Campement de migrants : plus de 2.000 personnes évacuées à Paris

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 novembre 2016 - 13:29
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Un campement de migrants à Paris.
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©Joël Saget/AFP
Des Soudanais, des Afghans et des Érythréens notamment ont été réveillés avant 06h00 pour quitter ce campement.
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Plus de 2.000 migrants ont été évacués ce vendredi matin de leur campement, situé aux stations de métro Stalingrad et Jaurès dans le nord-est de Paris. Sur place, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a indiqué que l'évacuation concernerait "entre 3.000 et 3.500 migrants". "On a les places pour héberger tout le monde (...) Ça se passe bien, il y a peu de familles", a-t-elle assuré.

Plus de 2.000 personnes, sur les quelque 3.000 migrants installés dans la rue, avaient déjà été évacuées ce vendredi 4 au matin de leur campement du nord-est de Paris, une opération menée dans la foulée du démantèlement de la "Jungle" de Calais et qui s'annonce record dans la capitale. Sac sous le bras, les uns se brossant les dents sur un bout de trottoir, les autres déjà prêts attendant de monter dans un bus: les hommes, les femmes et les enfants qui occupaient ce campement, des Soudanais, des Afghans et des Érythréens notamment ont été réveillés avant 06h00 pour quitter ce campement, situé aux stations de métro Stalingrad et Jaurès, qui était devenu le plus gros bidonville de France après la fin de la "Jungle" la semaine dernière.

"Je n'ai aucune idée de où on va. A Paris, à côté, ça me va. L'important pour moi, c'est d'avoir des papiers. Ça fait un mois que j'étais ici dans une tente, c'est bien de partir", explique Khalid, 28 ans. Mohamed Mardi, un Soudanais de 28 ans, est arrivé d'Italie la veille. "J'ai eu des coups de fil, on m'a dit de venir ici, qu'il allait se passer quelque chose", raconte-t-il. "Nous avons traversé la mer pour une raison, je veux juste un endroit calme pour vivre."

Sur place, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a indiqué que l'évacuation concernait "entre 3.000 et 3.500 migrants". "On a les places pour héberger tout le monde (...) Ca se passe bien, il y a peu de familles", a-t-elle déclaré à l'AFP. La ville de Paris, qui doit ouvrir dans les prochains jours un "centre d'accueil humanitaire" pour migrants, a pris en charge 450 personnes vulnérables (mineurs, familles, femmes isolées), selon la maire Anne Hidalgo, également sur place. Près de 600 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés, selon la préfecture de police de Paris.

"C'est une grosse opération" a insisté le préfet de la région Île-de-France Jean-François Carenco, qui vise à orienter plusieurs centaines de personnes vers 74 centres d'hébergement en Ile-de-France et des gymnases. A 09h30, 42 des 80 bus prévus étaient partis, emmenant 2.011 personnes, selon la préfète de Paris Sophie Brocas. "Si tout se passe bien, on espère avoir terminé en début d'après-midi", a estimé le directeur de cabinet du préfet d'Ile-de-France Patrick Vieillescazes. "Aujourd'hui a lieu la mise à l'abri et le démantèlement du campement le plus grand que nous ayons connu", a souligné la maire de Paris, alors qu'une trentaine d'évacuations ont été menées dans la capitale depuis un peu plus d'un an.

Évacué à plusieurs reprises, avec notamment deux évacuations record le 26 juillet (près de 2.500 personnes "mises à l'abri") et le 16 septembre (près de 2.100), le campement s'était reconstitué rapidement au cours des dernières semaines. Au total, près de 20.000 prises en charge ont été faites par les pouvoirs publics avant l'opération de ce vendredi. Soudanais, Afghans et Érythréens s'étaient installés dans une myriade de tentes ou à même le sol, dans des conditions sanitaires et humaines dégradées. Il y a quelques jours, "une cinquantaine de cas suspects de varicelle" avaient été signalés selon la préfecture. Des contrôles policiers, visant à "préserver la salubrité et l'ordre public", avaient régulièrement lieu sur ce campement, vivement dénoncés par les associations.

Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la gare du Nord, alimentés par des arrivées depuis la Méditerranée et des aller-retours avec Calais. Pour plusieurs associations, le grossissement du campement de Stalingrad s'expliquait d'ailleurs par des reports de migrants depuis la "Jungle", une thèse réfutée par le gouvernement. Pour empêcher la reconstitution de ces campements, Anne Hidalgo a décidé au printemps de créer un "centre d'accueil humanitaire" dans la capitale, qui ouvrira ses portes "dans les jours qui viennent", a annoncé vendredi Emmanuelle Cosse. "On va l'ouvrir le plus vite possible, je l'espère dès la semaine prochaine", a confirmé Mme Hidalgo. Doté de 400 lits au départ, il accueillera les migrants quelques jours, avant de les répartir en CAO. La maire de Paris avait posé en condition préalable à son ouverture l'évacuation du campement de Stalingrad.

 

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