Annonces Macron : le gouvernement bâtit un plan d'action à six mois

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Par Jérémy MAROT - Paris (AFP)
Publié le 29 avril 2019 - 06:00
Mis à jour le 30 avril 2019 - 00:44
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Edouard Philippe et plusieurs de ses ministres, le 25 avril 2019 lors de la conférence de presse d'Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris.
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© ludovic MARIN / AFP/Archives
Gilles Le Gendre, patron du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
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Edouard Philippe a dévoilé l'épais plan d'action de son gouvernement, réuni au complet lundi à Matignon, pour préciser et commencer à mettre en oeuvre, dans les six mois, les annonces d'Emmanuel Macron après le grand débat national et cinq mois de crise des "gilets jaunes".

"Je comprends l'impatience, je comprends la volonté d'aller vite mais il faut à la fois aller vite et aller bien. Donc sur l'ensemble de ces sujets nous allons prendre le temps de consulter", a déclaré le Premier ministre à l'issue d'une journée de séminaire qui a mêlé ministres et une trentaine de parlementaires de la majorité.

De mai jusqu'à l'automne, le Premier ministre a donc dessiné les contours d'un calendrier embouteillé, ponctués de concertations, lancements de missions ou présentations de projets de loi, sans toutefois s'avancer sur le financement de cet imposant catalogue. Des mesures qui doivent correspondre à une deuxième lame après celles, d'urgence, effectuées le 10 décembre (100 euros de plus par mois pour les salariés au Smic, prime de fin d'année...) pour répondre à la crise des "gilets jaunes".

Parmi les étapes attendues, la baisse de l'impôt sur le revenu que M. Macron avait promise "significative" sera détaillée en juin par les ministres de Bercy Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

Pour compenser cette coupe estimée à cinq milliards d'euros, le Premier ministre a confirmé l'intention de s'attaquer "aux niches fiscales dont profitent les entreprises", tout en excluant d'emblée le crédit impôt recherche et les allègements de cotisations patronales qui correspondent à l'ancien CICE.

Soulignant que les corps intermédiaires avaient pu exprimer leur "insatisfaction" dans leur relation avec l'exécutif, M. Philippe lancera le 6 mai "la mobilisation nationale et territoriale pour l'emploi et les transitions", c'est-à-dire la conférence sociale évoquée jeudi par M. Macron lors de sa conférence de presse. Celle-ci doit réunir "partenaires sociaux, organisations syndicales, organisations patronales, les associations d'élus, les associations qui accompagnent la transition énergétique" pour réfléchir à la manière d'"atteindre les objectifs ambitieux en matière de retour au plein emploi et en matière d'accompagnement des transition écologique".

- "Détermination totale" -

En juillet seront précisées les modalités de mise en oeuvre de "la lutte contre les impayés des pensions alimentaires et les mesures en faveur des aidants familiaux", a égrené le Premier ministre. Un nouveau projet de réforme constitutionnelle - après que le précédent eut été bloqué en juillet 2018 dans le tumulte de l'affaire Benalla - sera aussi présenté en Conseil des ministres au cours de ce même mois de juillet.

Et les propositions de Frédéric Thiriez pour repenser le fonctionnement de la haute fonction publique, une mission annoncée jeudi par Emmanuel Macron avec la suppression de l'ENA, sont attendues "dans six mois", a poursuivi M. Philippe. Soit à peu près au même moment que les conclusions de la Cour des comptes concernant le renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale

Dans le même temps, des chantiers au long cours devront atterrir: la réforme des retraites, avec un rapport attendu en juillet et un projet de loi "à la fin de l'été"; l'assurance chômage en juin; le projet de loi bioéthique, comprenant notamment la Procréation médicalement assistée pour toutes en juillet; ou encore la loi de programmation sur la dépendance "au cours de l'automne" qui doit permettre à l'horizon 2030 de lever quelque 9 milliards d'euros par an.

Et c'est sans compter un vaste dialogue initié en juin avec les collectivités locales sur les sujets de décentralisation et de déconcentration, en respectant la promesse d'avoir dans chaque canton "un bouquet de services complets, facilement accessibles par nos concitoyens". "Dans ce cadre", le sujet des 80 km/h, qui a crispé les territoires, pourrait revenir sur la table, a glissé M. Philippe.

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