Netanyahu rencontre les ministres des Affaires étrangères de l'UE

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Par AFP
Publié le 11 décembre 2017 - 06:39
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Benjamin Netanyahu le 7 décembre 2017 à Jérusalem
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© GALI TIBBON / AFP/Archives
Benjamin Netanyahu le 7 décembre 2017 à Jérusalem
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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre lundi à Bruxelles les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, cinq jours après la reconnaissance controversée par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

Lors de sa visite à Bruxelles, dont le principe avait été décidé avant l'annonce du président Donald Trump sur Jérusalem, M. Netanyahu doit aussi s'entretenir avec le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Auparavant, lors d'un petit déjeuner "informel" avec M. Netanyahu, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE vont une nouvelle fois l'appeler à "reprendre des négociations significatives" avec les représentants des Palestiniens, a indiqué la responsable de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini.

Mme Mogherini a rappelé vendredi la position traditionnelle de l'UE sur le conflit entre Israël et les Palestiniens.

"Nous sommes convaincus que la seule solution réaliste est basée sur deux Etats, d'Israël et de Palestine, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats suivant les frontières de 1967", a-t-elle résumé.

Selon Mme Mogherini, "il est dans l'intérêt sécuritaire d'Israël de trouver une solution durable à ce conflit qui dure depuis des décennies".

L'UE veut également mettre à profit la visite de M. Netanyahu pour exprimer son désaccord sur la poursuite de la colonisation israélienne.

- Fractures -

Mais les ministres auront du mal à cacher des fractures de plus en plus profondes au sein de l'Union, dans une situation où plusieurs Etats membres - notamment la Hongrie, la Grèce et la Lituanie - veulent gommer les aspérités de la difficile relation entre l'UE et Israël.

La Hongrie a ainsi bloqué mercredi soir, après l'annonce de Donald Trump sur Jérusalem, la publication d'une condamnation au nom des 28 Etats membres, procédure qui, dans l'échelle des réactions diplomatiques de l'UE, est le moyen d'expression le plus fort.

C'est donc par un communiqué de Mme Mogherini que l'Union a exprimé sa "sérieuse préoccupation" et a déclaré craindre "les répercussions" de la décision des Etats-Unis "sur la perspective de paix" au Proche-Orient.

M. Netanyahu arrive de Paris, où il s'est entretenu dimanche avec le président français Emmanuel Macron lors d'un déjeuner au cours duquel les deux dirigeants sont largement restés sur leurs positions respectives.

M. Macron a ainsi appelé le chef du gouvernement israélien, comme devraient le faire les ministres de l'UE, à prendre une initiative pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens, au point mort depuis des années.

"J'ai invité le Premier ministre à mener des gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l'impasse actuelle" et permettre ainsi "la reprise du dialogue israélo-palestinien", a déclaré M. Macron après la rencontre.

Ces "gestes" devraient être selon M. Macron "le gel de la colonisation" et des "mesures de confiance à l'égard de l'Autorité palestinienne".

Le gouvernement israélien a relancé en octobre des projets de construction de milliers de logements de colons en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. Environ 400.000 colons israéliens mènent en Cisjordanie une coexistence souvent conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens.

- 'Connexion millénaire' -

Concernant une éventuelle relance du processus de paix, M. Netanyahu a répété à Paris qu'il avait "continuellement proposé" au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas "de s'asseoir à la table des négociations avec Israël", sans succès.

Et sur la vague internationale de protestations et de manifestations suscitée par l'annonce de M. Trump sur Jérusalem, M. Netanyahu a réitéré qu'Israël ne saurait avoir d'autre capitale et que les tentatives pour nier cette "connexion millénaire" étaient "absurdes".

Une autre question sensible qui pourrait être abordée à Bruxelles est la destruction par Israël en Cisjordanie occupée d'infrastructures destinées à "des communautés palestiniennes vulnérables" financées par des fonds de l'UE ou des Etats membres.

Dans des affiches placardées au Parlement européen interpellant M. Netanyahu, des eurodéputés présentent une "facture" de 1,2 million d'euros pour des écoles, des citernes d'eau, des systèmes électriques et d'autres installations qui ont été selon eux "délibérément détruits ou confisqués par Israël, en dehors d'hostilités militaires et en violation du droit humanitaire international".

Plusieurs Etats membres ont récemment écrit au gouvernement israélien pour lui demander des "compensations" pour ces destructions.

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