Musée juif de Bruxelles : le co-accusé de Nemmouche nie être un jihadiste

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Par AFP - Bruxelles
Publié le 16 janvier 2019 - 17:58
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Le complice présumé du Français Mehdi Nemmouche, Nacer Bendrer, lors de son procès, le 11 janvier 2019 à Bruxelles
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© BENOIT PEYRUCQ / AFP/Archives
Le complice présumé du Français Mehdi Nemmouche, Nacer Bendrer, lors de son procès, le 11 janvier 2019 à Bruxelles
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Le complice présumé du Français Mehdi Nemmouche, jugé aux assises pour un quadruple assassinat au musée juif de Bruxelles en mai 2014, a nié mercredi être un jihadiste.

"Je ne suis pas un terroriste, pas un jihadiste, je suis innocent", a affirmé Nacer Bendrer, 30 ans, soupçonné d'avoir fourni des armes au principal accusé.

"Les terroristes, c'est des enfants de putain", a ajouté, avec une pointe d'accent marseillais, ce délinquant qui se serait, selon l'accusation, radicalisé en détention avec Mehdi Nemmouche lors d'un séjour commun en 2010 à la prison de Salon-de-Provence (sud de la France).

Selon des informations des autorités pénitentiaires françaises, citées par l'accusation, Nacer Bendrer était "fiché dès 2010 comme étant un détenu radicalisé", ce qu'il nie.

Bendrer a assuré mercredi avoir été "choqué, énervé", quand il a pris connaissance de l'attentat du musée, avec lequel il jure n'avoir rien à voir.

Il a cependant concédé, au cours de son interrogatoire, s'être rendu deux jours à Bruxelles en avril 2014, quelques semaines avant les faits, pour y rencontrer Mehdi Nemmouche, pensant que ce dernier allait lui proposer "une affaire" liée aux stupéfiants.

Mais Nemmouche l'aurait conduit jusqu'à son appartement de la commune bruxelloise de Molenbeek pour lui demander une kalachnikov, a-t-il expliqué.

Dans les jours qui suivent, le Français l'a ensuite appelé à de nombreuses reprises --46 contacts téléphoniques en l'espace de quinze jours en avril 2014, selon l'enquête-- pour lui demander "si c'était bon ou pas bon" pour l'arme.

"J'avais pas trouvé. Je m'en foutais complètement, royalement", a affirmé Nacer Bendrer. "C'est comme avec une fille, quand tu réponds pas elle comprend."

"Pourquoi tous ces coups de fil ? Parce que Nacer Bendrer lui devait 6.000 euros !", a dit Sébastien Courtoy, l'avocat de Mehdi Nemmouche.

Me Courtoy a par ailleurs répondu avec véhémence au parquet qui l'a accusé de jouer les "Caliméro" -- personnage de dessin animé qui se plaint en permanence - en formulant des demandes jugées "impossibles", notamment en ce qui concerne la liste des témoins.

"Je n'ai pas de respect ? Non, je n'ai pas de repect. On a truqué les photos, on vous a menti sur l'ADN (...) On a essayé de manipuler le jury !", a-t-il lancé.

Mehdi Nemmouche est accusé d'avoir tué de sang-froid en moins d'une minute et demie un couple de touristes israéliens, une bénévole française et un jeune employé belge du musée, le 24 mai 2014. Il a refusé de répondre aux questions pendant l'enquête et depuis le début du procès.

A l'époque, le natif de Roubaix (nord de la France) était revenu depuis peu de Syrie où il avait combattu dans les rangs jihadistes.

Six jours après la tuerie, il avait été arrêté en possession d'un revolver et d'un fusil d'assaut à la gare routière de Marseille.

C'est là que Nacer Bendrer a été arrêté en décembre 2014, dans un logement où ont été retrouvées plusieurs armes.

En France, dans un autre dossier, ce dernier a été condamné en septembre à cinq ans de prison pour une tentative d'extorsion de fonds dans le milieu marseillais du narcobanditisme.

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