Prenons le « Risk »

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 09 avril 2024 - 14:41
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Prenons le risque
Crédits
Pixabay, France-Soir
Prenons le « Risk »
Pixabay, France-Soir

Oui, amusons-nous, le temps de cet édito, à imaginer comment le monde fonctionnerait aujourd'hui, si la géopolitique était en fait un jeu de société (1). Après tout, qu'est-ce qu'on risque ?

Toutefois, afin de ne pas enfreindre la législation sur les droits d'auteur, appelons ce jeu « À tous les coups, on gagne ! »

Le principe de ce jeu est simple. Il n'y a que deux règles : règle 1 : « Tous les coups sont permis », et règle 2 : « Le gagnant est toujours le même ». C'est le joueur qui arrive à être le maître absolu (2) de tous les pays du monde, justement parce que, par application de la règle numéro 1, il a réussi à gruger, non seulement tous les autres joueurs, mais aussi tous les spectateurs. À faire en sorte que, malgré le fait que la victoire lui soit acquise depuis belle lurette et qu'il n'est aucunement possible (sauf à changer les règles du jeu) de la lui contester, tout le monde croit que si. (3) Que la partie est toujours en cours. Qu'on attend encore de savoir qui va gagner. Alors qu'en réalité les dés sont jetés. Des dés pipés, donc, en l'occurrence, pour un « Alea jacta est » version « Un jour sans fin », le film.

Et ça tombe bien ! Dans ce film, Bill Murray interprète « Phil Connors », un présentateur météo cynique et « misanthrope » ; à savoir « Qui hait le genre humain » (4) ; envoyé à Punxsutawney, petite ville de Pennsylvanie, par son directeur de chaîne de télévision, couvrir une tradition locale, « Le Jour de la Marmotte » (5), et qui se retrouve bloqué dans une boucle temporelle qui le force à revivre indéfiniment cette journée, celle du 2 février, et avec toujours la même fin... ou presque. (6)

Dans un monde ainsi régi, tout serait faux. Tout serait complot, et l'acceptation tacite, contrainte, induite ou provoquée par un formatage institutionnalisé, et serait imposée à tous par la coercition.

Quant à sa justification officielle, on pourrait sans doute la retranscrire fidèlement en ces mots :

« C'est comme ça et pas autrement. Et puis, hé ! Ce n'est pas moi qui ai fait les règles : c'est vous. Bin si ! Vous avez voté. Vous m'avez élu. Réélu, même. Plébiscité, carrément, parfois. Et en plus, vous passez votre temps à vous entre-déchirer. Vous adorez « la flûte », et vous vous complaisez dans le « Diviser pour mieux régner », avec,  en France par exemple, des inversions accusatoires et des injonctions paradoxales avec à n’en plus finir ,et une novlangue jupitérienne.  Pire encore, on a réussi à y faire avaler la couleuvre du « tous vaccinés tous protégés » et maintenant « sauver l’Ukraine, ce serait sauver la France ! » ». McKron & compagnie se décarcassent pour inventer un tel monde.

Dans un tel monde, il n’y a pas de sauveur ni de camp meilleur qu’un autre. Non. Il y a simplement des hommes qui en asservissent d'autres : les dominants et les dominés. Le paradis sur Terre pour les uns, l'enfer sur Terre pour les autres. C'est pas sympa. Où est le greffe, que j'interjette appel ? Toute analogie avec la situation que nous vivons actuellement sur la planète Terre serait évidemment fortuite. Y compris dans cette attaque frontale contre la liberté d'expression au Brésil, où le juge Moraes essaie de contraindre X, anciennement Twitter à donner des informations privées, projetant le pays au bord du précipice.

Blague à part, pour encore mieux brouiller les pistes et exercer dans l'ombre, le maître du jeu aurait fait s'opposer officiellement deux camps soi-disant rivaux. Une dualité au pays des duellistes, telle celle inventée par les anglo-saxons, « tu es avec moi ou contre moi, et si tu es contre moi, tu es dans le camp de ceux à abattre ». Une entente présupposée, secrète, pour l’occasion, à l'échelle mondiale, cachée derrière une guéguerre opérée par Nations interposées, et à la tête desquelles le maître du jeu a placé des pions à lui. Et histoire de complètement enfumer les peuples, tous les médias relaieraient fallacieusement, comme étant la vérité, les faux tenants et les faux aboutissants de cette pièce de théâtre.

Et en récompense de cette mystification, le deux camps se partageraient les Richesses du Monde (autre jeu de société) et pourquoi pas l'Afrique.

Sous quel angle faudrait-il alors appréhender tout cela ? Là est la véritable question. Comme disait Kant : 

« Tout est un risque au fond, et l'instant de la décision est folie. »

Aimer est un risque, avoir un orgasme est un risque, et dire la vérité en est un aussi. Je m'y risque parfois dans cette rubrique.

Au jeu de Risk comme celui de la vie, certains sont d’ailleurs prêts à tout pour ne pas tout perdre, y compris à déconstruire la civilisation occidentale et ses valeurs. Alors, imaginez que l’on prenne le risque de simuler par l’usage de vrais mensonges et de fausses vérités en attirant les gens dans un métaverse ou les règles normatives et l’information polluée sont établies afin que vous ne sortiez point du jeu.  Une matrice dans laquelle l’importance du désordre, du partage, de la censure, de l’angle, de l’humain, de l’humour, du devoir d’informer, de l’information qui est le pouvoir au peuple, ne serait qu’une réalité virtuelle de la prise de risque. Le courage de la paix et l’art du compromis ne faisant pas partie du jeu. Et ce n’est pas l’heure de faire le bilan, peut-être juste de dire merci à ceux qui acceptent de vivre, y compris de faire erreur.

Et oui, le risque le plus « mortel » qui soit (au sens de s'interdire de vivre), finalement, n'est-il pas de refuser de prendre des risques ?

Je vous en reparlerai dans un prochain édito : « De l'importance du risque. »

 

(1) D'où l'orthographe pour laquelle j'ai opté en titre : « Risk » au lieu de « risque. »

(2) Le Grand Maître.

(3) Tout le monde excepté le gagnant et ceux qui ont misé sur lui. Ceux qui ont fait fabriquer ce jeu exprès pour, qui en ont façonné la boite et qui en ont assuré la promotion. Fait le nécessaire à ce que ce jeu s'impose à tout le monde, comme une évidence s'agissant de la façon dont il doit fonctionner. Au profit de qui ? Ça, c'est encore autre chose. À vous de deviner. Et puis, hé ! C'était juste un jeu. Une simple hypothèse. Donc, allez : retournons dans la réalité. À l'abri des déconvenues : accrochés à nos doutes et détachés de nos certitudes.

(4) définition exacte : « Misanthrope : qui hait le genre humain et évite la compagnie. »

(5) « Le jour de la marmotte » : la fête, donc, des endormis. Là aussi ça tombe bien.

(6) C'est le fait de remplacer son cynisme et sa misanthropie par l'amour qui lui permet de s'extirper in fine de cette boucle temporelle maléfique. Espérons que, s'il se trouve en réalité notre monde, le vrai, en fait, est ce jeu cynique et misanthrope au possible que je vous ai décrit ici, l'amour fera que nous pourrons nous en extirper. Que nous arriverons à nous libérer de ces apprentis despotes, qui eux ont l'amour du pouvoir, en faisant usage, nous, du pouvoir de l'amour et de la liberté.

L'amour des valeurs qui régissaient l'humanité originelle. Ces valeurs qui ont permis à l'être humain de s'extirper de la condition de proie perpétuelle qui était la sienne au départ.

Ces valeurs, ce sont la solidarité sans faille, l'entraide permanente, la bienveillance, la transmission du savoir et sa mise à disposition de tous, une utilisation commune et saine des ressources naturelles, limitée à l'indispensable (sans gaspillage), une répartition équitable des fruits du travail, c'est-à-dire en fonction de la participation de chacun au bon fonctionnement de la communauté et au bonheur de tous, et surtout la protection des plus faibles par les plus forts.

En d'autres termes, une gestion de la communauté humaine opérée « En bon père de famille » (l'adage juridique), à chaque échelon hiérarchique, dans tous les domaines et à l'intérieur de chacune des entités qui, à toutes, constituent l'humanité.

Or, cette gestion « en bon père de famille » ne peut se faire que si et seulement si, aux commandes de la communauté humaine se trouvent des personnes complètement habitées par ces valeurs, et non pas des exécutants d'une mafia criminelle, une caste parasite qui accapare tous les pouvoirs au profit unique de ses intérêts privés, des intérêts illégitimes et antinomiques des intérêts de la communauté humaine.

Et pour que ces personnes habitées par ces valeurs, soient aussi et dûment légitimes à exercer quelque pouvoir que ce soit à l'intérieur de la communauté humaine, il faut également qu'elles soient compétentes dans les domaines concernés (qu'elles y aient fait leurs preuves), et non pas des jean-foutre totalement déconnectés de la réalité du terrain, comme tel est malheureusement le cas des marionnettes politiciennes et des hauts fonctionnaires, que la caste dirigeante au pouvoir actuellement, a placées aux commandes de la France, et qui, en contrepartie de leurs bonnes grâces, les fait profiter des bonnes places, niveau rémunération et avantages de toutes sortes.

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