Bastia : un forcené tue une personne et en blesse cinq autres avant de se suicider

Auteur:
 
Par Maureen COFFLARD - Bastia (AFP)
Publié le 30 janvier 2019 - 20:11
Mis à jour le 31 janvier 2019 - 08:00
Image
Un enfant de 7 ans a tiré mardi après-midi dans la cour de récréation d'une école de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) avec une arme de poing dérobée à son père, policier
Crédits
© VALERY HACHE / AFP/Archives
La police à proximité de l'immeuble du forcené à Bastia, le 30 janvier 2019
© VALERY HACHE / AFP/Archives

Armé d'un fusil, un sexagénaire déjà condamné pour violences s'est retranché dans son immeuble mercredi soir à Bastia, cerné par le RAID, après avoir ouvert le feu dans l'après-midi, tuant une personne et en blessant cinq autres, dont un policier. Il s'est ensuite suicidé en se tirant une balle dans la tête.

Arrivé à 21h00, l'unité d'élite de la police nationale, venue de Marseille, s'est aussitôt déployée dans le quartier de Montesoro, populaire avec une forte population étrangère et situé au sud de Bastia, et a élargi le périmètre de sécurité autour de l'immeuble où le forcené s'est retranché, a constaté un photographe de l'AFP.

Des unités de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police et du Peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) étaient déjà sur place depuis l'après-midi.

Les pistes terroriste et liée au banditisme sont a priori écartées, selon des sources proches de l'enquête qui précisent que les policiers, initialement appelés vers 16h00 pour un différend de voisinage, ont essuyé des tirs d'arme longue lors de leur intervention.

Le policier blessé a été hospitalisé, selon la procureure de la République à Bastia, Caroline Tharot, présente sur les lieux. Selon des sources policières, il a été légèrement blessé au cou.

"Au total, six personnes ont été touchées par balle, dont une décédée", a détaillé la procureure, indiquant que les blessés sont trois femmes et deux hommes. Le pronostic vital du 2e homme touché, âgé de 23 ans, est engagé, a-t-elle précisé. Une septième personne, initialement présentée comme blessée, est en fait seulement choquée, a-t-on appris de source policière.

Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse, s'est rendu sur place dans la soirée et a indiqué sur Twitter que l'homme décédé était "un agent de l'Office de l’Habitat de la Collectivité de Corse".

Le tireur, "isolé", avait commencé à tirer dans la rue vers 16h25, "avant de se retrancher dans l'immeuble où il vit", avait précisé à l'AFP un porte-parole de la préfecture.

L'auteur des coups de feu est un Corse habitant le quartier, né en 1953 et connu de la justice pour des antécédents de violences, selon les sources proches de l'enquête. Il a été condamné à deux reprises pour des violences volontaires avec arme.

Une nouvelle salve de tirs avait eu lieu vers 19h30 lorsque les secours sont entrés dans l'immeuble, sous escorte policière, pour secourir un blessé au premier étage.

"Il y avait trois blessés dans l'immeuble, un au premier étage et deux au rez-de-chaussé. Celui du premier étage a été évacué et à cette occasion le mis en cause a à nouveau tiré à quatre reprises", a détaillé Mme Tharot.

- "Il nous a mis en joue" -

"Quand je suis arrivé sur le parking, j'ai entendu des détonations", a raconté sur France Bleu RCFM Pierre Masternak, employé de l'Office public de l'habitat (OPH 2B): "Je ne savais pas d'où elles provenaient, j'ai vu qu'il y avait des traces de sang par terre. J'ai appelé mon collègue, le gardien d'immeuble (...). Il m'a rejoint, on a regardé pour voir où menaient les traces de sang et c'est là qu'un monsieur a déboulé derrière nous, nous a mis en joue avec un fusil de chasse et nous a tiré dessus".

"Il a eu mon collègue, qui a été touché à la jambe. On a réussi tous les deux à quitter le bâtiment et à se réfugier, mon collègue derrière une voiture, et le monsieur a continué à nous tirer dessus", a poursuivi M. Masternak.

Un large périmètre de sécurité avait aussitôt été mis en place pour protéger les riverains, alors que de nombreuses personnes étaient toujours dans l'immeuble. Sur les réseaux sociaux la préfecture de Haute-Corse et la police nationale ont diffusé des messages appelant à "éviter le secteur" afin de "ne pas gêner la progression des secours".

"Le boulodrome de Lupino a été évacué. Le centre culturel de l'Alb'Oru est en cours d'évacuation. Secteur fermé du cimetière de Bastia jusqu'à Montesoro. Évitez le secteur et respectez les consignes de sécurité", a encore tweeté la police en fin de journée.

La session de l'Assemblée de Corse qui devait se tenir jeudi a été reportée.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.