Affaire Bygmalion : Valls juge "insupportable" les accusations de "manoeuvre politique"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 septembre 2016 - 13:30
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Manuel Valls buste neutre drapeau
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"Les mêmes qui parlent d'une autorité de l'Etat qui serait en cause (...) sont les mêmes qui par ces commentaires, dégradants d'ailleurs à l'égard de la justice, mettent en cause l'autorité de l'Etat", a déclaré Manuel Valls.
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Alors que Nicolas Sarkozy risque un procès dans l'affaire Bygmalion, Manuel Valls a jugé ce mardi, au micro de RTL, "insupportables" les déclarations de la droite accusant l'exécutif de mener une "manœuvre politique" contre l'ancien chef d'Etat. "Quand on a été président de la République, quand on aspire à le devenir (...), il faut respecter les règles de la Constitution", a-t-il notamment déclaré.

Le Premier ministre Manuel Valls a jugé ce mardi 6 "insupportables" les déclarations à droite accusant l'exécutif de mener une "manœuvre politique" contre l'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, qui risque un procès dans l'affaire Bygmalion. "Les responsables publics n'ont pas à mettre (la justice) en cause et à insinuer qu'à chaque fois que la justice agit en toute indépendance, que ça serait l’œuvre de je ne sais quelle manœuvre politique. C'est insupportable même pour l'idée qu'on se fait de la séparation des pouvoirs et du rôle de la justice", a affirmé M. Valls sur RTL.

L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a dénoncé lundi "une nouvelle manœuvre politique grossière" après l'annonce des réquisitions du parquet de Paris demandant le renvoi en procès de l'ancien président de la République dans l'affaire Bygmalion. D'autres responsables Les Républicains ont avancé cette thèse. "Les mêmes qui parlent d'une autorité de l'Etat qui serait en cause (...) sont les mêmes qui par ces commentaires, dégradants d'ailleurs à l'égard de la justice, mettent en cause l'autorité de l'Etat", a critiqué M. Valls. "Quand on a été président de la République, quand on aspire à le devenir, quand on exerce ou quand on a exercé une responsabilité d'Etat, il faut respecter les règles de la Constitution", a poursuivi le Premier ministre à l'adresse de M. Sarkozy.

Renoncerait-il à une candidature à la présidentielle s'il était lui-même mis en examen? "Je pense qu'on se remettrait alors profondément en cause", a dit M. Valls, refusant toutefois d'en dire plus pour ne pas "se laisser entraîner dans ce qui est la campagne des primaires et cette polémique". "Je m'en tiens à ces deux principes: indépendance de la justice, présomption d'innocence. Et peut-être en effet rappel de ce que peut être l'éthique de l'engagement", a dit le Premier ministre.

Dans des réquisitions du 30 août, dont l'AFP a eu connaissance, le parquet a demandé le renvoi en correctionnelle de l'ex-président pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy, mis en examen en février, se voit reprocher notamment d'"avoir dépassé le plafond des dépenses électorales" fixé à 22,5 millions d'euros et de faire "état", dans son compte de campagne, d'"éléments comptables sciemment minorés". Il appartient maintenant aux juges d'instruction de suivre ou non ces réquisitions, dans un délai d'un mois minimum.

Manuel Valls s'est également dit mardi "un peu triste" et même "dégoûté" des déclarations de l'ancien ministre Jérôme Cahuzac, qui a affirmé au premier jour de son procès avoir ouvert un premier compte en suisse en 1992 pour "financer" le courant politique de Michel Rocard. "C'est à lui (M. Cahuzac) de s'expliquer. Je suis triste, et je rajouterai peut-être: dégoûté", a déclaré sur RTL le Premier ministre, qui fut conseiller de Michel Rocard à Matignon.

 

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