Moselle : une jeune femme tuée en pleine rue, son compagnon interpellé

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Par Sebastien SAUGUES avec Antoine POLLEZ à Strasbourg - Hayange (France) (AFP)
Publié le 24 mai 2021 - 21:23
Mis à jour le 25 mai 2021 - 15:22
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Le parquet de Versailles a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la mort" après la noyade controversée dans la Seine d'un proche d'Adama Traoré
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Un homme de 23 ans de nationalité serbe interpellé, soupçonné d'avoir tué quelques heures plus tôt sa compagne de 22 ans à coups de couteau en pleine rue à Hayange en Moselle
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"Quand elle était avec lui, elle avait peur": un homme de 23 ans de nationalité serbe a été interpellé lundi, soupçonné d'avoir tué quelques heures plus tôt sa compagne de 22 ans à coups de couteau en pleine rue à Hayange (Moselle).

"Le suspect a été interpellé par la police judiciaire à Hayange au cours de l'après-midi au domicile d'une autre personne", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Metz, Christian Mercuri.

L'arrestation s'est déroulée "sans incident", en présence d'enquêteurs de la PJ de Metz et avec l'assistance d'agents de la BRI, a précisé le commissaire Antoine Baudant à l'AFP.

"Nous avions dix enquêteurs à plein temps, qui ont permis de récolter rapidement des éléments nous laissant supposer que le suspect pouvait se cacher à cet endroit", a-t-il expliqué.

Le suspect et le couple chez qui il a été interpellé, un homme et une femme d'une quarantaine d’années, ont été placés en garde à vue, respectivement pour homicide sur conjoint et recel de malfaiteur.

L'homme est suspecté d'avoir tué sa compagne au cours de la nuit de dimanche à lundi à Hayange.

Selon le maire de la ville, Fabien Engelmann (RN), la victime a reçu cinq coups de couteaux, en pleine rue, à proximité de son domicile.

"Les pompiers ont été prévenus à 00H40, mais la victime était déjà en arrêt cardiaque quand ils sont arrivés sur place. Ils sont restés jusqu'à 03H00 du matin", a précisé l'élu à l'AFP.

Quelques fleurs et une photo de la jeune femme ont été déposées sur les lieux du drame avec un petit coussin marqué "I love you".

- Une femme "enjouée, souriante" -

"C'était une jeune femme très gentille, je la voyais très souvent. Mais lui, il était très violent. On avait dû appeler plusieurs fois la police parce qu'il lui tapait dessus, il faisait du trafic", a raconté une voisine, souhaitant rester anonyme. "Quand elle était seule, elle était enjouée, souriante, mais quand il était là, elle était morose", a-t-elle observé.

Le suspect avait déjà fait l'objet d'une plainte pour menaces de la part de sa compagne. Il avait également été condamné à un an de prison pour des délits routiers.

Incarcéré, il avait formulé une demande d'aménagement de peine, un dossier dans lequel figurait une attestation de sa compagne qui donnait son accord pour un retour au domicile, a précisé le parquet.

Refusé par le juge d'application des peines, cet aménagement avait été accordé en appel et l'homme avait été placé mi-mai en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE). Il s'était défait de son bracelet électronique dans sa fuite.

"Quand il est sorti de prison, je lui ai dit (à la jeune femme, ndlr) qu'elle ne devait pas le reprendre. Je pense qu'elle avait peur de lui", a poursuivi la voisine.

"Elle m'avait dit qu'elle avait amené des affaires chez son papa au cas où il redevenait violent", a-t-elle encore confié.

Le suspect et la victime sont les parents d'une petite fille née en 2017. L'enfant a fait l'objet d'un placement, a indiqué le parquet.

"Ce qui est triste, c'est que le commissariat se trouve en face du lieu où se sont déroulés les faits", a déploré M. Engelmann. "Mais le commissariat malheureusement est fermé la nuit. On avait déjà dû se battre pour le maintenir sur la commune, mais, à 18H00, il ferme".

Un rassemblement est prévu mercredi à 18H00 à l'Hôtel de ville d'Hayange pour rendre hommage à la jeune femme.

Selon le collectif "Féminicides par compagnons ou ex", il s'agit du 43e féminicide recensé en 2021. En 2020, 90 féminicides ont été recensés par le ministère de l'Intérieur, contre 146 l'année précédente.

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