Débat primaire de la droite : creux ou transparents, NKM, Le Maire et Fillon ont raté le coche

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AR
Publié le 14 octobre 2016 - 12:31
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Les 7 candidats pour la primaire de la droite et du centre sur le plateau de TF1
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©Philippe Wojazer/POOL/AFP
Près de six millions de français s'étaient réunis devant leur télévision jeudi pour assister au premier débat de la primaire de la droite.
©Philippe Wojazer/POOL/AFP
Les outsiders de la primaire de la droite n'ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu lors du premier débat organisé jeudi soir. Fillon, Le Maire et NKM ont été absents, par moment presque liquéfiés pour certains, face à la verve et l'assurance de Sarkozy ou encore d'Alain Juppé.

Le premier débat télévisé pour la primaire de la droite s'est tenu jeudi 13, en direct sur TF1 notamment. Cet échange a réuni près de six millions de téléspectateurs, un excellent score que, hormis Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et peut-être Jean-Frédéric Poisson, les candidats n'ont pas réussi à mettre à profit, faute de s'imposer. NKM, seule candidate féminine de ce débat, a tenu à affirmer son attachement à la modernité mais sans effet sur ses concurrents. Situé à chaque extrémité du plateau François Fillon et Bruno Le Maire ont semblé eux aussi passer à côté de l'événement.

Nathalie Kosciuzko-Morizet, toute de rouge vêtue, a adopté tout au long du débat un langage complexe pour exposer des arguments somme toute simples et semblait s'éloigner des vrais thèmes de cette discussion. La benjamine et seule femme des candidats à la primaire de la droite n'a pas réussi à se mettre en avant sur ses singularités, prônant une politique d'aide aux start-up et au développement du numérique et la dépénalisation du cannabis. La candidate avait également du mal à prendre la parole au milieu de ses six adversaires. La déclaration qui ressort de son intervention est: "Le recyclage ça marche pour les déchets, pas pour les idées". Provoquant quelques sourires, voir pouffements, dans le public.

François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, a tout bonnement fait un débat autour de l'identité, de l'immigration et des réfugiés. Il s'est également mis en difficulté quand il n'a pas su répondre à une question d'un internaute qui lui demandait de chiffrer selon lui ce qu'était un "Smic concret et décent". D'apparence, François Fillon est resté dans son rôle de candidat sobre et simple mais a eu une attitude peut-être trop molle et pas assez incisive sur certaines questions du débat. François Fillon s'est démarqué de ses adversaires de la primaire sur un point, son idée de créer un quota limite de personnes à accueillir sur le territoire en fonction des capacités du pays. La phrase qui ressort de son intervention, à propos de sa supposée intervention pour demander à l'exécutif de "ruiner judiciairement" Nicolas Sarkozy:""M. Jouyet est un menteur, et je découvre que le président de la République française non seulement est inefficace et incompétent, mais c'est en plus un manipulateur".

Outre celle du "renouveau", martelé presque à outrance, Bruno Le Maire a joué la carte de l'humour et de la décontration. Prônant un grand coup de balai dans la politique mais proposant des solutions aux goût de déjà vue, parfois lisse, le candidat n'a pas su imposer cet élan, cette fraîcheur, qu'il revendique pourtant. Bruno Le Maire, le seul à ne pas porter de cravate par ailleurs, s'est également parfois fait imprécis. Comme lorsque il a confondu, avant de se faire épingler par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, suppression des emplois aidés (qu'il veut purement et siumplement faire disparaître) et baisse des effectifs de fonctionnaires (500.000 en cinq ans). La déclaration marquante de son intervention: "Dans notre République, quand on veut être candidat à la fonction publique, il faut présenter un extrait de son casier judiciaire (...). Ça ne vise personne mais ça concerne tout le monde".

La surprise de la soirée a été l'aisance de Jean-Frédéric Poisson, le candidat du Parti chrétien-démocrate. Solide et claire sur ses volontés, le seul candidat qui n'était pas issu du parti Les Républicains a affirmé ses propositions et ses contradictions avec ses adversaires, lesquels n'ont pas cherchés à descendre celui qui partait avec le plus de retard. Et dont la candidature fait un peu office de faire-valoir, histoire de ne pas avoir que des prétendants issus de LR.

 

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