A320 GermanWings : les dernières minutes dans le cockpit avant le crash, racontées par le procureur

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Pierre Plottu
Publié le 26 mars 2015 - 14:57
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Crash GermanWings Procureur Marseille 2
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©Capture d'écran BFMTV
"On entend des cris juste avant le crash", a précisé le procureur Brice Robin.
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Le procureur de Marseille Brice Robin a détaillé les dernières minutes de l'A320 de GermanWings qui s'est crashé mardi 24 dans les Alpes françaises. C'est le copilote, enfermé seul dans le cockpit, qui a précipité, une fois seul dans la cabine, l'avion contre la montagne. Il aurait agi volontairement et calmement.

Le copilote aurait agi volontairement. Le procureur de Marseille Brice Robin a décrit avec précision le fil des dernières minutes de l'avion A320 de GermanWings qui s'est crashé mardi 24 dans les Alpes françaises, entraînant la mort de 150 hommes, femmes et enfants. Il en ressort qu'Andreas Lubitz, le copilote de l'appareil, a eu la "volonté d'anéantir l'avion" et a agi intentionnellement. Voici ce que relatent les trente minutes d'enregistrement captées par la boîte noire, et qu'a détaillé Brice Robin jeudi à la mi-journée lors d'une conférence de presse.

"Le CVR a parlé, nous avons la retranscription des 30 dernières minutes avant la catastrophe. Les 20 premières donnent lieu à des échanges normaux, enjoués et même courtois".

"Le pilote prépare ensuite le briefing de l'atterrissage à Düsseldorf, et le copilote répond alors de manière laconique".

"Puis on entend le pilote demander au copilote de prendre les commandes. On entend alors un siège qui recule et une porte qui se referme. Il est probable que le pilote se soit absenté pour soulager un besoin naturel".

"Le copilote est alors seul aux commandes de l'appareil. Il manipule alors le bouton dit +Flight Monitoring System+, qui contrôle l'altitude de l'avion. Il actionne donc la descente de l'appareil, qui passe de 12.000 mètres d'altitude à 2.000 en huit minutes. Cette action ne peut être que volontaire".

"On entend alors plusieurs appels du commandant demandant l'accès à la cabine par l'interphone, équipé d'un visio. Le pilote s'est donc montré et identifié, sans que le copilote ne réponde. Il a ensuite toqué, mais sans réponse".

"Des alarmes se déclenchent pour signifier à l'équipage la proximité du sol. A ce moment-là, on entend des coups violents, comme pour défoncer la porte, qui est blindée. On entend ensuite des cris juste avant le crash".

"Il n'y aura aucune réponse, aucune parole dans la cabine. Il ne répond pas aux nombreux appels du contrôle aérien de Marseille. On entend uniquement le bruit de respiration du copilote jusqu'à l'impact final. Il était donc vivant".

"Juste avant impact final, on entend ce qui peut être le bruit d'un premier impact sur un talus, où l'avion a vraisemblablement glissé avant de percuter la montagne à 700km/h ce qui a désintégré l'avion".

"C'est une respiration qui semble calme, normale, pas haletante ou de quelqu'un qui fait un infarctus. Il n'a envoyé aucun message de type +mayday+".

"A ce jour, 48 heures à peine après les faits et au vu des investigations, l'interprétation la plus plausible est que le copilote, par un abstention volontaire, a refusé d'ouvrir la porte de la cabine de pilotage au commandant de bord et a actionné le bouton déclenchant la perte d'altitude volontairement. Il a actionné ce bouton pour une raison que nous ignorons totalement, mais qui peut s'apparenter à une volonté de détruire cet avion".

 

 

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