Meurtre de Mélodie Massé : pourquoi Cédric Bernasconi, le principal suspect, n'était pas interné

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 20 septembre 2017 - 18:47
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Contrôle de gendarmerie sur l'autoroute A36, le 26 juillet 2012
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© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives
Cédric Bernasconi était sous curatelle renforcée en raison de ses problèmes mentaux.
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Cédric Bernasconi, l'homme qui a reconnu son implication dans le meurtre de Mélodie Massé, future mère violée et tuée à Ustaritz, avait fait l'objet d'une demande d'hospitalisation d'office par le maire d'Anglet peu de temps avant le drame. Malgré les problèmes mentaux de l'homme, les psychiatres n'ont pas donné leur accord pour qu'il soit interné.

MEURTRE  D'USTARITZ - L'instruction n'en est encore qu'à ses début quant au meurtre de Mélodie Massé, violée et retrouvée ligotée chez sa mère mercredi 13 alors qu'elle était enceinte de huit mois. Mais déjà le débat sur le suivi et l'internement des personnes présentant des troubles psychiatriques ressurgit. En effet, Cédric Bernasconi, 38 ans, identifié par l'ADN, arrêté dimanche 17 et qui a reconnu son implication, a failli être placé d'office en établissement psychiatrique peu avant le meurtre.

L'homme sans domicile fixe, vivant de manière marginale, était en effet connu pour ses troubles mentaux. Il était placé sous curatelle renforcée,  mesure judiciaire destinée à protéger un majeur qui, sans être hors d’état d’agir lui-même, a besoin d’être conseillé ou contrôlé dans certains actes de la vie civile, au point de ne pouvoir lui-même percevoir et dépenser ses revenus.

Le maire d'Anglet (Pyrénées-Atlantiques), où Cédric Bernasconi passait parfois, avait même demandé son hospitalisation d'office en raison des troubles qu'il causait. Il avait notamment été repéré la veille de son arrestation alors qu'il tenait des propos incohérents et menaçait une femme.

La demande du maire n'avait cependant pas été suivie d'effet, car le psychiatre n'avait pas donné son aval. Le code de santé publique donne en effet pouvoir aux maires pour procéder à l'hospitalisation d'office d'un individu "en cas de danger imminent pour la sûreté des personnes attesté par un avis médical ou, à défaut, par la notoriété publique".

Cette décision doit être validée par le préfet mais surtout par un avis médical du psychiatre de l'établissement de santé en question. Il est également nécessaire que le malade soit incapable de donner son consentement en raison de son état et qu'il nécessite des soins.

On ignorait ce mercredi 20 pour quelle raison le psychiatre en question a rejeté la demande du maire d'Anglet: "Peut-être que l’on aurait pu l’enfermer si chacun avait pris ses responsabilités. J’avais pris les miennes" s'est désolé l'édile, interrogé par Sud Ouest.

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