Sentinelle : les renseignements "n'incitent pas à baisser la garde", dit Sylvie Goulard
La ministre des Armées Sylvie Goulard a estimé, lors d'une rencontre samedi à Paris avec des militaires de l'opération Sentinelle, que les renseignements dont disposent les pouvoirs publics "n’incitent pas à baisser la garde" face à la menace terroriste sur le territoire national.
C'est au pied du Trocadéro et de la Tour Eiffel que Sylvie Goulard a choisi de rencontrer plusieurs acteurs de ce dispositif, au lendemain d'un déplacement au Mali au côté du président Emmanuel Macron pour une visite aux soldats de l'opération de lutte anti-jihadiste Barkhane.
Lancée au lendemain de l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015, Sentinelle mobilise 7.000 militaires dans toute la France, dont la moitié en région parisienne. Ils protègent les lieux particulièrement exposés au risque terroriste, tels les édifices religieux ou les sites touristiques.
Interrogée par la presse sur l'avenir de cette mobilisation de l'armée en France, sans précédent depuis la guerre d'Algérie, la ministre a souligné que la question serait examinée "en fonction de l'état de la menace".
"La décision sera prise au niveau du président de la République", a-t-elle ajouté. "Mais pour l'instant je crains que les informations qui sont à notre disposition ne nous incitent pas à baisser la garde".
Lors de sa campagne, Emmanuel Macron avait indiqué en mars sa volonté "d'adapter progressivement l'opération Sentinelle, en fonction de l'appréciation de la menace terroriste sur le territoire".
Cette opération, montée dans l'urgence, pèse fortement sur les militaires.
Les soldats mobilisés "patrouillent environ 25 kilomètres par jour avec 25 kg d'équipement sur le dos. C'est une mission très physique et très usante", a relevé samedi le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Leray, en présentant les détails de l'opération Sentinelle à la nouvelle ministre des Armées.
Entre les opérations extérieures (Barkhane au Sahel, Chammal au Levant) et Sentinelle, les soldats sont éloignés jusqu'à 220 jours par an de leurs familles et ont vu le nombre de leurs jours d'entraînement chuter.
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