Le Parti radical, plus vieux parti de France

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 09 mars 2019 - 11:45
Image
Edgar Faure s'adresse aux médias, le 2 décembre 1955 à l'Hôtel Matignon à Paris
Crédits
© / INTERCONTINENTALE/AFP/Archives
Edgar Faure s'adresse aux médias, le 2 décembre 1955 à l'Hôtel Matignon à Paris
© / INTERCONTINENTALE/AFP/Archives

Créé en 1901, le Parti radical, qui devrait se rallier samedi à LREM pour les élections européennes, est le plus vieux parti de France, souvent pris en tenaille au gré de l'histoire politique entre la droite et la gauche.

Parti de notables, il aura fourni dix des 21 chefs de gouvernement de la IVe République, comme Edgar Faure ou Pierre Mendès France, et accueilli des grands noms de l'histoire contemporaine : Georges Clemenceau, Jean Moulin ou Edouard Herriot.

Fondé sur les valeurs de la République, de la laïcité et lié à la franc-maçonnerie, le Parti radical a cette particularité de regrouper des membres qui divergent sur les questions économiques et sociales, entre la gauche et le centre.

S'il domine la vie politique française jusqu'en 1914, il va connaître une perte d'influence à partir de la Première Guerre mondiale.

En 1936, il fait partie du Front populaire mais se retrouve majoritairement allié à la droite dans les derniers moments de la IIIe République.

Largement décimé pendant la guerre de 1939-45, car très engagé dans la Résistance, il compte encore ensuite des figures politiques de premier plan.

La bipolarisation qui marque la Ve République mettra toutefois fin à son influence marquante. La guerre d'Algérie donne d'abord lieu à une scission: l'aile droite, en désaccord avec Mendès France, part en 1956. Mendès est exclu du parti en 1959 après s'être opposé un an avant au retour du général de Gaulle.

En 1965, le parti soutient François Mitterrand à la présidentielle, rejoignant la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS).

Avec Jean-Jacques Servan-Schreiber à sa tête en 1971, le parti se lance dans l'aventure des Réformateurs, une alliance avec une partie des centristes. Mais en 1972, entraînée par Robert Fabre, une minorité signe le programme commun de la gauche qui conduira à la victoire de François Mitterrand en 1981.

Ce choix de l'union avec les socialistes - mais surtout avec les communistes - provoque la scission de 1972, les partisans du programme commun partant créer le Mouvement des radicaux de gauche devenu ensuite Parti radical de gauche (PRG).

L'autre devient le Parti radical valoisien (PR) - du nom du siège du parti situé place de Valois, à Paris - et se rapproche de l'UDF, puis de l'UDI, pour incarner le centre droit et participer aux gouvernements issus de la majorité RPR/UDF.

En 2002, une majorité des radicaux participent à la création de l'UMP, avec laquelle l'adhésion devient commune. Mais depuis le congrès de 2007, les adhérents pouvaient choisir ou pas la double appartenance PR/UMP.

Cette année-là, Jean-Louis Borloo et André Rossinot, qui dirigeaient le PR, et leur homologue du PRG Jean-Michel Baylet, avaient déjà tenté sans succès un rapprochement de leurs deux formations.

En décembre 2017, à la faveur du "nouveau monde" qui a vu arriver Emmanuel Macron au pouvoir, dans un contexte de recomposition politique, les Radicaux parviennent à se réunifier.

Le PR quitte l'UDI et le PRG renonce à son alliance quasi-systématique avec le PS pour fonder le Mouvement radical, sous-titré "social-libéral".

L'ambition est de peser face à la majorité de La République en Marche, en apportant un soutien à géométrie variable au gouvernement tout en faisant entendre les fondamentaux du parti, à commencer par la laïcité.

Présidé par Laurent Hénart, le Mouvement radical entend par ailleurs renouer avec sa tradition d'accueil de personnalités politiques iconoclastes: après Bernard Tapie dans les années 80 et 90, devenu l'incarnation triomphante des radicaux de gauche d'alors, Jean-Louis Borloo avait surpris en rejoignant les Valoisiens dans les années 2000.

L'entreprise radicale demeure toutefois traversée par ses éternelles divisions: un an après sa réunification, le parti s'est à nouveau déchiré avec le départ de Sylvia Pinel, ex-patronne du PRG, qui entend reprendre son indépendance. Mais la majeure partie de ses troupes demeure, pour l'instant, dans la maison commune.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.