Pakistan : 10 hommes arrêtés pour avoir ordonné un viol de représailles

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Par AFP - Islamabad
Publié le 27 mars 2018 - 12:06
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La Pakistanaise Mukhtar Mai, photographiée le 16 juin 2017 à Los Angeles, a poursuivi en justice ceux qui l'avaient violé sur décision d'un conseil de village en 2002
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© FREDERIC J. BROWN / AFP/Archives
La Pakistanaise Mukhtar Mai, photographiée le 16 juin 2017 à Los Angeles, a poursuivi en justice ceux qui l'avaient violé sur décision d'un conseil de village en 2002
© FREDERIC J. BROWN / AFP/Archives

Dix hommes ont été arrêtés dans le centre du Pakistan pour avoir ordonné le viol d'une femme en représailles d'un autre viol supposément commis par son frère, a-t-on appris mardi de sources policières.

"Un garçon nommé Waseem a été retrouvé avec une fille de 16 ans et tout le voisinage s'est rassemblé pour demander que le garçon soit tué", a déclaré à l'AFP Naeem Yousuf, un policier de Toba Tek Singh, une ville de plusieurs centaines de milliers d'habitants au centre du Pakistan.

"La famille du garçon a alors proposé à celle de la fille de pouvoir violer n'importe laquelle de leurs femmes", a-t-il poursuivi. Une soeur du garçon âgée de 40 ans a alors été violée par un frère de la fille le 20 mars dernier.

D'après Naeem Yousuf, les deux familles ont ensuite signé un "accord" écrit statuant que l'incident serait oublié des deux côtés et qu'aucune rancune n'en serait gardée.

Mais une copie de ce document est parvenue à un policier du commissariat local, a déclaré le commissaire Abdul Majeed. Une procédure a alors été lancée contre les dix signataires de l'accord, tous des hommes, issus des deux familles, qui ont été arrêtés, a-t-il poursuivi.

Les viols de représailles se produisent souvent au Pakistan, Etat patriarcal où les femmes se battent pour leurs droits depuis des décennies. Ils servent à résoudre les disputes rapidement, généralement entre hommes, sans passer par la très lente et coûteuse justice pakistanaise.

Ils sont fréquemment décidés par des jirgas, ou conseils de village, dans lesquels siègent des anciens. A Toba Tek Singh, ce n'était toutefois pas le cas, a insisté Abdul Majeed, pour qui les protagonistes étaient en grande partie des travailleurs journaliers.

En 2002, une jirga avait décidé du viol collectif de Mukhtar Mai après que son frère avait été, à tort, accusé de viol. Fait rare, la victime avait ensuite poursuivi ses violeurs devant la justice, qui les avait finalement absous. Mukhtar Mai est ensuite devenue une championne des droits des femmes.

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