Le "braqueur des stars" de retour devant la justice

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 août 2016 - 17:34
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
Redda Boughanem s'en est pris à des hommes d'affaires marocains qui ne porteront jamais plainte pour une extorsion estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros.
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Dans le cadre d'une affaire de séquestration et d'extorsion, remontant à 2012, Redda Boughanem comparaît à partir de ce mardi aux assises de Paris avec six acolytes. Celui que l'on surnomme le "braqueur des stars" est désigné par les enquêteurs comme le cerveau et le maître d'oeuvre des opérations.

Le "braqueur des stars" de retour devant la justice: Redda Boughanem, bandit à l'ancienne, 17 condamnations au casier, comparaît à partir de ce mardi 30 aux assises de Paris avec six acolytes pour sa grande spécialité, la séquestration et l'extorsion, dans une affaire remontant à 2012. C'est l'histoire d'une arnaque entre arnaqueurs, pour laquelle Boughanem, un Algérien de 46 ans, tout juste évadé de prison, est désigné par les enquêteurs comme le cerveau et le maître d'oeuvre.

Le plan était d'attirer des investisseurs peu regardants, de leur faire miroiter une cargaison de téléphones dernier cri à prix cassés. Une fois au rendez-vous, fixé le 10 octobre 2012 dans une chambre de l'hôtel Concorde Montparnasse, un 4 étoiles jouxtant la grande gare parisienne, les "clients" sont aussitôt braqués. Sous la menace d'un couteau de cuisine et d'un pistolet automatique, les victimes sont contraintes d'enfiler un gilet garni de faux pains de dynamite et saucissonnées au ruban adhésif.

Les victimes? Des hommes d'affaires marocains qui ne porteront jamais plainte pour une extorsion estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros. Le grain de sable fut un commerçant israélien qui n'aurait jamais dû se trouver là. Charly Amsellem, à l'affût de bonnes affaires, a vent par un de ses contacts d'une vente d'iPhone au rabais, qu'il n'imagine pas une seconde illégale, selon ses déclarations. Il s'arrange pour profiter de l'aubaine et tombe à son tour dans le traquenard. C'est son récit qui a permis de découvrir l'arnaque. Les vidéos du bar et du parking de l'hôtel permettront plus tard d'identifier plusieurs des malfrats, vite repartis sur les routes pour de nouveaux coups.

Chacun a cherché à minimiser sa responsabilité dans le crime, mais les rôles de chacun ont été assez clairement établis au fil de l'enquête. Redda Boughanem, que la presse avait qualifié de "braqueur de stars" à la fin des années 1990 quand il se faisait passer pour un émir du Golfe pour extorquer de l'argent à des comédiens ou au producteur du boys'band 2B3, est au centre du groupe. Deux des trois hommes accusés étaient à la prison du Pontet (Vaucluse) en même temps que lui. C'est lui, fort d'un incroyable bagou, qui présente l'affaire en or aux clients potentiels. C'est lui, un type de 1,78 m, presque obèse, parlant français avec l'accent arabe, que décrit Amsellem.

Ses acolytes l'appellent "le gros" ou "le ballon". Ses avocats l'ont souvent décrit comme "un bandit à l'ancienne", un "non-violent qui vole toujours les riches". Enfant maltraité, il a 15 ans lors de sa première incarcération, n'a passé que trois ans en liberté depuis l'âge adulte, s'est évadé trois fois. Il sera aussi jugé pour sa dernière évasion - lors d'une permission de sortie pour participer à un tournoi d'échecs - de la prison du Pontet, le 9 octobre 2012, la veille de l'arnaque à Paris.

Boughanem est arrêté presque par inadvertance mi-janvier 2013 lors d'un contrôle routier en Espagne à Torremolinos: il a un faux permis de conduire, est identifié et le lien fait avec son évasion du Pontet, où il purgeait une peine de 13 ans. Ses complices sont arrêtés en avril 2013 dans le cadre d'une opération policière concertée entre la France, l'Espagne et le Luxembourg: trois pays où la bande a sévi, depuis l'affaire du Concorde Montparnasse.

 

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