Jeunes migrants : l'Etat s'engage sur une prise en charge financière
L'Etat va donner un coup de pouce à l'enveloppe budgétaire prévue pour les "mineurs non accompagnés", ces jeunes migrants arrivés seuls en France et dont le nombre a fortement augmenté ces dernières années, saturant l'accueil dans certains départements.
Les ministres de la Justice, Nicole Belloubet, et de la Santé, Agnès Buzyn, ont annoncé lundi un "abondement budgétaire de 6,5 millions d'euros en 2017" consacré au "remboursement par l'Etat aux départements de la période d'évaluation" de ces mineurs.
Conformément aux engagements du précédent gouvernement, les départements recevront aussi "30% du coût correspondant à la prise en charge des mineurs non accompagnés supplémentaires" en 2017, ont assuré les ministres lors d'une réunion vendredi avec Conseils départementaux, magistrats et associations.
Ces jeunes relèvent, comme tous les mineurs, de l'aide sociale à l'enfance donc des départements. Mais leur nombre a "considérablement augmenté", passant "de 4.000 arrivées en 2012 à 16.000 en 2016", a reconnu début septembre Emmanuel Macron. Prenant acte de la "charge croissante" sur les Conseils départementaux, le président de la République avait alors demandé au gouvernement des propositions "d'ici la fin de l'année" pour "revoir complètement la question de l'accueil et de l'accompagnement de ces mineurs".
Sur ce plan, Mmes Belloubet et Buzyn ont annoncé l'ouverture d'une "phase de concertation" avec les départements pour parvenir "début 2018" à la définition "d'un plan d’action".
Plusieurs axes se dégagent, notamment autour de la phase d'évaluation et de mise à l'abri et de la "limitation des réévaluations de minorité" (lorsque les personnes évaluées majeures demandent à ce que leur dossier soit repris, un processus long qui laisse souvent les jeunes dans un entre-deux pour leur accueil).
Mais la concertation planchera aussi que la "lutte contre les trafics de migrants" et "le dispositif de sortie de l'aide sociale à l'enfance", selon le communiqué.
Des "expérimentations" visant à "améliorer la prise en charge et harmoniser les procédures d'évaluation", qui varient d'un département à l'autre, seront mises en place en 2018.
A l'issue de la réunion, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a souhaité "avancer au plus vite" sur le sujet. "Au delà de l'urgence, nous demandons des garanties financières pérennes pour assurer un accueil de qualité et mettre fin à la saturation du dispositif d'accueil", a ajouté M. Troussel, qui avait tiré la sonnette d'alarme dans une lettre ouverte en juin.
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