Procès Barbarin : une ex-responsable du diocèse nie avoir "étouffé" des agressions sexuelles

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Par AFP - Lyon
Publié le 08 janvier 2019 - 12:22
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Régine Maire, présentée comme une ex-responsable d'une cellule d'écoute de victimes au diocèse de Lyon, ce qu'elle conteste, s'est défendue mardi devant la justice d'avoir "étouffé" des agressions sexuelles, comme le cardinal Barbarin la veille.

"J'ai préparé une déclaration ensuite je pense que je me tairai", annonce d'emblée Mme Maire à la présidente du tribunal correctionnel, Brigitte Vernay. Lundi, au premier jour du procès, l'ancien directeur de cabinet du cardinal Barbarin, Pierre Durieux, avait adopté une stratégie similaire.

"Jamais, au grand jamais, je n'ai cherché à couvrir et étouffer les agissements ignobles" qui lui ont été rapportés en 2011 et 2014 par deux victimes du père Bernard Preynat, a déclaré cette bénévole du diocèse.

Mme Maire est jugée jusqu'à mercredi aux côtés du cardinal Philippe Barbarin et de quatre autres anciens membres du diocèse de Lyon pour non-dénonciation d'agressions sexuelles. Elle est poursuivie également, tout comme le cardinal, pour "omission de porter secours".

Les neuf plaignants leur reprochent d'avoir maintenu le père Bernard Preynat au contact d'enfants jusqu'en 2015, date à laquelle un ancien scout a porté plainte pour la première fois, alors qu'ils étaient au courant des agissements passés de ce prêtre aujourd'hui âgé de 73 ans.

Accusé d'abus sexuels commis avant 1991 par d'anciens jeunes scouts de la région lyonnaise, le père Preynat a été mis en examen en 2016 et pourrait être jugé cette année.

Lors de sa rencontre avec l'une des victimes, Alexandre Hezez, en 2014, Mme Maire raconte l'avoir "invité à déposer plainte" et avoir senti "une fin de non-recevoir" quand celui-ci lui a fait remarquer que les faits étaient prescrits.

La retraitée avait initié une rencontre entre M. Hezez et le père Preynat au cours de laquelle ce dernier a reconnu les faits sans toutefois demander pardon à sa victime.

A la fin de cet entretien, "j'ai invité à faire une prière et cela fut interprété comme une incitation à ne pas aller plus loin", a-t-elle déploré.

"Je n'ai jamais imaginé un seul instant devoir dénoncer à la justice les faits appris par Alexandre alors qu'il était un adulte posé, à la situation stable et donc en position de le faire lui-même", a encore fait valoir Mme Maire.

Présentée depuis le début de l'affaire comme une ex-responsable d'une cellule d'écoute de victimes à Lyon, la retraitée a précisé que ce type de cellules d'écoute des victimes "n'existait pas" encore avant 2014, et qu'elle ne pouvait donc la diriger.

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