La relaxe requise pour un homme que Benalla est soupçonné d'avoir molesté le 1er mai

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Par AFP - Paris
Publié le 02 avril 2019 - 19:56
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Alexandre Benalla (à capuche) et Vincent Crase (3ème en partant de la gauche), emmenent un homme, des CRS autour d'eux, dans les allées du Jardin des Plantes à Paris, le 1er mai 2018
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© Handout / MEDIAPART/AFP/Archives
Alexandre Benalla (à capuche) et Vincent Crase (3ème en partant de la gauche), emmenent un homme, des CRS autour d'eux, dans les allées du Jardin des Plantes à Paris, le 1er mai 20
© Handout / MEDIAPART/AFP/Archives

Le représentant du parquet a requis mardi la relaxe pour un homme qu'Alexandre Benalla est soupçonné d'avoir molesté le 1er mai à Paris et qui comparaissait pour des violences envers des policiers, au tribunal correctionnel de Paris.

Le nom de l'ex-collaborateur déchu de l'Elysée n'a pas une seule fois été prononcé à l'audience. Pourtant, l'interpellation de Khélifa M. au Jardin des Plantes constitue le premier acte de cette journée du 1er mai qui a précipité au coeur de l'été la chute de l'ex-chargé de mission.

C'est sans doute la médiatisation de cette affaire qui devrait permettre la relaxe du prévenu.

Plusieurs vidéos montrent Alexandre Benalla avec son acolyte Vincent Crase, employé du parti présidentiel LREM, emmener un homme qui vient d'être interpellé, des CRS autour d'eux, dans les allées du Jardin.

Pour ces faits, qui précèdent l'affaire de la Contrescarpe, Alexandre Benalla sera mis en examen pour "immixtion dans l'exercice d'une fonction publique" et "violences volontaires en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à 8 jours".

Le prévenu, un grand brun de 36 ans, a toujours nié avoir jeté le moindre caillou en direction de la police. Il explique s'être réfugié au Jardin des Plantes pour échapper aux gaz lacrymogènes et au mouvement de panique quand la manifestation a dégénéré.

Il raconte que deux hommes, qu'il pense être "des policiers en civil", s'approchent de lui. "Ils m'ont tendu trois pavés en me demandant +c'est à toi, ça?+. J'ai refusé de les toucher".

"Puis j'ai entendu le bruit d'une matraque qu'on déploie. J'ai commencé à fuir, mais pas assez vite, j'ai pris un coup sur la jambe et du gaz lacrymo", dit-il. Il continue à courir, à moitié aveuglé, et sera rattrapé et ramené vers des "hommes en uniforme".

A l'audience, un policier est venu témoigner l'avoir repéré au sein d'une "nébuleuse" de potentiels casseurs et vu "jeter un projectile".

La présidente demande à l'agent s'il n'y a pas de "possibilité d'erreur sur la personne". "Absolument pas", répond-il crânement.

Mais voilà: les vidéos de l'interpellation ont été tournées à 16H52 et 16H53, alors que les policiers affirment avoir vu le prévenu lancer un projectile à 17H02. "Il ne peut pas l'avoir vu", constate le procureur, demandant la relaxe de Khélifa M. pour les violences. Il requiert toutefois deux mois de sursis avec mise à l'épreuve pour consommation de stupéfiants.

L'avocate du prévenu, Me Brigitte Plaza, a pilonné "une procédure expéditive" bafouant la présomption d'innocence, à l'image des brassées de renvois en comparution immédiate des "gilets jaunes" depuis des mois.

"Sans ces vidéos, mon client aurait été condamné, cela ne fait pas l'ombre d'un doute", a-t-elle tonné.

Le délibéré est attendu le 4 juin.

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