Moselle : les marins-pompiers de Marseille en renfort pour traquer les variants du Covid

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Par Rémy ZAKA - Metz (AFP)
Publié le 15 février 2021 - 21:41
Mis à jour le 16 février 2021 - 19:31
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Venus en renfort face à la flambée du Covid-19 en Moselle, les marins-pompiers de Marseille débutent à Metz le 15 février 2021 leurs prélèvements et analyses des eaux usées pour cartographier les vari
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© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
Venus en renfort face à la flambée du Covid-19 en Moselle, les marins-pompiers de Marseille débutent à Metz le 15 février 2021 leurs prélèvements et analyses des eaux usées pour ca
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Réseaux d'assainissement, Ehpad, écoles : venus en renfort face à la flambée du Covid-19 en Moselle, les marins-pompiers de Marseille ont débuté lundi à Metz leurs prélèvements et analyses des eaux usées pour cartographier les variants et aider à limiter la propagation.

"Les premiers résultats sont attendus dans la nuit", a indiqué le secrétaire général de la préfecture de la Moselle, Olivier Delcayrou.

Les marins-pompiers marseillais, arrivés dimanche en Moselle où ils exportent pour la première fois leur savoir-faire en matière de traque du Covid, ont procédé dans la matinée aux premières analyses sur huit grandes stations d'épuration.

Les prélèvements, au total une vingtaine d'échantillons, ont été envoyés en avion spécial à Marseille pour analyses afin de déterminer les taux de Covid-19 mais aussi la proportion des variants", dont la prolifération actuelle, notamment celle du sud-africain, inquiète dans le département, a expliqué Éric, maitre-principal des marins-pompiers de Marseille, experts en prélèvements.

A ce jour, les marins-pompiers ne disposent en effet que d'un laboratoire à Marseille pour déterminer les différents variants.

- "Cartographie" -

"L'objectif est d'avoir une cartographie la plus précise possible de l'ensemble du département", explique M. Delcayrou, soulignant l'autre intérêt des tests : permettre d'anticiper sur la contamination puisque "si on détecte le virus, on sait qu'on a une avance de six jours environ".

A Marseille, grâce à 37 points et une analyse "quantitative" de l'eau, les marins-pompiers sont désormais capables de connaitre la proportion de chaque variant dans les quartiers.

Les Ehpad seront aussi ciblés. Les premiers, ceux qui n'ont pas eu de cas depuis deux ou trois semaines, ont reçu la visite des militaires marseillais et leurs deux véhicules siglés, le premier avec la mention "COMETE" (Covid-19, Marseille, environnement, testing) et le second frappé des lettres "CMIB" (cellule mobile intervention biologique).

Combinaison blanche, gants bleus et masque, un pompier a ainsi prélevé un échantillon de 250 ml d'eau dans les canalisations, ramené ensuite au siège du SDIS 57 où sont installés les Marseillais.

Là, leur appareil peut, en "45 minutes, rechercher la présence de Covid", selon le maitre-principal Éric, sans toutefois pouvoir chercher s'il s'agit d'un variant.

"S'il y a des éléments positifs, on alerte. On peut faire du +surfacing+, étage par étage car une personne contaminée laisse des traces. On peut aller jusqu'à la porte", a-t-il ajouté.

La mission des marins-pompiers dans l'Est concerne enfin les écoles, dont les élus mosellans avaient réclamé vendredi en vain au ministre de la Santé Olivier Véran la fermeture, une semaine avant les vacances officielles.

"Il y aura des prélèvements toujours avec l'idée qu'on peut être en anticipation des contaminations humaines. On peut avoir des traces sur les surfaces avant même que les personnes ne soient positives", a fait valoir M. Delcayrou.

Les marins-pompiers de Marseille, qui disposent d'une des cinq cellules opérationnelles spécialisées NRBC (nucléaire radiologique biologique chimique) de France, ont débuté les recherches du COVID-19 en mars 2019.

- Peste et choléra -

C'est leur commandant, le contre-amiral Patrick Augier, qui "a eu l'idée de demander s'il n'était pas possible pour nous d'analyser le Covid alors que nous pouvions (déjà) analyser des armes biologiques (peste, choléra...). La réponse a été oui", a raconté le maitre-principal Eric, précisant que "les premières analyses avaient porté sur les surfaces et l'environnement". Les eaux usées sont venues ensuite.

La mission des Marseillais est de trois jours renouvelables. Il est prévu que leurs collègues mosellans "partagent l'expérience" afin de poursuivre les tests dans le département qui va bénéficier d'une dotation exceptionnelle de 30.000 doses de vaccins supplémentaires pour les soignants et les plus de 75 ans, a annoncé la préfecture.

En France, la technique des marins-pompiers marseillais intéresse de plus en plus leurs collègues. C'est notamment le cas du Morbihan, où les sapeurs-pompiers "ont commencé à être formés".

"C'est bien que ce travail revienne à la Sécurité civile car c'est différent de l'aspect médical. Nous, on ne voit pas ça comme un maladie mais comme une menace. Notre approche est différente", a insisté l'expert en prélèvements.

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