EPR de Flamanville : Greenpeace tente de bloquer le transport du couvercle de la cuve

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 février 2016 - 15:35
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Greenpeace nucléaire 12.02.2016
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©Charly Triballeau / AFP
A midi, le convoi était toujours bloqué mais les derniers militants qui se trouvaient sous le camion étaient en train d'être désenchaînés.
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Une dizaine de militants de Greenpeace ont essayé de bloquer un camion transportant le couvert de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche) ce vendredi matin en raison de sa "non conformité aux minima de sûreté", selon l'ONG. Ils en ont été délogés après plusieurs heures.

Une dizaine de militants de Greenpeace ont mené ce vendredi 12 février au matin une action près de Caen pour bloquer un camion transportant le couvercle de la cuve du réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville (Manche), a constaté un photographe de l'AFP. Arrivés peu avant l'aube sur le parking où stationnait le camion, sur la commune d'Evrecy à 20 km au sud-ouest de Caen, ils sont parvenus à atteindre le véhicule malgré la surveillance des gendarmes et deux d'entre eux se sont enchaînés sur le toit du camion.

Ils en ont été délogés après plusieurs heures, tandis que les autres militants avaient été écartés par les gendarmes. A 12h, le convoi était toujours bloqué mais les derniers militants qui se trouvaient sous le camion étaient en train d'être désenchaînés, a indiqué une porte-parole de Greenpeace à l'AFP.

Le convoi par route de cet équipement de 110 tonnes et 5,5 mètres de diamètre a quitté l'usine d'Areva de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) ce lundi matin en direction de la Normandie. "Depuis 07h30 ce matin, 12 militants de Greenpeace bloquent à Evrecy près de Caen un convoi exceptionnel transportant le couvercle de la cuve de l'EPR, malgré sa non-conformité aux minima de sûreté", a revendiqué Greenpeace dans un communiqué.

Areva "condamne cette action de blocage", a indiqué le groupe dans une déclaration écrite transmise à l'AFP, et indique "avoir reçu l'autorisation de transport exceptionnel par la préfecture de Saône-et-Loire, conformément à la réglementation en vigueur".

Une anomalie avait été détectée dans la composition de l'acier du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de troisième génération, fabriqués par Areva et assemblés par l'électricien EDF. L'anomalie est liée à la présence d'une forte concentration en carbone à certains endroits, qui conduit à des propriétés mécaniques moins bonnes qu'attendu, notamment une moindre résistance.

Fort du feu vert donné en décembre par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à son programme d'essais, Areva doit néanmoins conduire cette année de nouveaux tests mécaniques et chimiques pour démontrer la résistance de ces équipements clés du futur réacteur.

"Au-delà de l'EPR en lui-même, c'est l'intenable équation de l'industrie nucléaire qui est pointée du doigt", ajoute Greenpeace ce vendredi. "Alors que le gouvernement doit faire des annonces concrètes, secteur par secteur, avant la fin du mois sur la transition énergétique, Greenpeace pose la question de la cohérence entre les orientations de la loi et les actes d’EDF", conclut le communiqué.

Le chantier de l'EPR de Flamanville accumule les déboires depuis son lancement en 2007. Son coût, estimé aujourd'hui à 10,5 milliards d'euros, a plus que triplé par rapport au devis initial et sa mise en service a été repoussée à fin 2018. Selon le dernier calendrier communiqué par EDF, la finalisation des montages mécaniques du circuit primaire, dont la cuve est l'élément central, est prévue au premier trimestre de 2016, avant le début des essais d'ensemble au premier trimestre de 2017.

 

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