Banquier indépendant : un nouveau métier, vraiment ?

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France-Soir
Publié le 26 février 2020 - 10:15
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Agence de la Caisse d'Epargne le 22 octobre à Marseille (Bouches du Rhône)
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© GERARD JULIEN / AFP/Archives
Pour la Caisse d'Epargne, il s'agit de maintenir une présence en zone rurale
© GERARD JULIEN / AFP/Archives
La Caisse d’Epargne va expérimenter la gestion de certaines agences rurales par des conseillers indépendants. Un nouveau métier qui au delà de l'"ubérisation" soulève bien des questions. 
 
Le groupe BPCE, Banque populaire et Caisse d’épargne, est le premier à oser: déployer sur le terrain des conseillers financiers qui auront pour particularité d’être indépendants, donc à leur propre compte. L’Ecureuil s’apprête à tester un tel dispositif dans des zones rurales vouées à voir disparaître leurs agences bancaires, en Bretagne et dans les Pays de Loire. 
 
 
Un nouveau métier
 
C’est un nouveau métier qui risque donc de faire son apparition,  le CIL('pour conseiller indépendant local). Concrètement, ces néo-conseillers seront à la tête d’une SAS (Société à actions simplifiées), et non en entreprise individuelle.  Le régulateur du secteur n'a cependant pas encore émis d’avis sur la question.
 
Leur mission sera de gérer – et développer – le portefeuille clients du groupe BPCE dans une zone déterminée, pour, explique la Caisse d’Epargne, «nous permettre de conserver notre empreinte territoriale lorsque nous ne pourrons plus maintenir une agence». 
 
Mandataire exclusif
 
Pour la Caisse d’Epargne, il s’agit «d’animer un fonds de commerce qui reste néanmoins la propriété de la banque». Le conseiller sera en effet lié au groupe par un contrat de mandataire exclusif, et percevra une rémunération selon le travail effectué et sous forme de commissions. En contrepartie, le CIL organisera librement son temps de travail. 
 
La banque l’affirme, un tel statut peut intéresser certains de ses collaborateurs actuels, comme de nouveaux venus. Ne deviendra cependant pas CIL qui veut : les candidats doivent avoir au moins trois agréments et une expérience d’au moins deux années dans la banque. Ce qui n'est pas la moindre des contradictions dans un secteur qui supprime des postes année apres année. 
 
Une ubérisation du secteur ? 
 
Côté syndicats, l’inquiétude est de mise, craignant une «ubérisation» d’un secteur jusque là épargné, avec des professionnels qui seront davantage des vendeurs que des conseillers: il y a de fortes chances que les CIL travaillent avec l’objectif de placer le plus de produits financiers possible auprès des clients. 
 
Le groupe BPCE assure en réponse que la rémunération des nouveaux conseillers ne sera pas basée exclusivement sur les volumes et prévient, déjà, que le modèle «est évolutif et réversible». Côté client, le doute pourrait s'insinuer quand même. 
 

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