La revue d’actu de France-Soir : semaine du 31 juillet 2023

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Wolf Wagner, pour France-Soir
Publié le 06 août 2023 - 10:35
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3 août 2023, Niamey, Niger – Des manifestants anti-français et pro-russes manifestent leur soutien aux putschistes.
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3 août 2023, Niamey, Niger – Des manifestants anti-français et pro-russes manifestent leur soutien aux putschistes en brandissant un drapeau russe (aux couleurs inversées).
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La revue d’actu de France-Soir est une revue de presse hebdomadaire articulée autour de l’actualité politique, économique et médiatique, tant française qu’internationale. Sans pour autant chercher à les ignorer, cette rubrique n’a pas forcément vocation à s’attarder sur les sujets les plus discutés de la semaine. Elle s’attache plutôt à revenir – avec un regard gentiment acerbe – sur des nouvelles parfois passées inaperçues au milieu de l’intense flux d’informations hebdomadaires.

Au programme de la RDA de France-Soir cette semaine : l’initiative d’ampleur de Macron, une carte carbone pour chaque Français, des élus pas assez et/ou trop payés, le SNU pierre angulaire de la nation, Niger, Cédéao, Russie… décryptage du conflit en Afrique de l’Ouest, Macron en pétard contre la DGSE… qui manque de militaires mais qui rend les coups, Sénégal, Juan Branco arrêté, réseaux sociaux, blocs géopolitiques orwelliens, nouvelle ponction de 11 milliards du gouvernement, chômage, grandes entreprises françaises en chute libremais aussi Le Maire le libertaire, sans oublier Alexis Poulin et Pierre Bourdieu Sur la Télévision.

Une dixième RDA sans compromis(sion) !

 

 

FRANCE

 

Si, cette semaine, l’international a monopolisé toutes les attentions, l’actualité française n’a toutefois pas manqué de drainer son lot de joyeusetés habituelles.

Par exemple, jeudi, TF1 nous révélait que « Emmanuel Macron entend lancer une "initiative politique d'ampleur" à la fin du mois d'août (…) [qui] portera sur des thèmes tels que l'écologie, les services publics, le travail, l'ordre, le progrès, l'immigration ».

Pour cela, le chef de l’État envisage « [d’]essayer de réunir autour d'un projet clair et simple tous ceux qui veulent s'y retrouver, sans leur demander d'adhérer à tout ». Emmanuel Macron entend ainsi proposer « aux forces politiques de l'arc républicain une [énième] série de rencontres pour déterminer des projets sur lesquels cheminer ensemble ».

TF1 observe néanmoins qu’en « se référant à cette expression d'"arc républicain", l'Élysée montre qu'il entend exclure de cette démarche le Rassemblement national de Marine Le Pen et la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ».

Ensemble !, oui, mais pas avec tout le monde.

Au rayon « écologie » de cette « initiative politique d’ampleur », peut-être trouverons-nous le passe carbone sur lequel Alexis Poulin nous alertait mercredi ?

Sur son compte Telegram, le journaliste annonçait que « Bercy réfléchit depuis quelque temps à une “carte carbone” ». Alexis Poulin croit reconnaître un « ticket de rationnement énergétique » qui représenterait, selon lui, un « élément supplémentaire de la société du crédit social ».

Le journaliste partage aussi un lien, renvoyant vers le site du ministère de l’Économie, qui explique que « le principe de la carte carbone est de réguler les émissions de CO2 ou de GES en donnant à chacun des quotas individuels d’émission ».

Pour que « chacun » puisse bien comprendre ce que cela implique, le texte nous propose ensuite un exemple concret, afin de nous projeter dans ce nouveau monde : « lorsque j’achète de l’essence à une station-service, je dois d’une part payer en euros et, d’autre part, me dessaisir d’une partie de mes quotas individuels au titre des émissions de GES de la combustion de l’essence que je suis en train d’acheter. Même chose pour les achats de gaz ou d’électricité. Sans quotas, je ne peux pas acheter. »

En bref, « la carte carbone fonctionne donc comme une sorte de rationnement des émissions incorporées dans les biens consommés ».

Heureusement, pour tous ceux qui n’auraient plus assez de points pour, par exemple, faire le plein d’essence… ou pour mettre le chauffage en hiver, le gouvernement a pensé à tout. Le site du ministère précise que « si par exemple, je n’ai pas assez de quotas pour acheter mon essence, je peux [encore] m’en procurer en les achetant à quelqu’un qui en a trop, par exemple parce qu’il n’a pas de voiture et n’utilise donc pas tous ses quotas ».

En définitive, cette carte carbone devrait alimenter la même logique de classes que celle déjà en place dans le secteur industriel, où les riches entreprises pollueuses rachètent les quotas des plus petites et/ou des plus « vertes ».

In fine, selon la logique macronienne, tout le monde devrait finir par s’y retrouver : « celui [qui] gagne une certaine somme en me les revendant, tandis que pour moi l’acquisition de quotas au-delà de mon allocation annuelle me coûte et m’incite donc à ne pas trop y recourir ».

Il est difficile de ne pas noter que cet exemple nous place déjà dans la peau de celui qui viendrait à manquer de points… et qui pourrait en acheter à quelqu’un qui, en gros, en aurait trop.

Il paraît toutefois vraisemblable que ce système puisse à terme inciter les plus pauvres à se délester au maximum de leur quota annuel afin de grappiller quelques sous pour subvenir à leurs (nombreux) autres besoins… pendant qu’à l’inverse, à partir d’un certain niveau de revenu, il deviendra tout à fait possible de continuer à vivre hors quota et hors contrainte sans même s’en apercevoir. Il suffira simplement de faire preuve de charité en rachetant ceux des nécessiteux… par ailleurs toujours plus nombreux en France.

Une bonne nouvelle, donc, pour les plus aisés, puisque les points carbone disponibles sur le marché ne devraient pas manquer.

Pour ceux qui disposeraient encore suffisamment de points pour faire le plein, mais qui auraient un budget limité, il leur restera encore à payer leur essence… ce qui, ces temps-ci, n’est pas forcément des plus abordables. Le Figaro constatait par exemple vendredi que « les prix à la pompe flambent avant un nouveau grand chassé-croisé ».

Des chassés-croisés qui seront fatalement de moins en moins grands si cette carte entrait dans le quotidien des Français.

Et, pour les petits malins qui aiment voyager hors de France en s’imaginant avoir une aisance financière suffisante pour recharger autant que souhaité leur future carte carbone, qu’ils soient bien avertis que la macronie pense aussi à eux.

La preuve, lundi, quand Le Point nous rappelait « [qu’]en mai, l'ingénieur et conférencier Jean-Marc Jancovici recommandait sur France Inter que chaque citoyen ne devrait prendre l'avion que quatre fois dans sa vie » (cf. RDA du 29 mai)

L’hebdomadaire considère que, même si elle a été « jugée liberticide, voire totalitaire par certains internautes, l'idée semble toutefois séduire certains Français, selon un sondage CSA (…) [dans lequel] 41 % des personnes sondées se disent favorables à la suggestion de Jean-Marc Jancovici ».

Il est intéressant de noter que Le Point reprend ici la formulation proposée par CSA et Here (Vivendi), les deux auteurs de l’étude. En choisissant de mettre en avant cette minorité de « 41 % des [1010] personnes sondées » favorables à la mesure, le journal semble ne pas remarquer que la majorité (59 %) y est, elle, bien opposée.

De l’importance du choix de l’angle en journalisme.

Lundi, BFMTV relayait les déclarations de Patrick Martin. Le président du MEDEF semble manifestement soucieux que les représentants de la République – version « monde d’après » – puissent à terme jouir d’une carte carbone gold ou black. Le patron des patrons a donc appelé à augmenter la rémunération des élus.

Une idée déjà évoquée au mois de juin par l’économiste, (très) proche du pouvoir, Nicolas Bouzou (cf. RDA du 12 juin). Pour Patrick Martin, « nos élus politiques ont des rémunérations qui ne sont pas à la hauteur de leur charge de travail, de leur exposition médiatique et des risques réputationnels et judiciaires qu’ils encourent ».

Il faut bien admettre que Patrick Martin marque ici un point, il est difficile de contester que certains de « nos élus politiques » actuels « encourent » de sérieux « risques (…) judiciaires ».

Le lendemain, mardi, BFM recevait « Mathieu Slama, essayiste et Frédéric Valletoux, député Horizons ».

Plutôt que de s’interroger pour savoir si « les élus ne sont pas assez payés », Matthieu Slama préfère inverser le sens de la question en se demandant plutôt s’ils ne seraient pas trop payés. L’essayiste remarque que les élus font, au regard de leur « niveau de rémunération, notamment au sein du gouvernement, à l’Assemblée, au Sénat, (…) partie des gens les plus privilégiés en France ».

Matthieu Slama, qui rappelle qu’il y a dans l’hexagone « 10 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté », voit au final « une forme d’indécence » dans la proposition du patron du MEDEF.

Frédéric Valletoux, membre de la « majorité présidentielle » rétorque à l’essayiste « [qu’]il ne faut pas vouloir non plus appauvrir (…) notre système démocratique. Il (...) ne faut pas être obnubilé par le Président, les ministres, les députés, etc. Nous, on est la partie totalement émergée de l'iceberg, mais l'iceberg, ce sont des centaines de milliers d'élus qui, souvent pour pas grand-chose, parfois pour rien du tout, font le job d'accompagnement de citoyens au plus près d'eux ».

Pourquoi, dans ce cas, vouloir aussi augmenter les salaires de « la partie totalement émergée de l’iceberg »… alors que celle-ci n’a jamais attendu personne pour le faire d'elle-même ?

Outre sa rémunération, s’il y a un autre sujet qui tient particulièrement à cœur à la macronie, c’est bien celui de la jeunesse… et de son Service national universel (SNU).

Vendredi, Prisca Thévenot, la nouvelle secrétaire d'État chargée de l’une et de l’autre était justement invitée par France Info pour nous dire tout le bien qu’elle pensait de ces jeunesses macroniennes.

Avant tout, Prisca Thévenot tient à rappeler que « le SNU, c'est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron [mais] c'est [aussi] bien plus que ça ». C’est « surtout une promesse d'engagement pour une nation. Pour apprendre à faire nation. Parce qu'aujourd'hui, c'est effectivement bien de rappeler les valeurs qui sont les nôtres en tant que pays, mais plus que de les apprendre dans les livres, nous devons aussi les faire vivre au quotidien ».

Prisca Thevenot estime que « le SNU est un des outils qui permet de le faire (…) avec une histoire qui est la nôtre et un destin commun sur un certain nombre de choses : l'urgence climatique, l'importance de la culture et du sport, mais aussi l'importance de nos valeurs républicaines ».

« Un destin commun », ou pas.


MONDE
 

 

L’actualité internationale a été particulièrement mouvementée cette semaine, surtout en Afrique, et plus particulièrement au Niger.

Une situation qui peut parfois sembler difficile à analyser, mais qui se décomplexifie considérablement si l’on ajoute simplement quelques bons qualificatifs aux articles de presse.

Dès lors, tout devient beaucoup plus limpide pour tout le monde.

Jugez plutôt :

Mardi, Nice-Matin nous rappelait que « le mercredi 26 juillet, à Niamey, la capitale du Niger, le président [françafricain] démocratiquement élu en 2021, Mohamed Bazoum, était renversé par un putsch [wagnero-tsariste], puis retenu dans sa résidence au palais présidentiel ».

En réaction, Europe 1 nous expliquait, mercredi, que depuis quelques jours tous les « États de [la Franç]Afrique de l'Ouest (Cédé[f]ao) » songeaient à utiliser « l’option militaire » pour déloger ces nouveaux voleurs de ressources.

La station de radio explique que « la Cédé[f]ao, présidée par le président nigérian Bola Tinubu, a imposé de lourdes sanctions à Niamey et donné aux putschistes jusqu'à dimanche [aujourd’hui, ndla] pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, sous peine d'utiliser "la force" ».

Du coup, lundi, Radio France internationale nous apprenait que la TsarAfrique de l’Ouest ne comptait pas se laisser faire, en prévenant qu’une telle « intervention militaire [de la FrançAfrique] au Niger serait une déclaration de guerre » !

RFI précise que ce sont « les gouvernements malien et burkinabé, eux-mêmes issus de coups d'État [wagnero-tsaristes], [qui] avertissent que toute intervention militaire contre le Niger s'assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ».

Ambiance… guerre de coalitions coloniales.

Mercredi, Afrique Média nous prévenait qu’en Guinée aussi, une autre junte wagnero-tsariste au pouvoir depuis 2021 avait décidé « [d’]apporte[r] son soutien total au Niger et [de] condamne[r] la Cédé[f]ao ».

La veille, mardi, Public Sénat se renseignait auprès d’Alain Antil, le co-auteur d’une étude de l’Ifri sur les discours anti-français en Afrique Francophone. Selon lui, « on est dans l’inédit depuis quelques mois au niveau de la Cédé[f]ao qui tente de mettre en place une force anti-putsch ».

Pour Alain Antil, « il y a une véritable volonté de la Cédé[f]ao d’éviter une contagion de putschs [wagnero-tsaristes] à d’autres pays. C’est ce qui justifie cette sanction très dure prise [contre le Niger] par la [Franç]Afrique de l’Ouest et les présidents démocrates issus de la société civile [qui] crai[gnent] une multiplication des coups d’État dans la région ».

Alain Antil ajoute que toutes ces sanctions et menaces de la Cédé[f]ao à l’encontre du nouveau fief nigérien de la TsarAfrique de l’Ouest ont « forcément fait réagir les pays [alentours] dirigés pas des juntes [wagnero-tsaristes]. (…) [Appréhendant de subir le même sort,] ils ne prennent pas ces déclarations à la légère. C’est ce qui explique la réaction très forte du Burkina et du Mali mais également de la Guinée ».

L
e lendemain, mercredi, Le Figaro attirait notre attention sur ce sympathique « mouvement M62, groupuscule anti-français à l’origine des manifestations contre l’ambassade de France dimanche dernier à Niamey ». Dans un communiqué, M62 « a appelé (...) les putschistes à conditionner le départ des ressortissants européens au “départ immédiat des forces étrangères militaires” ».

Traduction : tant que les forces militaires françafricaines n’auront pas quitté le Niger, le groupuscule wagnero-tsariste M62 demande à sa junte de prendre en otage les colons.

En conséquence, vent de panique du côté des Européens toujours bloqués sur le territoire nigérien, où Europe 1 observait, dans son article de mercredi, que « l'évacuation express du Niger de ressortissants étrangers se poursuit après l'arrivée de trois avions à Paris et Rome, et doit s'achever dans la journée, selon la France ».

Le Figaro note par ailleurs que « le groupuscule appelle également à la suspension de la RFI et de la France 24 (sic) au Niger, deux chaînes frança[fricaines] que les pays [wagnero-tsaristes] voisins du Mali et du Burkina ont aussi tour à tour suspendues ces derniers mois ».

Il n’aura d’ailleurs pas fallu attendre longtemps pour que ces préconisations, voire ces ordres, intimés par ce « groupuscule », soient entendus par la junte puisque France 24 remarquait justement, jeudi, que « la diffusion des programmes de RFI et France 24 a[vait] été interrompue dans le pays ». Résultat, quelques heures plus tard, la diplomatie française – ou ce qu'il en reste – tenait à faire savoir qu’elle « condamn[ait] très fermement la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Niger ».

RFI et France 24 connaissent ainsi au Niger ce que Russia Today a vécu en France...

Lundi, Geoffroy Julien Kahou, politologue et écrivain, était invité par la Nouvelle Chaîne Ivoirienne pour commenter ce passionnant jeu de plateau franco-russe.

Le politologue ivoirien estimait (à partir de 1:10:54) que, pour l’instant, la partie tourne plutôt « au détriment de la France. Parce qu’en fait, la France ne fait plus peur. La France n’est plus une grande puissance. La France est une puissance moyenne au niveau mondial qui ne peut pas rivaliser avec la Russie, qui ne peut pas rivaliser avec la Chine, qui ne peut pas rivaliser avec les États-Unis ».

La France réussit-elle encore à faire « peur » à qui que ce soit d’autre qu’à ses propres citoyens ?

Le politologue croit notamment discerner un « élément symptomatique de la dépendance de la France » en rappelant que, « pendant la crise de la Covid, la France est le seul pays du Conseil de sécurité [de l’ONU] à ne pas [avoir] trouvé de vaccin. Le pays de Louis Pasteur ! ».

Du coup, Geoffroy Julien Kahou se pose la question ouvertement : « Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que l’intelligentsia française est en train de disparaître. Et cela, les Russes le savent très bien et essaient d’en profiter. »

La grande histoire de l’intelligentsia française… de la débâcle à la capitulation.

Interviewé mercredi par CNews, Bruno Fuchs était pour sa part très inquiet de la manière avec laquelle la FrançAfrique perd de plus en plus de terrain face aux forces wagnero-tsaristes.

Selon ce député Modem du Haut-Rhin, « la puissance de la France est liée en grande partie à sa capacité à être plus large que la France. La France sans l'Afrique, c'est un petit pays dans le monde. C'est un petit pays d'influence. Le vrai levier de l'influence française, c'est la capacité, justement, à avoir des partenariats avec l'Afrique ».

Bruno Fuchs considère ainsi que « ce serait une erreur de se recroqueviller. Peut être, ça serait sympa au début, parce qu'on pense avoir une nouvelle stratégie. Mais dans la durée, sur la capacité à rayonner sur la scène internationale, ce serait une erreur majeure ».

En d’autres termes, pour préserver ses « partenariats » – comprendre : ses intérêts privés tels que Areva, Total, Bouygues ou l’empire Bolloré – mais aussi pour protéger l’ensemble de son territoire (déjà largement entamé), la FrançAfrique va devoir montrer sérieusement les crocs.

Et, urgemment de surcroît… comme en témoignait, mardi, cette nouvelle rapportée par Cameroun 24 sur cet autre « coup d’État déjoué en Sierra Leone [françafricaine».

Retour sur le plateau de la chaîne généraliste ivoirienne, NCI, où se trouvait également Simplice Dion, un philosophe ivoirien qui assurait (à partir de 1:13:54)
ne pas être dupe des intentions russes dans la région, ni non plus de celles des Français.

À ses yeux, l’Afrique se trouve actuellement « dans un triangle. Le triangle de Karpman, le triangle dramatique, où il y a le persécuteur, le sauveur et la victime ».

Pour le philosophe, dans ce triangle, « l'Afrique est dans la logique de la victime qui est persécutée et qui a besoin d'un sauveur. Poutine apparaît comme le sauveur. Je suis de votre côté. L'occident vous persécute. C'est moi qui peux vous sauver. Mais dans le triangle de Karpman, le sauveur, à un moment donné, devient persécuteur. Parce qu'après, quand vous voulez vous en débarrasser, il vous rappelle que c'est lui qui vous a sauvé dans telle situation… et il prend la place du persécuteur ».

Pour mieux appuyer sa démonstration, Simplice Dion revenait ensuite sur l’histoire récente de la République centrafricaine, l’une des premières grandes prises wagnero-tsaristes en FrançAfrique.

Un pays dans lequel le Président Giscard d’Estaing est notamment parti un jour salir sa fonction en assistant au surréaliste sacre impérial d’un certain Jean-Bedel Bokassa… ancien soldat des forces françafricaines coloniales, également connu pour partager un certain amour des diamants avec l’ancien Président français.

Simplice Dion se demande si Faustin-Archange Touadéra, l’actuel président wagnero-tsariste centrafricain, serait « capable de dire aujourd'hui à Wagner et à la Russie "[Bon, les gars,] j'ai fait mes deux mandats, je m'en vais [maintenant]" ? ».

Le philosophe est sceptique quant à la marge de manœuvre réelle du président centrafricain. Selon lui, M. Touadéra est surtout et avant tout un « otage de Wagner. Il est otage de tout ce qui [touche aux] transactions économiques. Il va [donc] modifier la Constitution de telle sorte à ce qu'il soit là tant qu'il fera l'affaire de la Russie et de Wagner. Idem pour les pays où il y a eu des coups d'État. On a cité tout à l'heure des présidents qui ont fait des putschs et qui commencent petit à petit à troquer le treillis contre la veste. Voilà des gens qui seront candidats quand il y aura des élections (…) parce que Wagner, comme en Occident, vient faire des affaires… et il faut garantir les affaires de Wagner. Voilà ce qui est en train de se faire ».

Heureusement, en France, notre Président n’est l’otage de personne…

En définitive, grâce à leurs pions et leurs marionnettes, Russes et Français jouent au persécuteur et au sauveur dans le but de « faire des affaires », pendant que les peuples africains de l’Ouest comptent les points et leurs morts.

Selon Le Canard Enchaîné, le comble de cette histoire résiderait dans le fait que la DGSE n’aurait même pas été capable de voir venir ce coup d’État wagnero-tsariste au Niger… ce qui aurait mis en rogne Emmanuel Macron lors du Conseil de défense du 29 juillet. Le Président aurait alors grondé Bernard Emié, le « grand patron du renseignement [françafricain] : "Le Niger après le Mali, ça fait beaucoup !" », ajoutant que « si on ne voit rien venir, il y a un problème ».

C’est vrai… Et, sinon, les Américains et la CIA avaient piscine ?

Le Canard précise que le patron de la DGSE se serait défendu face au chef de l’État : « J’avais rédigé une note sur la situation au Niger en Janvier »… avant qu’un ministre présent à ses côtés ne le sèche immédiatement : « Soit on est tous bêtes, soit la note était incompréhensible ».

L’un empêche-t-il réellement l’autre ?

A fortiori, quand, cette semaine, les habitués des réseaux sociaux se sont amusés à déterrer une interview sur Sud radio de Bernard Lugan… datant du 21 mars 2023.

Ce jour-là, le sulfureux historien, adoré de l’extrême-droite… et très souvent moqué par le reste de l’opinion publique, revenait (à partir de 17:50) sur « la situation au Sahel et la manière dont nous nous sommes fait jeter comme des malotrus de cette région, alors que nous avions été accueillis en sauveurs il y a plus d’une dizaine d’années au moment de l’affaire [l’opération, ndla] Serval [au Mali] ».

Face à cet historien – qui considère que « la FrançAfrique n’existe pas » et qu’elle relève du « fantasme » – le journaliste André Bercoff se demandait : « Est-ce qu’aujourd’hui, [la France] est en voie de se faire éliminer, jeter [du Sahel] ? ».

Réponse affirmative de Bernard Lugan qui expliquait ce 21 mars 2023 – c’est-à-dire plus de quatre mois avant ce coup d’État totalement imprévisible pour la macroniemalgré la note « incompréhensible » rédigée en janvier par le directeur de la DGSE – que « le prochain coup c’est le Niger ! (…) Parce que le Niger est dans la même configuration que les autres pays ».

Autant dire que si même Bernard Lugan a été en mesure de prévoir ce putsch au Niger, alors que la macronie jure avoir été aux fraises, c’est, comme le dit le chef de l’État, « qu’il y a bien un problème » quelque part…

Surtout que l’exécutif français, qui feint d’avoir été surpris et qui se sert de la DGSE comme d’un fusible, a, selon Bernard Lugan, pourtant pris soin « de rapatrier tous nos moyens qui étaient sur le Mali et sur le Burkina Faso au Niger ».

En résumé, si la France a rapatrié ses forces militaires régionales au Niger (ce qu'elle a bien fait), c’est que, de facto, elle s’attendait à ce coup d’État.

Se pose donc la question : pourquoi a-t-il tout de même eu lieu ?

Là où le récit proposé par la macronie commence à perdre de sa solidité, c’est lorsque, vendredi, le grand reporter au Figaro, Georges Malbrunot, déclarait que, selon deux de ses sources, la DGSE aurait en réalité eu pleinement conscience de ce qui était en train de se jouer du côte de Niamey.

Selon ces sources, « l’option de la DGSE était de sécuriser le palais. Mais des diplomates ont répondu : il y aura des émeutes en ville », ajoutant que « quelques heures avant le coup d’état, la DGSE a conseillé au pouvoir français d’installer des membres des forces spéciales au palais présidentiel à Niamey, mais la réponse a été : “Non, ça va être interprété comme du colonialisme. On ne peut pas rester dans la Françafrique ».

Un point particulièrement intéressant qui laisse perplexe. Les agents interrogés par Georges Malbrunot ne comprennent d’ailleurs pas pourquoi « Macron n’est pas content de la DGSE car il n’y a[urait] pas eu d’anticipation, [alors qu’]on l’avait prévenu en disant c’est cette nuit, mais il faut bouger, (…) il faut bouger tout de suite avec des militaires français, [mais] il ne voulait pas ».

En un mot, le Président incrimine la DGSE alors que son cabinet aurait sciemment refusé d’écouter les alertes de son service de renseignement.

Lundi, Le Figaro donnait  justement la parole au directeur de la DGSE. Bernard Emié nous en apprenait davantage sur cette agence qui pose « problème » au Président.

Nommé en juin 2017, dès la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron, ce haut fonctionnaire expliquait au journal que, lorsqu’il a « pris [s]es fonctions, les militaires représentaient 25 % des effectifs, [alors qu’]ils ne sont plus que 20 % aujourd’hui, car les armées ne parviennent pas à mettre à notre disposition des personnels, non par manque de volonté mais par absence de ressources ».

Le souci avec les gradés, mais aussi avec les bidasses, c’est qu’ils sont quasiment tous loyaux envers leur pays… ce qui peut s’avérer problématique lorsqu’on verse dans le multilatéralisme militaire permanent. Les bons éléments ayant alors tendance à se raréfier au sein de l’armée.

Jean-François Lhuillier, un ancien agent des services de renseignement extérieur français, également questionné par Le Figaro, nous apportait en ce sens un autre élément intrigant.

Selon lui, au sein de la DGSE, « les militaires ont [tout bonnement] été écartés de tous les postes à responsabilité ». Or, pour Jean-François Lhuillier, cette « démilitarisation a déstabilisé le service ».

L’ancien agent y voit même « une tromperie ».

Bienvenue au club ! Les apparences sont toujours trompeuses au sein d’une macronie taquine, qui aime technocratiser tout ce qu’elle touche… et qui est, factuellement, en train de remettre progressivement les clés de sa France à fric à la Russie.

S’il y a en revanche un joyau
de l’Afrique que le pays des Droits de l’Homme ne semble pas – encore – prêt à lâcher, c’est le Sénégal.

Peut-être parce que celui qui menace de le lui prendre, Ousmane Sonko, ne répond pas aux bons critères… puisque le principal opposant politique au président françafricain du pays, Macky Sall, ne peut pas, pour le coup, être taxé d'être un vassal wagnero-tsariste.

Mardi, France Info s'attardait justement sur le nouveau « placement en détention de l'opposant Ousmane Sonko et la dissolution de son parti ».

La chaîne du service public observe que « deux personnes ont été tuées lundi dans le sud du Sénégal lors de manifestations » de soutien à l’opposant. En France, une partie de la diaspora sénégalaise s’en est également prise à son propre Consulat à Paris, tel que le rapportait, ce lundi, le média digital Anonyme Citoyen.

De son côté, selon plusieurs vidéos publiées sur les réseaux sociaux, Juan Branco, l’avocat d’Ousmane Sonko, était – non sans un certain courage – aperçu au pays de la Teranga… d’où il a narguéplusieurs reprises) le parquet sénégalais… malgré le mandat d’arrêt international délivré contre lui par ce pays (cf. RDA du 10 juillet 2023).

Dans la continuité, Le Monde nous apprenait mercredi que « le signalement du Quai d’Orsay contre Juan Branco sur la révélation de l’identité de fonctionnaires [français présents sur le sol sénégalais en juin, avait finalement été] classé sans suite ».

En résumé, si la macronie voulait encore éspèrer abattre son ennemi politique, il ne lui restait plus que la seule option sénégalaise… qu’elle a visiblement réussi à activer in extremis.

Vendredi, Le Monde annonçait en effet que « l’avocat Juan Branco a [finalement] été arrêté samedi 5 août à Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, d’après un responsable de la police sénégalaise. Interpellé côté mauritanien, il a été extradé dans l’après-midi vers le Sénégal, selon une source judiciaire. Il est désormais en route vers Dakar, la capitale ».

Le Monde explique que « les photos diffusées plus tôt dans la journée par la presse locale et sur les réseaux sociaux, le montraient à bord d’une pirogue, habillé avec des vêtements de pêcheur de couleur kaki ».

Un avocat, « Babacar Ndiaye, conseil d’Ousmane Sonko et membre de son parti, a également été arrêté », ainsi que « Alpha Bocar Khouma, maire de Sangalkam, près de Rufisque (…) [qui] aurait, selon la radio sénégalaise RFM, organisé l’hébergement de Juan Branco dans un hôtel au lac Rose ».

La France se mobilisera-t-elle pour aider l’un de ses ressortissants… ou Juan Branco se dirige-t-il plutôt vers un destin à la Julian Assange, dont l’avocat a assuré la défense ?

Mystère.

I
l y a un autre domaine dans lequel le Sénégal montre la voie à la France.

Le même jour, 20 Minutes, via l'AFP, nous expliquait que, pour maintenir l’ordre dans les manifestations de soutien à Sonko, « les autorités sénégalaises ont suspendu ce mercredi l’application TikTok jusqu’à nouvel ordre en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs après des protestations contre l’incarcération de l’opposant Ousmane Sonko ».

Le journal rappelle que les autorités « avaient déjà coupé lundi l’accès à l’Internet sur les téléphones mobiles pour les mêmes raisons ». Comme un écho aux violences urbaines en France et à la mise au pilori (contrôlée) de Snapchat. (Cf. RDA du 10 juillet)

De là à imaginer que la macronie soit en train d’essayer ses mesures liberticides en FrançAfrique avant de les importer en métropole… il y a un pas que Sabrina Roubache n’a pas osé franchir, ce même mercredi, lors de son interview sur Europe 1.

La secrétaire d’État à la ville considère malgré tout, elle aussi, que lors des violences urbaines les jeunes français de « 13, 18 ans ont été formatés par les réseaux sociaux. En tout cas, c'est [s]a lecture personnelle ». Elle ajoute « [qu’]on l'a vu, tout est passé par les réseaux sociaux. Vous vous rappelez bien de l'idée de dire à un moment donné, on coupe ? ».

Ça oui, pour l'avoir entendu quotidiennement sans discontinuer, on s'en souvient.plutôt bien... au point d'en avoir presque regretté le point presse journalier de Jérôme Salomon durant les premiers mois de la pandémie de Covid

Pour Sabrina Roubache, « ces jeunes sur les réseaux sociaux (…) sont dans une immense solitude. La réalité, c'est ça, c'est qu'on a une jeunesse qui se sent seule et qui n'a pas la conscience de ce qu'elle fait ».

Que la secrétaire d’État se rassure, après ses déclarations, la jeunesse devrait soudainement se sentir beaucoup moins seule à ne pas avoir « conscience de ce qu’elle fait », ni de ce qu’elle dit.

Une forme d'innocence qui n’est pas nécessairement celle du pouvoir, qui, avec ses éléments de langage rabâchés par ses perroquets, tend visiblement à vouloir prendre toujours plus de place au sein du cercle familial, voire à se transformer en parent… des enfants, mais aussi des adultes.

Une inspiration directement venue de Chine ?

Comme un mauvais écho, jeudi, L'Obs nous révélait que l’empire du Milieu allait « interdire l’accès à internet aux mineurs entre 22 heures et 6 heures ». Le magazine ajoute qu’un « système sera également instauré pour limiter le temps quotidien de connexion à internet sur les smartphones : les 16-17 ans auront droit à deux heures, contre quarante minutes seulement pour les moins de 6 ans ».

Grâce à l’identité numérique à la chinoise… plus ou moins implicitement vantée par la macronie en France (et en Afrique), il est ainsi possible d’outrepasser l’autorité parentale en ciblant les connexions internet des individus en fonction de leur âge.

Et, pour les papas ou les mamans poules qui souhaiteraient discrètement « prêter » leurs téléphones à leurs enfants, cela n’est bien évidemment pas envisageable. Chaque appareil étant rattaché à un propriétaire, les parents se feraient irrémédiablement punir à leur tour par leurs parents du parti. L’absence de discrétion étant précisément le but de ce contrôle numérique.

En bref, un chouette MONDE.



ÉCONOMIE
 

Mardi, Les Échos nous apprenaient que « le gouvernement veut ponctionner plus de 11 milliards sur l'assurance-chômage ».

Le quotidien économique souligne que « l'Unédic prévoit de dégager des soldes historiques : 4,4 milliards en 2023 puis 5,4 et 8,7 milliards les deux années suivantes ». Forcément, Matignon n’allait pas laisser passer une telle manne.

Du coup, Les Échos s’interrogent : « Que faire de tout cet argent ? ».

Le journal explique que « pour les partenaires sociaux c'est simple, si l'on se réfère à leur prise de position, les excédents doivent servir à 100 % à rembourser les 60,7 milliards de dette du régime, montant constaté fin 2022. Pas de problème pour le gouvernement pour qui une part des excédents doit servir ce but. Mais une part majoritaire, précise-t-il dans le document de cadrage. La part minoritaire, elle, sera transférée au financement de la politique pour le plein-emploi ».

Côté syndicat, la pilule passe mal d’après Les Échos puisque « la CGT a dénoncé un hold-up et entend discuter avec les autres syndicats pour prendre une décision concertée ».

La Casa de papel de la macronia, une saison autour d’un hold-up passionnant… bien qu’un peu longue.

En parallèle, le même jour, Le Parisien nous rappelait qu’il est désormais possible de voir les « premiers effets visibles » de la réforme de l’assurance chômage.

Concrètement, selon le quotidien, « le nouveau système instaure une réduction de la durée d’indemnisation de 25 %, avec un minimum de six mois. Un chômeur qui aurait pu percevoir ses allocations pendant vingt-quatre mois jusqu’à présent n’a plus droit qu’à dix-huit mois au maximum. Pour les seniors, au-delà de 55 ans, cette durée passe de trente-six à vingt-sept mois ».

De quoi pouvoir continuer à alimenter le « hold-up ».

Réaction de Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT, chargé de la protection sociale : « Mettre une personne au chômage en fin de droits plus tôt, cela sert seulement à mettre les gens encore plus dans la panade ! Ou alors, cela mène à une précarisation, avec des actifs obligés d’accepter un travail moins bien payé et non conforme à leurs capacités pour éviter de se retrouver sans rien ».

Gageons qu'ils pourront toujours sortir la tête de l’eau grâce à la vente de leurs points carbone.


Mercredi, Le Monde s’intéressait au « recul de la France dans le classement des 500 plus grandes entreprises mondiales ».

Le quotidien observe que « selon le dernier classement Fortune Global 500 publié mercredi 2 août par la revue américaine Fortune, (…) la France, avec 24 entreprises au classement contre 42 à la fin des années 1990, a atteint son plus bas niveau jamais enregistré ».

Le Monde indique que « TotalEnergies est en tête du peloton tricolore, à la 20e place » et que « le secteur qui a connu la plus forte embellie est celui des hydrocarbures, avec une hausse des cours du pétrole et du gaz déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine ».

La guerre… quelle aubaine !

Par ailleurs, le quotidien constate que « si la Chine compte davantage d’entreprises au classement que les Etats-Unis (142 contre 136), leur chiffre d’affaires cumulé est inférieur à celui des entreprises américaines ».

Le Monde note enfin que « les économistes s’inquiètent d’une fragmentation de l’économie mondiale divisée en blocs géopolitiques, du découplage entre la Chine et les États-Unis et d’un retour du protectionnisme ».

À quoi ressembleront les frontières définitives de l’Eustasie, de l’Oceania et de l’Eurasia ?
Le suspense reste entier.
 

 

MÉDIAS

 

Vendredi, sur son compte Telegram, le journaliste Alexis Poulin partageait un extrait de Sur la Télévision, l’œuvre de Pierre Bourdieu. Un passage qui résume à lui seul les raisons de la chute de qualité de l’information en France : « La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une partie très importante de la population. Or en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare par du vide, du rien ou de presque lien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques ».

Pour illustrer ce passage, rappelons qu’en 2022, lors de la précédente campagne présidentielle, les principaux débats politiques ont été menés à la télévision par un certain Cyril Hanouna… dans une émission intitulée Face à Baba.

On en est là.



DIVERS

 

Mardi, 20 Minutes relayait un message positif publié par Bruno Le Maire sur le réseau social Linkedin.

Le ministre de l’Économie se demande : « Vous êtes peut-être déjà en vacances ou vous allez bientôt l’être », alors, dans ce cas, « soyez-le totalement », ajoutait-il !

En attendant que le gouvernement puisse le faire à votre place, Bruno Le Maire vous rappelle que « vous avez le droit de vous déconnecter : de votre boîte mail pro, de vos téléphones, de vos réseaux sociaux ».

En bon écrivain… qui se respecte, mais aussi en bon papa du parti de la Nation, Bruno Le Maire invite tout le monde à « li[re] des livres », mais aussi à « regarde[r] des films, écoute[r] de la musique », avant de se montrer plus directif : « Faites [aussi] du sport. Baladez-vous. Les vacances, c’est fait pour changer tout ce qui fait notre quotidien ».

Un conseil assurément judicieux de la part de cet expert habitué à « changer tout ce qui fait notre quotidien ».

En guise de conclusion, Bruno Le Maire a tenu à offrir un dernier conseil aux Français, en choisissant des mots qui sont, peut-être, les plus sages et pertinents qu’il ait jamais écrits : « Sentez-vous [toujours] libres de faire les choses autrement ».

Vous pouvez compter dessus Monsieur le Ministre.
 

  • Wolf Wagner, journaliste indépendant pour France-Soir

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