Présidentielle : à droite, la "guerre des trois" s'intensifie

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Par Léon BRUNEAU avec le pôle politique de l'AFP - Paris (AFP)
Publié le 16 février 2022 - 21:58
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La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen lors d'un meeting à Vallauris, dans le sud de la France, le 11 février 2022
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© CLEMENT MAHOUDEAU / AFP/Archives
La candidate du RN à la présidentielle Marine Le Pen lors d'un meeting à Vallauris, dans le sud de la France, le 11 février 2022
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Frappé par une vague de départs, la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen traverse une passe difficile dans sa campagne présidentielle, menacée, tout comme Valérie Pécresse, par Eric Zemmour qui engrange des soutiens.

Au lendemain de la suspension par le RN de Nicolas Bay, l'un de ses dirigeants tenté lui aussi par Eric Zemmour, la question des transfuges à l'extrême droite a drainé mercredi son lot d'insultes et d'appels à resserrer les rangs.

"Nous sommes soudés autour de Marine Le Pen. Secouer un arbre pour que les fruits pourris tombent, c'est finalement toujours une bonne chose, ça régénère la vitalité", a affirmé sur RMC Laurent Jacobelli, porte-parole de la campagne de la candidate, qui figure toujours en seconde position dans les sondages derrière Emmanuel Macron.

Le président du RN Jordan Bardella a, quant à lui, minimisé les départs, refusant de parler de "saignée" sur France Inter et assurant qu'il ne s'agissait que "d'une dizaine" de personnes sur un millier d'élus.

Trois eurodéputés - Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Maxette Pirbakas - ont déjà rejoint le candidat Reconquête!, suivis par l'unique sénateur RN Stéphane Ravier, ainsi que plusieurs conseillers régionaux.

Accusé de "sabotage" par le parti, ce qu'il réfute, Nicolas Bay, eurodéputé et membre du bureau exécutif (direction), a été suspendu mardi de ses fonctions par le RN. Ce proche de Marion Maréchal pourrait officiellement rallier Eric Zemmour avant ou autour d'un déplacement du candidat samedi en Normandie, où M. Bay est conseiller régional.

- "Bras ouverts" -

Interrogé mercredi soir dans C à vous, Eric Zemmour s'est refusé à le confirmer tout en disant qu'il l'accueillerait "les bras ouverts" jugeant cette affaire "comique".

Assurant que M. Bay ne lui avait "jamais rien transmis", il a expliqué ces ralliements car Mme Le Pen "a ostracisé tous ces gens toutes ces années" et qu'ils n'étaient pas en accord "avec sa ligne politique, c'est tout à fait noble".

La question des transfuges agite aussi la candidate LR Valérie Pécresse qui, après une semaine difficile entre confidences peu amènes de Nicolas Sarkozy et meeting jugé raté, se retrouve désormais au coude-à-coude dans les sondages avec Eric Zemmour à la troisième place.

Mme Pécresse est prise en tenaille entre d'un côté deux puissants rivaux d'extrême droite qui, à eux deux, représentent près d'un tiers des intentions de vote, et la droite modérée dont certains hauts responsables comme Eric Woerth ont rejoint le camp Macron.

- Quête de parrainages -

A moins de deux mois du premier tour du 10 avril, plusieurs candidats sont encore loin des 500 parrainages d'élus indispensables à réunir jusqu'au 4 mars pour être sur la ligne de départ.

Si Valérie Pécresse, Emmanuel Macron, la socialiste Anne Hidalgo et la candidate de LO Nathalie Arthaud ont déjà passé le cap, des candidats en bonne place dans les sondages sont encore loin du compte, à l'image de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon (332), Marine Le Pen (331) ou Eric Zemmour (250).

M. Zemmour a dû ainsi reporter un déplacement à La Réunion, programmé du 23 au 25 février, afin d'être "totalement mobilisé" sur la quête des 500 parrainages.

A gauche, Christiane Taubira n'en affiche que 73 pour l'instant. Dans une lettre dont l'AFP a eu copie, elle demande aux maires de France de la parrainer, au nom du "débat démocratique".

Près d'une vingtaine de membres du "Collectif Taubira pour 2022 !" ont manifesté en début de soirée devant le Conseil constitutionnel portant des pancartes: "392.738 votants. Où sont nos parrainages?".

Toujours à gauche, le député LFI Adrien Quatennens a appelé le communiste Fabien Roussel, qui rassemblait ses troupes en meeting à Montreuil (Seine-Saint-Denis) mercredi soir, à unir les forces.

Jean-Luc Mélenchon, le mieux placé à gauche dans les sondages, a en tous cas reçu le soutien de l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, pour qui "c'est évident que le vote utile à gauche, bah, c'est Jean-Luc Mélenchon (...) C'est lui le plus solide".

Prenant acte en revanche de l'échec du rassemblement de la gauche, Place publique, co-fondé par l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, a dit ne soutenir aucun candidat.

Quant à Emmanuel Macron, toujours pas dans l’arène, il continue à se consacrer à son agenda à l'international avec, outre l'Ukraine, un mini-sommet à Paris mercredi soir, sur fond de retrait attendu des forces françaises du Mali.

Pris à parti au Sénat par l'opposition qui appelle le président à sortir du bois, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a rétorqué: "Souffrez que nous soyons concentrés sur ces échéances là plutôt que sur la campagne présidentielle. Même si je comprends que ce qui vous préoccupe davantage que tous ces sujets-là, c'est la question du grand remplacement".

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