Restauration : pour se développer, les food trucks cherchent des emplacements fixes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 mars 2016 - 11:19
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Le food truck "le camion qui fume".
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Les enseignes de street food s'installent peu à peu en restaurants fixes.
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Désireux de se développer, de nombreux gérants de food trucks cherchent désormais des emplacements fixes, le schéma financier du camion-restaurant étant de plus en plus compliqué. Pour eux, détenir un restaurant fixe permet de "rationaliser les coûts".

Le Camion qui fume, Le Réfectoire, Cantine California ou encore Leoni's Daily, représentés ce lundi 14 et mardi 15 au salon Sandwich and Snack Show à Paris, ont un point commun: parties du food truck dans les années 2010, ces enseignes de street food s'installent peu à peu en restaurants fixes, une manière de "rationaliser les coûts".

"Détenir un restaurant fixe permet d'avoir une grande cuisine, un laboratoire pour stocker les marchandises, un garage pour garer le camion, le nettoyer, faire toute la production sur place, l'envoi. Tout ça réuni au même endroit. C'est ainsi qu'on économise de l'argent", explique à l'AFP Valentine Davase, fondatrice du Réfectoire, un camion-cantine ambulant parisien de burgers qui sillonne marchés, évènements et festivals depuis 2012, développé en "dur" à Paris en septembre dernier. "On optimise les charges, les coûts, et cela facilite énormément l'organisation au quotidien", lance-t-elle, consciente qu'il a fallu "du temps et de l'argent" pour pouvoir "acheter un fonds de commerce", le but étant de "développer un produit, une marque".

Pour cette jeune femme dynamique, passée par la communication en événementiel, avant un apprentissage dans les cuisines du Ritz, "pas question" toutefois de se séparer de son camion "qui fonctionne très bien, avec un ticket moyen de 10 euros", et des files de férus de bons burgers, qu'il pleuve, vente ou neige.

"Le schéma financier du food truck est compliqué car il s'agit d'une offre peu chère, mais avec des produits de qualité. Il y a aussi l'investissement du camion qui peut être élevé si on ne sait pas bricoler soi-même (de 80.000 à 120.000 euros) et le fait de travailler dans une cuisine de 8 m2, dans le vent, la pluie, avec l'électricité qui coupe parfois, ce n'est pas le format idéal de restauration", rappelle Valentine Davase. Le restaurant fixe, situé Marché Saint-Martin dans le cœur de Paris, "a lui un ticket moyen plus élevé, à 14 ou 15 euros, lié au service à table", selon elle.

Kristin Frederick, chef de file de la street-food française, fondatrice du célèbre Camion qui Fume, premier food truck de burgers à essaimer les rues de Paris dès la fin 2011, a elle aussi franchi le pas. Son restaurant fixe a ouvert ses portes aux très nombreux "fans" de ses burgers, fin janvier. Le restaurant ne désemplit pas, ni le midi, ni le soir. Elle garde par ailleurs l'activité de ses quatre camions, totalisant une cinquantaine d'employés.

"L'idée était de satisfaire nos clients qui, pour certains, nous disaient qu'ils préféraient être confortablement installés dans un restaurant plutôt que de manger dehors, attendre dans le froid... On a donc décidé d'ouvrir un premier établissement rue Montmartre, avec l'objectif d'un plan de développement assez ambitieux de deux autres restaurants fixes à Paris d'ici la fin 2016 ou premier trimestre 2017", explique à l'AFP la restauratrice californienne, native de Los Angeles, qui a importé le concept du food truck "nouvelle génération" en France.

Kristin Frederick assure aussi que l'installation en fixe permet "de rationaliser les coûts". Reste que "choisir un très bon emplacement, c'est essentiel. Et on ne met pas n'importe quel concept n'importe où", martèle l'américaine de 35 ans, ajoutant que "c'est le produit qui compte le plus, si le burger est bon, cela va marcher". L'emplacement de choix se paie à Paris. Elle assure avoir investi "plus d'un million d'euros" pour ce restaurant fixe dans le 2e arrondissement.

La Ville de Paris, peu pressée de faire de la place aux camions-cantines ambulants, a décidé, en avril 2015, de sélectionner 28 emplacements leur étant dédiés. "Mais la moitié a dû mettre la clé sous la porte, faute de fréquentation", selon Kristin Frederick, également présidente de l'association Street food en mouvement. "Parmi les 650 restaurants mobiles en France, les trois quarts sont en dépôt de bilan, ça ne marche pas", confirme à l'AFP Bernard Boutboul, directeur du cabinet spécialiste de la restauration Gira Conseil. Le parc a été multiplié par dix en cinq ans et sera certainement divisé par six ou sept dans les deux prochaines années, prévoit-il.

 

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