Régionales : avec 5 régions le PS limite la casse, mais perd l'Ile-de-France

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 décembre 2015 - 09:19
Image
Jean-Christophe Cambadélis.
Crédits
©Zihnioglu Kamil/Sipa
"Pour le Parti socialiste, ces résultats constituent un succès sans joie", a résumé le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis dimanche soir.
©Zihnioglu Kamil/Sipa
Grâce à l'union, la gauche a "sauvé les meubles" au second tour des élections régionales et remporté cinq régions. Elle contient ainsi la vague bleue annoncé il y a quelques semaines encore, mais ne peut triompher notamment du fait de la défaite en Ile-de-France.

Une défaite au goût de victoire. Malgré la perte de l'Ile-de-France, le PS a limité la casse dimanche 13 au soir du second tour des élections régionales, en conservant cinq régions et en voyant sa stratégie pour faire barrage au Front national couronnée de succès.

Ces résultats laisseront néanmoins un goût amer à la majorité, qui dirigeait toutes les régions de l'Hexagone sauf l'Alsace depuis 2010: arrivé troisième au premier tour des élections, le PS a dû sacrifier ses élus en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et PACA pour laisser les meilleures chances aux candidats LR.

Très incertain en Ile-de-France, le scrutin a finalement tourné à l'avantage de l'ancienne ministre Valérie Pécresse (LR), favorite des sondages. La défaite est cuisante pour Claude Bartolone, qui n'a pas réussi à conserver à gauche la première région française (30% du PIB), après dix-sept ans de règne du socialiste Jean-Paul Huchon. Il a annoncé dans la soirée, comme il s'y était engagé, qu'il remettait son mandat de président de l'Assemblée nationale en jeu.

Le PS, qui se disait dès avant le premier tour confiant pour les trois régions de l'Ouest (Bretagne, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon), les remporte effectivement haut la main, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian obtenant même la majorité absolue (51,4%) en Bretagne.

Autres régions tombées dans l'escarcelle de la gauche, à la faveur de triangulaires très serrées: le Centre-Val de Loire, et la Bourgogne-Franche-Comté, où avait plané entre les deux tours l'ombre d'une possible victoire du FN.

Malgré ces résultats meilleurs qu'attendus, l'heure n'était pas aux démonstrations de joie dans les rangs de la majorité dimanche soir. "Ce soir: aucun soulagement, aucun triomphalisme. Le danger de l'extrême droite n'est pas écarté", a ainsi rapidement réagi Manuel Valls.

"Pour le Parti socialiste, ces résultats constituent un succès sans joie", lui a fait écho le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis. "Sans joie (...) parce que l'abstention est encore trop forte. Sans joie, parce que l'extrême-droite est décidément trop haut. Sans joie enfin, parce que des candidats de gauche ont dû se retirer en vue du second tour", a-t-il expliqué.

Alors que le Premier ministre a creusé son sillon en invitant à suivre "une seule ligne de conduite: la République", le premier secrétaire a appelé le gouvernement à infléchir sa politique pour "faire barrage aux inégalités". "Nous ne pouvons plus continuer comme cela. Il faut agir contre la précarité et pour l'activité comme nous nous sommes attaqués à la compétitivité et à la refondation de l'école", a-t-il estimé.

"C'est l'inflexion qui doit intervenir dans les 18 mois à venir", a-t-il appuyé.

L'entourage de Jean-Christophe Cambadélis a évoqué auprès de l'AFP un résultat "inespéré", et "un succès personnel de Jean-Christophe Cambadélis: sans lui pas de barrage au FN". Alors qu'il avait pris ses distances avec le front républicain en septembre, le premier secrétaire a très rapidement demandé au soir du premier tour aux candidats PS de se retirer dans les trois régions où le FN pouvait l'emporter.

En Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne, le maintien de Jean-Pierre Masseret malgré les consignes de Solférino s'est soldé par la victoire du candidat LR Philippe Richert.

A l'aile gauche du PS, les frondeurs voient dans les résultats des régionales une nouvelle occasion de réclamer un "nouvel agenda politique" et un rassemblement de la gauche. Leur chef de file Christian Paul a salué un "sursaut civique remarquable" qui a mis en échec le FN, et invité les socialistes à "ne pas pratiquer la politique de l'autruche". Arrivé troisième au premier tour, avec 23,12% des voix, le PS court le "risque" de ne pas être présent au second tour de la présidentielle en 2017, a-t-il souligné.

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a réclamé un "vrai changement de cap" contre le chômage et la précarité "et pas seulement une inflexion", tandis que le porte-voix du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon réclamait la démission de Manuel Valls. " Le premier responsable de la politique qui a créé cette situation doit être renvoyé dans ses foyers: Manuel Valls", a ainsi twitté le porte-voix du Parti de gauche dimanche soir.

 

À LIRE AUSSI

Image
Marine Le Pen.
Régionales : la droite gagne, la gauche résiste, le FN perd
La droite unie a remporté sept régions, la gauche rassemblée cinq et l'extrême-droite isolée zéro lors du second tour des élections régionales, dimanche 13. Voici les ...
14 décembre 2015 - 08:22
Politique
Image
Valérie Pécresse Régionales 13.12.2015
A gauche depuis 17 ans, l'Ile-de-France bascule à droite avec Valérie Pécresse
Après un entre-deux-tours tendu, Valérie Pécresse a battu de justesse Claude Bartolone dimanche aux élections régionales en Ile-de-France, mettant fin à 17 ans de gouv...
14 décembre 2015 - 00:19
Politique
Image
Marine Le Pen Régionales 2e Tour 13.12.2015
Elections régionales : aucune région pour le Front national, 7 pour la droite, 5 pour la gauche (SYNTHESE)
Défaite du Front national qui n'emporte aucune région, résistance de la gauche qui en conserve 5, et victoire modérée de la droite dans les 7 autres en métropole (hors...
13 décembre 2015 - 23:11
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.