A Colomiers, la majorité socialiste fait sa rentrée en torpillant Sarkozy

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 août 2016 - 10:08
Image
Manuel Valls au cours d'un meeting à Colomiers
Crédits
©Pascal Pavani/AFP
"Si nous partons divisés, nous perdrons à coup sûr", a rappelé Manuel Valls a destination notamment d'Arnaud Montebourg.
©Pascal Pavani/AFP
Miné par les divisions en son sein et au sein de la gauche, le gouvernement a fait sa rentrée lundi à Colomiers (Haute-Garonne). Il a tout de même réussi à unir les militants socialistes présents dans la critique de la droite et notamment de Nicolas Sarkozy.

"Une menace considérable". C'est par ses mots que Manuel Valls a dénoncé à Colomiers (Haute-Garonne) la "dérive" de Nicolas Sarkozy, au cours d'un meeting où la majorité a fait feu sur l'ancien président et appelé la gauche à la "responsabilité".

"Vers où Nicolas Sarkozy est-il prêt à emporter le pays pour l'emporter ? (...) C'est une menace considérable. C'est un programme brutal, d'affrontements, qui vise les corps intermédiaires et notre modèle social", a déclaré le Premier ministre, pour qui M. Sarkozy, entré officiellement en campagne la semaine dernière, est celui "qui impose à toute la droite son agenda, ses thèmes et sa dérive".

S'exprimant avant le Premier ministre, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les ministres Stéphane Le Foll, Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem s'en sont eux aussi pris avec virulence à une droite qui "a les mains moites" (Cambadélis), qui "a sorti le vitriol" (Le Foll), ou "abandonné cette foi républicaine" (Touraine).

Dramatisant l'enjeu de la présidentielle -"jamais sous la Ve République une élection n'aura été aussi importante, complexe et périlleuse" - Manuel Valls a souligné "l'immense responsabilité" de la gauche dans ce "moment historique" marqué par le surgissement d'"un totalitarisme islamiste", la menace d'une "dislocation de l'Europe", la "trumpisation des esprits".

"Si nous partons divisés, nous perdrons à coup sûr", a-t-il mis en garde en dénonçant -à destination d'Arnaud Montebourg et Benoît Hamon- la "surenchère des diviseurs" et "les attaques outrancières ... parfois intolérables, à l'égard même du chef de l’État!".

"On ne s'improvise pas candidat(...) L’époque, réclame du sérieux, de l'expérience, de l'autorité, et aussi une capacité d'incarner l'espérance", a lancé le Premier ministre, en précisant vouloir "à la place qui est la (s)ienne (...) aider la gauche à inventer en toute liberté".

Manuel Valls, qui s'exprimait devant un aréopage d'une douzaine de ministres, et environ un millier de militants dans ce fief de la gauche, a souligné la nécessité d'avoir "un projet, une vision" qui donne envie aux Français de "donner un nouveau quinquennat à la gauche".

Redisant son attachement à une "République ferme et généreuse, forte et bienveillante", il a estimé qu'il faudrait "aller plus loin" en matière d'égalité, d'efficacité économique, de solidarité.

Alors que Manuel Valls s'est retrouvé isolé la semaine dernière au sein de son propre gouvernement sur la question du "burkini", il a réaffirmé son attachement indéfectible à la "liberté" des femmes.

"Sur la place des femmes, nous ne pouvons transiger", a dit l'ancien maire d’Évry qui s'est livré à une envolée: "Marianne, le symbole de la République, elle a le sein nu parce qu'elle nourrit le peuple, elle n'est pas voilée parce qu'elle est libre. C'est ça, la République".

S'exprimant à la tribune avant lui, Najat Vallaud-Belkacem s'est attachée à minimiser le désaccord entre elle et le chef du gouvernement à ce sujet: "Je suis révoltée quand j'entends des voix qui voudraient nous opposer". La ministre de l'Education nationale a, comme M. Valls, mis en garde les candidats à la primaire: "Ne faisons pas de ce moment un moment d’autodestruction".

Le ministre de l'Agriculture a de son côté ironisé sur le "contre-meeting" auquel avait appelé une intersyndicale CGT-FSU-Solidaires-Unef-Fidl-UET (Union des étudiants de Toulouse) devant la mairie de Colomiers. "Il y a toujours eu des chafouins (...) des grincheux (...) des gens jamais contents", a-t-il raillé, en appelant les opposants à la gauche de gouvernement à prendre conscience que "l'alternative ne se jouera pas au sein de la gauche".

Environ 400 personnes, selon la police, s'étaient réunis à partir de 17h pour dénoncer "la trahison de la gauche". "Ci-gît le Parti socialiste", proclamait une pancarte brandie dans la foule.

 

À LIRE AUSSI

Image
Manuel Valls.
Le gouvernement organise un meeting de rentrée dans un climat de discorde autour du burkini
Manuel Valls et plusieurs de ses ministres s'exprimeront ce soir lors d'un meeting à Colomiers, à côté de Toulouse. L'ambiance est tendue au sein de l'exécutif avec de...
29 août 2016 - 16:35
Politique
Image
Hollande, Valls et Cazeneuve.
Sondage : François Hollande baisse encore, Manuel Valls en hausse
Le du exécutif connaît un sort différent dans l'opinion publique: François Hollande continue d'être au plus bas tandis que son chef de gouvernement tire (un peu) son é...
28 août 2016 - 12:51
Politique
Image
Jean-Christophe Cambadélis.
Pour Cambadélis, Montebourg n'est pas une alternative à Hollande
Quelques jours après qu'Arnaud Montebourg a annoncé sa candidature à l'Elysée en 2017, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a taclé l'ancien minist...
26 août 2016 - 13:49
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.