à l'égard d'autres militants CFDT", avait-il dit, sans donner de précisions sur la source de ces attaques.

Le 24 avril 2017, le siège de la confédération avait été vandalisé, après l'appel de Laurent Berger à battre Marine Le Pen et à voter Emmanuel Macron, à l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle.

Un an plus tôt, en juin 2016, au moment de la bataille autour de la loi Travail, le siège de la CFDT -- qui soutenait le projet --, avait déjà été vandalisé, deux jours avant celui de la CGT, qui elle y était opposée.

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