Grèves : qui sont donc ces cheminots qui se mobilisent depuis deux semaines ?

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France-Soir
Publié le 18 décembre 2019 - 10:32
Mis à jour le 19 décembre 2019 - 17:16
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Conducteur de train, le cheminot et sa réalité du quotidien
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FRED DUFOUR / AFP
Les cheminots, une profession méconnue et pourtant si médiatisée ?
FRED DUFOUR / AFP

Au cœur de l’actualité sociale, les cheminots font entendre leurs revendications depuis plusieurs semaines. Mais qui sont vraiment ces professionnels du chemin de fer, et quelle est la réalité de leur statut ?

 

Traditionnellement, le cheminot désignait les travailleurs du milieu ferroviaire, et une lente évolution linguistique a conduit à employer ce terme pour nommer les conducteurs de trains d’aujourd’hui. Autant dire, que le cheminot de 2019 ne ressemble pas à son homologue, qui exerçait ce métier par le passé. Alors qui sont vraiment ceux, qui ont pris la tête du mouvement social de protestation que connait le pays actuellement ?

 

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Conducteur de train, un métier exigeant  

 

Aujourd’hui pour devenir cheminot, les postulants ou postulantes doivent justifier de l’obtention d’un CAP, d’un Bac professionnel dans les secteurs de l’électronique ou de l’électrique. La SNCF fait alors passer plusieurs tests aux candidats, dont un test de QI, et ces derniers sont également soumis à une visite médicale approfondie.  C’est à l’issue de la formation, que le futur cheminot bénéficie d’une formation rémunérée de 12 mois afin de pouvoir obtenir une licence de conducteur de train.

Le cheminot a ensuite la charge de faire circuler « son » train, et donc de transporter matériel et voyageurs sur le réseau ferré. Il est responsable de la sécurité et du respect de toutes les normes et autres contraintes réglementaires et/ou légales. Poste à responsabilité, le métier de cheminot est également soumis à une vaste amplitude horaire, puisqu’il pourra travailler de jour comme de nuit, le week-end ou un jour férié comme un jour de semaine.

 

Salaire moins élévé contre sécurité de l'emploi et carrière plus courte 

 

Au fil du temps, les cheminots ont bénéficié d’aménagement de leurs conditions de travail, expliquant qu’aujourd’hui, ils sont nombreux à dénoncer une situation privilégiée par rapport à d’autres catégories de travailleurs. Aujourd’hui, les cheminots commencent leur carrière avec une rémunération mensuelle comprise entre 1700 (aiguilleur, agent commercial et gestionnaire) et 2600 €  euros brut (ingénieur et cadre). L’évolution salariale au cours de leur carrière permet d’atteindre en fin de carrière, une rémunération de plus de 2750 € pour les métiers de maintenance et jusqu’à 5946 € bruts pour les ingénieurs et les cadres. Soit 40% de moins en moyenne que dans le privé.

 

 Le statut des cheminots est clairement défini dans une circulaire de la SNCF. Mais tous les employés de la SNCF ne jouissent pas de ce statut, car pour en bénéficier il faut :

  • Avoir moins de 30 ans lors de l’embauche
  • Accepter une période d’essai d’un an (2 ans et demi pour les cadres)

Celles et ceux, ne remplissant pas ces conditions, seront embauchés en tant que contractuels en CDI ou en CDD. Les avantages conférés aux cheminots sont connus et clairement identifiés.

  • Un emploi durable pour une carrière professionnelle stable
  • Une augmentation automatique tout au long de la carrière
  • Un régime de Sécurité sociale avantageux
  • Un départ en retraite entre 52 et 57 ans
  • La gratuité (ou des remises importantes) du train pour les cheminots et leur famille
  • 28 jours de congés et jusqu’à 22 jours de RTT en fonction de l’emploi

 

Le projet de Réforme des Retraites a donc mis le feu aux poudres, en faisant descendre les cheminots dans la rue. Ces derniers sont bien décidés à défendre leurs avantages en la matière et refuse la disparition de leur régime spécial de retraite. Pourtant, à partir du 1er janvier 2020, le statut de cheminot disparaitra bel et bien, puisque les nouveaux collaborateurs de la SNCF ne pourront plus bénéficier de ce statut. Et cette suppression est déjà actée, puisque décidée dès 2018 avec l’adoption de la loi pour « un  nouveau pacte ferroviaire ».

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