Djihadiste français de l'Etat islamique et repenti prétendu, Kevin Guiavarch de retour en France

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 janvier 2017 - 13:35
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Un membre du groupe Etat islamique à Raqqa, le 29 juin 2014.
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©Stringer/Reuters
Kevin Guiavarch a rejoint la Syrie fin 2012, d'abord dans les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'organisation État Islamique (illustration).
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Radicalisé dès l'adolescence, suspecté d'avoir financé des activités terroriste et recruté des adolescents, sur la liste noire de l'ONU des combattants les plus dangereux, Kevin Guiavarch a été transféré vendredi vers la France après son arrestation en Turquie et plusieurs années en Syrie au sein du Front Al-Nosra puis de l'Etat islamique.

Figure du djihadisme français et visé par un mandat international, un des premiers Français à être parti faire le djihad en Syrie, Kevin Guiavarch, qui se dit "repenti" du groupe État islamique (EI), a été transféré vendredi 20 au soir de Turquie en France où il a été immédiatement placé en rétention. Il devrait présenté à un juge ce samedi 21 en vue de sa mise en examen.

Soupçonné d'avoir été un recruteur du groupe djihadiste, le Français de 24 ans a rejoint la Syrie fin 2012, d'abord dans les rangs du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'intégrer l'organisation État Islamique (EI).

Également soupçonné d'avoir joué un rôle dans le financement de l'organisation djihadiste, l'ONU l'avait placé le 23 septembre 2014 sur sa liste noire Kevin Guiavarch, faisant ainsi l'objet de sanctions internationales et d'interdictions de voyager.

En juin 2016, il avait quitté la Syrie avec ses quatre femmes et leurs six enfants, adressant une lettre aux autorités françaises dans laquelle il s'est dit être "un repenti" de l'EI. Il avait été interpellé en Turquie et incarcéré dans l'attente d'un procès.

Quelques semaines après avoir expulsé ses quatre femmes vers la France, où elles ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste" et placées en détention entre octobre et novembre 2016, les autorités turques ont finalement décidé de remettre le djihadiste aux autorités françaises.

Selon une source proche du dossier, "les retours de djihadistes sont rares, beaucoup sont morts au combat et les retours sont empêchés par l'EI".

Le jeune homme, d'origine bretonne, se serait converti à l'âge de 14 ans. La justice française s'est intéressée à lui en 2014, après le départ d'une mineure, originaire de Troyes (Aube) pour la Syrie. L'adolescente avait finalement été récupérée par sa famille en Allemagne, mais l'enquête avait établi qu'elle avait été recrutée, via les réseaux sociaux, par le djihadiste.

Les enquêteurs avaient aussi découvert qu'"il utilisait sa mère pour financer ses activités terroristes", d'après une source proche du dossier. Cette dernière recevait des mandats en provenance de plusieurs pays étrangers destinés à son fils et les envoyait, via Western Union, à un destinataire en Turquie, selon cette source. En octobre 2014, elle avait été, avec son compagnon et une jeune femme, mise en examen et placée sous contrôle judiciaire.

Le parcours de Kevin Guiavarch comporte de nombreuses zones d'ombre pour les enquêteurs : Pourquoi a-t-il pris contact avec la France? Quelles sont ses motivations réelles? S'agit-il véritablement d'un repenti comme il le prétend? Désormais sur le sol français, les autorités espèrent qu'il pourra livrer des informations précieuses sur l'organigramme et le financement de l'EI.

Environ 700 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés du groupe État islamique, selon les autorités françaises, et plus 200 djihadistes français sont morts en Syrie. Au 31 décembre 2016, 348 personnes étaient mises en examen en France pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

 

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