Qatar : un piratage mené par des hackers basés en Russie à l'origine de la crise diplomatique ?
Et si la rupture diplomatique que vient de subir le Qatar de la part de l'Arabie saoudite, de l'Egypte, de Bahreïn, du Yemen et des Emirats arabes unis avait pour une source une manipulation extérieure menée par des pirates informatiques? C'est en tout cas la conviction des services de renseignements américains, qui pointent du doigt la source de la manœuvre: Moscou.
D'après la chaîne d'informations américaine CNN, des fausses citations attribuées au cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, le chef de l'état du petit émirat aurait été publiées sur le site de l'agence de presse Qatar News Agency (QNA). Elles annonçaient que le Qatar considérait l'Iran comme "un allié stratégique" et dénonçait l'attitude de Donald Trump vis-à-vis du petit pays. Ce sont ces déclarations qui auraient mis le feu aux poudres et entraîné les sanctions diplomatiques allant de la fermeture des frontières à la suspension des lignes aériennes et l'interdiction de survol des territoires qui ont tourné le dos à Doha.
C'est une enquête d'agents du FBI dépêchés sur place qui aurait mis en lumière l'implication de hackers basés en Russie. Les enquêteurs expliquent cependant qu'il n'est pas possible en l'état de relier formellement ces pirates informatiques aux services secrets russes, dont il est peu probable –si les faits sont avérés– qu'ils ne soient pas impliqués dans une opération de cette ampleur.
Mais la situation diplomatique rend l'analyse des faits complexes. Selon les enquêteurs, Moscou pourrait chercher à créer de la division entre les Etats-Unis et les pays de la région. Pourtant, Donald Trump a affiché son soutien à l'Arabie saoudite (où il s'est déplacé le 20 et 21 mai) dans sa décision de dénoncer le Qatar comme un Etat soutenant financièrement le terrorisme islamiste.
L'ambassade du Qatar à Washington a annoncé que des nouvelles conclusions seraient bientôt dévoilées, dédouanant un peu plus l'émirat. Le Kremlin, de son côté, a rejeté en bloc les accusations relayées par CNN, parlant "d'un nouveau mensonge" et des informations "avec des sources anonymes" provenant "d'agences anonymes".
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