Débat de la primaire à droite : attaques frontales contre Sarkozy, pris en tenailles par ses adversaires

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 novembre 2016 - 08:21
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Nicolas Sarkozy pris en tenailles par ses rivaux: le deuxième débat télévisé de la primaire de la droite a été nettement plus vif qu'il y a trois semaines et pourrait laisser des traces.
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Le tour de chauffe étant passé à l’issue du premier débat de la primaire à droite, les propos ont été plus virulents à l'occasion du deuxième organisé jeudi soir. Ciblé de toutes parts, Nicolas Sarkozy a dû faire face à de nombreuses critiques.

Nicolas Sarkozy pris en tenailles par ses rivaux: le deuxième débat télévisé de la primaire de la droite a été nettement plus vif qu'il y a trois semaines et pourrait laisser des traces. "Enfin, un peu de castagne!" se réjouit Le Parisien de ce vendredi 4. Bien moins inhibés que lors du premier exercice, le 13 octobre, les sept candidats à l'Elysée se sont frontalement opposés jeudi à Paris dans le cadre feutré de la salle Wagram.

La pratique du pouvoir, l'un des premiers thèmes du débat retransmis par BFMTV et i>Télé, a libéré la parole. Alain Juppé, invité à se justifier de sa volonté de ne faire qu'un seul mandat, a raillé "tous ceux qui piaffent pour (lui) succéder"... en 2022, "et ils sont nombreux sur ce plateau". Mais il a mis en garde: "Si jamais nous nous plantions, aucun d'entre eux (ses six rivaux à la primaire) ne me succèdera, car ce sera hélas une toute autre hypothèse", à savoir le Front national.

Selon un sondage Elabe BFMTV rendu public à l'issue du match, c'est Alain Juppé (34%) qui sort vainqueur, comme au premier débat, auprès des téléspectateurs, devant Nicolas Sarkozy (24%). Chez les sympathisants de la droite et du centre, Sarkozy (31%) devance en revanche Juppé (28%), François Fillon étant 3e avec 21%.

"Un débat sans vainqueur évident, sans K-O manifeste", commente Le Figaro. "Les coups ont volé (mais) il n'y a pas eu de grand gagnant", confirme L'Opinion, qui estime toutefois que "la virulence des échanges laissera des traces".

Challenger en perte de vitesse, Bruno Le Maire a montré les dents: "Certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter s'ils étaient battus", a-t-il attaqué. "Commence d'abord par essayer d'être élu, tu verras que c'est très difficile", a rétorqué Nicolas Sarkozy, qui a lui aussi annoncé qu'il n'accomplirait qu'un seul -nouveau- mandat s'il l'emporte en 2017.

Au sujet de ses ex-ministres, Nicolas Sarkozy, pugnace face aux attaques, a répliqué qu'"aucun ne m'a jamais supplié de quitter le gouvernement". Seule femme de la compétition, Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas non plus lâché l'ancien chef de l'Etat.

Extraits: "Je ne regrette pas ta nomination (au gouvernement). Je ne suis pas sûr de le refaire, mais je ne le regrette pas". "Tu n'en auras pas l'occasion", a répliqué du tac au tac son ancienne ministre. "Si j'avais été réélu en 2012, Nathalie se serait fait violence pour m'accompagner", a ironisé M. Sarkozy.

Sans surprise, l'ex-chef de l'Etat a aussi été aiguillonné en permanence par Jean-François Copé. Qu'on "arrête de parler de Bayrou et qu'on parle de la France", a-t-il intimé. Car le centriste François Bayrou, qui soutient Juppé, est la cible favorite de Sarkozy.

Alain Juppé, "très surpris par cette fixation" a redit à cette occasion qu'il "n'avait rien promis" au président du MoDem et que celui-ci ne lui avait "rien demandé" et qu'il sera "élu sur son projet et pas sur celui de François Bayrou". "Querelle subalterne", a-t-il claqué.

"Six millions de chômeurs, 100% de dette, le totalitarisme islamique à nos portes" et le principal sujet de la campagne, "c'est le maire de Pau", s'est indigné pour sa part François Fillon. "Je ne veux pas passer un contrat avec M. Bayrou ou avec le centre, je veux passer un contrat avec les Français (...). Ca s'appelle juste le gaullisme", a ajouté le "3e homme".

Moins d'acrimonie dans les échanges sur la diplomatie, la sécurité ou l'école. A noter que NKM a été la seule à mettre sur le tapis les relations avec le Qatar dénoncées dans le livre Nos très chers émirs. Jean-Frédéric Poisson, qui a rencontré le président syrien Bachar El-Assad, a critiqué la diplomatie française "qui fonctionne comme si Bachar allait partir dans 15 jours".

Favori des sondages, Alain Juppé, qui "n'est pas là pour critiquer ce qui a été fait dans le passé", n'a pas voulu entrer dans les polémiques sur la suppression des effectifs de policiers du quinquennat précédent. Un troisième débat est prévu le 17 novembre, à trois jours du premier tour. Le dernier opposera les deux finalistes avant le second tour.

 

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