Pologne : pétition en ligne contre le retrait d'une croix en Bretagne
Près de 39.000 Polonais ont signé une pétition en ligne pour protester contre une décision de la justice française ordonnant d'enlever une croix surplombant une statue de Jean Paul II dans l'ouest de la France, a constaté jeudi soir un journaliste de l'AFP.
La pétition, lancée sur le site Web CitizenGo il y a quatre jours, "s'oppose à une tentative d'expulser une croix d'un espace public et rappelle les racines chrétiennes de l'Europe".
Le texte est adressé aux responsables des principaux groupes du Parlement européen et à la Cour européenne des droits de l'Homme.
La semaine dernière, le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative française, avait ordonné le retrait de cette croix à Ploërmel, en Bretagne, au nom de la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l’Etat.
Ce jugement a suscité des protestations à droite et à l'extrême droite. Le gouvernement ultra-conservateur polonais a même proposé de transférer la statue en Pologne, bien que la décision de retrait ne concerne pas la statue, mais seulement la croix.
"Le gouvernement polonais tentera de sauver de la censure le monument de notre compatriote, et nous proposerons de le transférer en Pologne", avait notamment lancé samedi la Première ministre polonaise Beata Szydlo.
En Pologne, pays qui se déclare profondément catholique, le saint Jean Paul II est particulièrement vénéré et la présence des symboles religieux dans les lieux publics n'est pas restreinte par la loi.
La statue monumentale, don de l’artiste russe Zourab Tsereteli, installée sous une arche surmontée d'une croix avait été inaugurée en décembre 2006.
La Fédération de la libre pensée et deux habitants de Ploërmel, 9.000 habitants, avaient saisi la justice. Le Conseil d'État a estimé que la croix était contraire à la loi de 1905, qui interdit "d'élever ou d'apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public".
De leur côté, des représentants de l'Eglise catholique de France ont déploré la moindre visibilité des signes chrétiens dans ce pays.
Mercredi, la députée européenne française Nadine Morano (Les Républicains) a indiqué qu'elle lançait une pétition "pour inscrire dans la Constitution les racines chrétiennes de la France".
Jeudi, la Hongrie est à son tour entrée dans le débat en offrant également l'asile à la statue de Jean Paul II et sa croix, proposant de couvrir les frais administratifs et de transport.
"Pour l'avenir de l'Europe, toute décision visant à amoindrir la chrétienté ou à retirer les symboles chrétiens en invoquant de façon hypocrite la tolérance est incroyablement préjudiciable", a déclaré le ministre des Affaires étrangères hongrois Peter Szijjarto à l'agence de presse publique MTI.
Proche de Varsovie, le gouvernement ultra-conservateur de Viktor Orban s'est érigé en défenseur de "l'identité chrétienne de l'Europe" notamment menacée, selon lui, par les musulmans et les demandeurs d'asile. Fin octobre, le Premier ministre avait mis en avant son combat pour sauvegarder "l'Europe centrale comme dernière zone libre de migrants".
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