Xavier Bertrand sur les migrants de Calais : "la cause, c'est l'Angleterre, en grande partie"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 03 février 2016 - 09:52
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Xavier Bertrand.
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©Gonzalo Fuentes/Reuters
"Ce n'est pas compliqué la politique", assure Xavier Bertrand au micro de France Info.
©Gonzalo Fuentes/Reuters
Xavier Bertand était ce mardi matin l'invité de France Info. Le président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie s'est notamment exprimé sur la situation des migrants à Calais ainsi que sur la nécessité de faire baisser le chômage en France.

La déchéance de nationalité

"J'aurais été encore parlementaire, je l'aurais votée".

"Je sais que c'est symbolique mais ceux qui s'en prennent par le terrorisme à la France et aux Français ne méritent plus d'être Français. C'est aussi simple que cela".

"Mais la première urgence dans notre pays, c'est de faire reculer le chômage".

 

Les migrants de Calais

"Il faut qu'il y ait une réponse de l'Etat qui soit forte, ça repose sur les épaules du ministre de l'Intérieur mais aussi sur la Justice. Il faut que la réponse judiciaire soit beaucoup plus forte à Calais".

"Il y a aujourd'hui les forces de l'ordre qui sont harcelées, la population qui n'en peut plus, mais il faut aussi que la justice agisse très vite et très fortement".  

"Il faut mettre hors d'état de nuire les agitateurs, les provocateurs qui sont les No Borders, ceux qui viennent activer les migrants et qui parfois (...) disent à certains d'attaquer les CRS".

"Il faut que la réponse pénale soit la plus forte".  

"Ceux qui ne peuvent pas bénéficier du droit d'asile doivent être reconduits à la frontière, ils doivent quitter le territoire français".

"Il faut bousculer l'Europe, elle est en train de sombrer en raison de son incapacité à gérer le dossier des migrants".

"J'ai demandé au président de la République qu'il vienne se rendre compte du dossier sur place".

"Ce dossier de Calais, tant que vous le voyez de Paris, de Bruxelles vous ne pouvez pas comprendre ce que vivent les gens de Calais".

"Je vais vous dire ce que je crains: qu'il y ait un jour un drame à Calais et que quelqu'un dans la population n'en puisse plus. Ce jour là, il y a aura un tumulte médiatique et ce jour là les politiques vont réagir. Ce drame-là, on peut l'éviter".  

"C'est maintenant qu'il faut prendre ce dossier à bras-le-corps".

 

La situation sanitaire à Calais

"Vous traitez encore les conséquences de cette situation, la cause c'est l'Angleterre en grande partie".  

"Ils sont tous à Calais car ils veulent passer en Angleterre".

"Il n'ya pas de solution tant qu'on aura pas réglé le problème avec les Anglais, il faut qu'ils se bougent les Anglais ou alors il va falloir bouger les frontières".

"S'ils refusent de changer quoi que ce soit à leur réglementation,(...) il faut leur dire que dans ces conditions là, il faudra revenir sur les accords du Touquet qui pour moi sont des accords à durée limitée. On gère la frontière des Anglais à Calais".   

 

Il va y avoir un rassemblement de l'UOIF à Lille avec la présence de prédicateurs à vos yeux suspects

"Qui normalement ne viendront plus".

"Hier, je me suis entretenu avec le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur sur la venue de trois prédicateurs qui sont des habitués de propos haineux à l'égard de la France, des valeurs républicaines et des femmes".  

"Ces trois personnes ne viennent plus".  

"J'ai dit au ministre de l'Intérieur que tous propos haineux vis à vis la France et de nos valeurs devraient être sanctionnés. En la matière, cela doit être tolérance zéro".

"Je pense que le rôle des politiques, ce n'est pas seulement de s'exprimer avec véhémence, c'est aussi de chercher des solutions pour pouvoir apaiser. Je pense que c'est ma responsabilité".

 

On a entendu au Conseil régional "Vous nous prenez pour des niakoués"

"Des propos scandaleux".  

"Après 13 heures de débat sur la situation de Calais, le vernis a craqué et les élus du conseil national du Front national, pas tous mais certains, ont montré que c'était bien un parti d'extrême-droite avec les méthodes de l'extrême-droite. Et  il ne faut pas se leurrer:  ils savent ce qu'ils font les dirigeants du Front national".  

"J'ai vu en face de moi que des gens qui n'exprimaient que le mépris et la haine".

"La société aujourd'hui connait beaucoup trop de violence, si les politiques pouvaient la faire baisser, cela serait certainement une bonne chose".

"Nous sommes en train de regarder avec des avocats si des poursuites sont possibles".

 

Travailler avec François Hollande au sujet de l'emploi

"Si le président et le gouvernement confirment leur position d'hier et si on peut être plus efficaces, oui je jouerai le jeu".

"Si les régions peuvent piloter les formations des demandeurs d'emploi, je suis preneur et je vais même plus loin: je me moque de savoir quelle est la couleur politique du gouvernement".

"J'ai dit au président + si nous réussissons ce ne sera pas votre victoire politique, pas notre victoire politique mais tout simplement un chômage qui pourra reculer et on redonnera de l'espoir dans un pays qui en a besoin+".

"Donc,  encore une fois (...) 2016, c'est loin".

"Il faut arrêter d'avoir l'obsession des élections avant qu'on soit au moment des élections".

"Il  y a 500.000 demandeurs d'emploi qui seraient formés".

"J'ai demandé que pour les apprentis on applique la même réglementation salariés/apprentis, c'est actuellement ce qui bloque l'apprentissage. J'ai demandé aussi que des entrepreneurs puissent être accueillis dans tous les lycées de ma région, à titre expérimental, là aussi on m'a dit oui".

"Ce que les politiques doivent comprendre aujourd'hui c'est qu'il faut arrêter de laisser la bureaucratie reprendre le pouvoir".

 

Laurent Wauquiez n'est pas venu au séminaire sur l'emploi

"Chacun voit midi à sa porte".

"Moi je sais ce que je dois faire et s'il y a un moment donné la possibilité d'être plus efficace pour lutter contre le chômage, je ne vais pas hésiter une seconde".

"Je suis sorti de l'Elysée, je ne suis pas devenu socialiste, le président et le Premier ministre ne sont pas devenus gaullistes mais je sais que si c'est l'intérêt de ma région, je ne vais pas me gêner".

 

Nicolas Sarkozy vous critique

"Je n'ai plus envie de commenter tout ça".

"Si je suis sorti de la primaire pour me consacrer totalement à la région, ce n'est pas pour revenir à la politique nationale, à la politique politicienne par les petites phrases. J'ai beaucoup péché, comme tous les autres. Je n'ai plus envie".

"J'ai passé mon tour, j'ai passé l'âge".

 

On dit souvent que votre génération (NKM, Laurent Wauquiez...) joue le coup d'après

"Parce que nous avons été ministres, nous avons été marqués par le même reproche (...) : +vous avez été au gouvernement, vous n'avez pas réussi, taisez-vous, vous êtes comme les autres+".

"La seule façon de retrouver de la crédibilité, de la confiance, c'est de bosser, de redonner de l'espoir, de donner des résultats".

 

Si la courbe du chômage dans votre région ne s'inverse pas vous ne vous représenterez pas?

"Plus personne ne croit le moindre engagement des politiques".

"C'est la raison pour laquelle, même quand je vais dans des entreprises en difficulté (...), il faut être zéro promesse, zéro faux espoirs, il faut bosser, bosser, bosser. C'est pas si compliqué la politique".

 

 

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