Medef : les candidats à la succession de Gattaz ont passé leur grand oral

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Par Eleonore DERMY - Paris (AFP)
Publié le 28 mai 2018 - 20:15
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Les six candidats à la présidence du Medef ont passé lundi un grand oral devant le conseil exécutif de l'organisation patronale, étape cruciale dans la course à la succession de Pierre Gattaz qui tourne au duel entre deux hommes.

Les prétendants, cinq hommes et une femme, ont défilé tour à tour dans la matinée au siège du Medef à Paris, pour convaincre en 30 minutes chacun les 45 membres du conseil exécutif, qui voteront ensuite le 11 juin pour leur candidat préféré.

Un avis purement consultatif, mais qui sera soumis à l'Assemblée générale, dont les 560 membres votants se prononceront le 3 juillet.

Lundi, deux thèmes en particulier ont été au coeur des questions des membres du conseil exécutif: l'image du Medef, qui s'est détériorée auprès de l'opinion publique ces dernières années, et la transformation numérique des entreprises.

L'occasion pour les candidats de dérouler leur programme et surtout leur méthode. Mais ils étaient déjà rompus à l'exercice: depuis quelques semaines, ils enchaînent débats et auditions devant les fédérations professionnelles et territoriales pour faire connaître leurs projets et remporter le maximum de soutiens.

Ils sont notamment passés devant l'UIMM, la puissante fédération de la métallurgie, la Fédération française du bâtiment ou encore celle des assurances et la Fédération bancaire française. Toutes disposent d'un nombre important de voix au sein de l'Assemblée générale.

- Deux favoris -

"C'était un débat intéressant, mais je ne pense pas que ça fera bouger les lignes", a confié à l'AFP un président de fédération présent à l'audition, pour qui les deux favoris - Geoffroy Roux de Bézieux et Alexandre Saubot - ont confirmé leur statut.

Selon cette source, M. Roux de Bézieux, un investisseur très engagé dans le numérique qui brigue pour la deuxième fois la présidence du Medef, a une "véritable vision politique", tandis que M. Saubot, patron du groupe familial industriel Haulotte et jusqu'il y a peu négociateur social du Medef et président de l'UIMM, a "plus d'empathie" et voulu montrer qu'il était "à l'écoute". "Les deux peuvent très bien tenir la maison", a-t-il estimé.

Si la campagne pouvait sembler morne ces derniers temps, elle a pris un peu d'élan en fin de semaine dernière avec l'annonce des premiers soutiens.

Sans surprise, le nouveau président de l'UIMM, Philippe Darmayan, a annoncé dans le Journal du dimanche qu'elle soutenait son ancien président, jugeant que ce dernier maîtrisait "ses dossiers sur le bout des doigts, tant sur l'économie que sur le social". Vendredi, la Fédération nationale des travaux publics (FNTP) lui avait aussi apporté son soutien.

De son côté, M. Roux de Bézieux a obtenu récemment le ralliement d'un autre candidat, le très libéral Jean-Charles Simon.

L'un des axes de sa campagne est la "révolution technologique" à l'oeuvre et les moyens pour la France de s'adapter à cette donne. Jeudi, il a publié une liste de 100 patrons de la "French Tech" le soutenant, sur laquelle figurent Frédéric Mazzella (BlaBlaCar), Marc Simoncini (Meetic), Henri Seydoux (Parrot) ou encore Pierre Kosciusko-Morizet (PriceMinister), mais ceux-ci ont peu de poids au sein de l'organisation patronale. De même que la Fédération des services aux particuliers (FESP) qui lui a aussi apporté son soutien.

Parmi les autres candidats, trois sont issus des territoires: Frédéric Motte, président du Medef Hauts-de-France, Olivier Klotz, du Medef Alsace, et enfin Patrick Martin, à la tête du Medef Auvergne-Rhône-Alpes.

Ce dernier, patron de Martin-Belaysoud Expansion, un groupe familial spécialisé dans la distribution de fournitures industrielles, a récemment créé la surprise en décrochant le ralliement de deux autres candidats: Fabrice Le Saché, fondateur d'Aera Group, une société de conseil et de négoce spécialisée sur les financements verts très active en Afrique, et Pierre Brajeux, patron du Medef Hauts-de-Seine.

Mais il a lors du grand oral "déçu" car "il dégage un peu trop de dureté et d'intransigeance", a affirmé le membre du conseil exécutif.

Enfin, l'intervention de Dominique Carlac'h, ancienne spécialiste du 400 mètres et fondatrice d'une société de conseil, n'était "pas très vivante", a-t-il ajouté. Elle avait fait "bonne impression" lors de précédentes auditions, selon plusieurs sources.

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