Venezuela : le mystérieux groupe qui a revendiqué l'attentat raté contre Maduro (vidéo)
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé son homologue colombien Juan Manuel Santos d'être responsable d'un attentat contre lui samedi 4 à Caracas, commis selon les autorités vénézuéliennes avec des drones chargés d'explosifs. Selon la même source, plusieurs drones chargés de C4, un puissant explosif, qui devait frapper la tribune présidentielle où se trouvait le chef de l'Etat et de nombreux officiels du régime ont été détruits par des tireurs d'élite.
Si Nicolas Maduro a pointé du doigt son homologue colombien comme le responsable de cette attaque, cette dernière a été revendiquée par un mystérieux groupe de rebelles. Il se nomme Los Soldados de franelas soit "Les soldats en T-shirt" en français.
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Ces derniers ont diffusé un communiqué par le biais de Patricia Poleo, une journaliste vénézuélienne proche de l'opposition et installée aux Etats-Unis. Comme le rapporte Le Figaro, le texte exige un "retour à la paix, à la prospérité et au progrès". "Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n'aient pas de médicaments, que la monnaie n'ait plus de valeur, que le système éducatif n'enseigne plus rien et ne fasse qu'endoctriner avec le communisme", souligne le communiqué. Et de conclure: "Il est nécessaire que nous descendions tous dans la rue, sans retour", jusqu'à la constitution d'un gouvernement de transition dans le pays.
Un compte Twitter portant le nom du groupe de rebelles a posté plusieurs vidéos pour moquer la réaction de panique suite à l'attentat, ciblant particulièrement les militaires dont sept d'entres eux ont été blessés par l'attaque selon le ministère de l'Intérieur.
Así nos burlamos de la Dictadura buena para matar al pueblo de hambre pero cobarde cuando les llega la hora. #ElTiempoSeAgoto pic.twitter.com/ob5pshssC7
— Soldados de Franelas (@soldadoDfranela) 4 août 2018
Les autorités vénézuéliennes ont également mis en cause des personnes vivant selon lui aux États-Unis. "Les premières investigations nous indiquent que plusieurs des financiers" de cet attentat "vivent aux États-Unis, dans l'État de Floride", a déclaré le président Maduro. Le gouvernement a aussi accusé "l'extrême droite", expression par laquelle il désigne l'opposition vénézuélienne, d'être impliquée dans cet "attentat".
L'incident est survenu dans une situation sociale et politique particulièrement tendue. Au Venezuela, tous les voyants économiques sont au rouge vif depuis des années. L'inflation pourrait atteindre 1.000.000% fin 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI), alors que le PIB devait s'effondrer de 18%. Aliments, médicaments ou biens de consommation courante: la pénurie est généralisée dans ce pays où les services publics, des soins à l'électricité, en passant par l'eau ou les transports, se sont fortement dégradés.
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L'incident intervient en outre le jour du premier anniversaire de la très contestée Assemblée constituante vénézuélienne qui a permis au gouvernement d'asseoir son pouvoir et de neutraliser l'opposition.
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