Macron demande un tour de vis sur l'expulsion des étrangers irréguliers

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 09 juin 2021 - 16:02
Mis à jour le 10 juin 2021 - 00:38
Image
Le président Macron s'entretient avec son Premier ministre Jean Castex lors d'une réunion du gouvernement, à l'Elysée, le 9 juin 2021
Crédits
© Ludovic MARIN / POOL/AFP
Le président Macron s'entretient avec son Premier ministre Jean Castex lors d'une réunion du gouvernement, à l'Elysée, le 9 juin 2021
© Ludovic MARIN / POOL/AFP

Emmanuel Macron a réuni mercredi plusieurs ministres pour réclamer une meilleure efficacité des expulsions d'étrangers en situation irrégulière, encore mal appliquées, alors que l'exécutif s'attend à un afflux d'arrivées post-Covid, a indiqué l'Elysée.

Cette réunion s'est déroulée en présence du Premier ministre Jean Castex et des ministres Gerald Darmanin (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangers) et une représentante du Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.

"Les demandes d'asile sont de plus en plus détournées: les étrangers demandent systématiquement l'asile en sachant que l'examen de leur dossier dure plusieurs mois et qu'ils sont pris en charge de manière très avantageuse", a commenté un conseiller.

"Or, le taux d'acceptabilité de l'immigration dans notre pays est de plus en plus bas", a-t-il relevé.

Aussi, le chef de l'Etat a-t-il demandé aux ministres "d'activer de manière volontariste les dispositifs en vigueur" et d'intensifier les négociations avec les pays d'origine pour qu'ils acceptent le retour de davantage de leurs ressortissants.

Sur environ 120.000 demandeurs d'asile par an, 20.000 obtiennent le statut de réfugiés, 20.000 repartent et 80.000 se maintiennent illégalement sur le territoire.

"Nous avons un problème d'éloignement", a reconnu la présidence, "notre système est très difficile à activer pour des raisons politiques, diplomatiques et médiatiques", même si le taux d’exécution des décisions d'expulsion s'est amélioré d'un tiers.

Fin 2020, la commissaire européenne aux Affaires intérieures avait estimé devant le Sénat que le taux d'exécution moyen d'une décision d'expulsion est de 30% en Europe mais chute à "13, 14% pour la France", alors que l'Elysée avance le chiffre de 15,3%.

Le chef de l'Etat, qui au début de son quinquennat évoquait l'objectif d'un taux d'exécution de 100%, a demandé mercredi des mesures "opérationnelles très rapidement", en ciblant en priorité l'expulsion des étrangers irréguliers auteurs d'actes de terrorisme ou fichés pour radicalisation ainsi que ceux ayant commis des crimes et délits et autres infractions graves.

L'objectif est de les emmener directement à l'aéroport dès leur sortie de prison, grâce à une coordination des administrations.

Sur 1.115 étrangers en situation irrégulière et fichés pour radicalisation, 514 sont encore sur le territoire - souvent parce qu'ils sont incarcérés - dont 400 sont sous surveillance et 601 ont quitté le territoire.

Environ 250 étrangers relevant de cette catégorie pourraient être expulsés dans les semaines qui viennent, selon l'Elysée.

Les étrangers irréguliers ayant commis des crimes et délits feront aussi l'objet d'expulsions systématiques. "Il s'agit essentiellement de personnes venant du Maghreb - Algérie, Maroc, Tunisie - mais aussi de Russie et d'Afrique".

La France compte insister auprès de ces pays pour qu'ils accordent davantage des laisser-passer consulaires qui permettent les retours. Elle veut aussi obtenir que le test PCR désormais exigé soit effectué non pas au départ de France mais à l'arrivée.

"On ne peut pas les obliger à subir ce test PCR exigé au départ et ceux qui soutiennent leur cause leur disent que le meilleur moyen de rester en France est de refuser le test", a souligné l'Elysée.

"Le président a demandé que les négociations diplomatiques soient engagées de manières très volontaristes. Avec l'Algérie, avec qui les discussions sont plus difficiles, nous envisageons des mesures plus drastiques et nos demandes seront portées à leur connaissance très rapidement", a averti la présidence française sans autre détail.

Sans modifier le droit d'asile, une réflexion est également engagée sur les pays considérés comme sûrs.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.