Hyper Cacher : des ex-otages d'Amedy Coulibaly attaquent BFMTV pour "mise en danger"

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 03 avril 2015 - 09:15
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La devanture de l'Hyper Cacher, Porte de Vincennes.
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©Crif/Twitter
L'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes a rouvert ses portes ce dimanche 15 mars.
©Crif/Twitter
Plusieurs otages, dont un bébé, étaient parvenus à échapper à l'attaque d'Amedy Coulibaly contre l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, le 9 janvier dernier, en se cachant dans une chambre froide. Ils poursuivent désormais BFMTV, qui avait dévoilé leur position en direct.

Ils avaient trouvé refuge dans la chambre froide de l'Hyper Cacher. Suite à la plainte contre X pour "mise en danger de la vie d'autrui" déposée par six ex-otages de l'Hyper Cacher attaqué par Amedy Coulibaly le 9 janvier dernier, le parquet de Paris a ouvert mercredi 1er une enquête préliminaire, révèle ce vendredi Le Parisien. Selon le quotidien, la chaîne d'information en continu BFMTV est directement visée: elle avait révélé en direct des informations relatives à la position des plaignants, qui étaient, ainsi qu'un bébé de dix mois, parvenus à se cacher du terroriste.

Dès son entrée dans l'épicerie Hyper Cacher Amedy Coulibaly avait abattu plusieurs des clients. Lourdement armé, il avait ensuite rassemblée des otages et s'était retranché dans le magasin, situé Porte de Vincennes à Paris.

Très vite, la police et de nombreux journalistes étaient arrivés sur place. Parmi eux, un reporter de BFM. "Il y a une personne, une femme, qui se serait cachée dès le début, dès l'arrivée de cet homme à l'intérieur du supermarché, qui s'est cachée dans une chambre froide, qui s'est réfugiée dans la chambre froide et qui y serait encore, qui serait à l'intérieur de la chambre froide, donc à l'arrière de l'établissement", dévoilait-il en direct plusieurs heures avant l'assaut final. Et ce alors que, ce qu'il ignorait toutefois peut-être, l'enquête a déterminé par la suite que le terroriste regardait les chaînes d'information en direct.

Quoi qu'il en soit, Amedy Coulibaly a plusieurs fois envoyé des otages aller chercher les clients restés au sous-sol de l'établissement. Tous avaient fini par accepter de remonter, sauf les six plaignants, qui cachaient également un bébé de dix mois.

"La divulgation de la présence de ces personnes cachées, en pleine prise d’otages, est une faute qui ne peut rester impunie, d’autant qu’on savait très bien que le terroriste regardait la chaîne", estime maître Klugman, avocat des ex-otages. Puis de conclure: "une information, même si elle est juste, ne doit pas mettre en danger des vies".

BFMTV, qui a reconnu a posteriori que c'était une "erreur" de divulguer ces éléments, n'a pas souhaité commenter les révélations du Parisien. L'enquête ouverte à été confiée à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP) de la police judiciaire.

 

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