Prison avec sursis requise contre le "gilet jaune" Eric Drouet

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Par AFP - Paris
Publié le 05 juin 2019 - 17:57
Mis à jour le 06 juin 2019 - 08:48
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Photographie du 30 janvier 2019 d'Eric Drouet, figure emblématique du mouvement des "gilets jaunes"
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© BERTRAND GUAY / AFP/Archives
Photographie du 30 janvier 2019 d'Eric Drouet, figure emblématique du mouvement des "gilets jaunes"
© BERTRAND GUAY / AFP/Archives

Le parquet de Paris a requis mercredi quatre mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende à l'encontre d’Éric Drouet, figure emblématique du mouvement des "gilets jaunes", pour avoir participé à une manifestation non déclarée avec une sorte de matraque dans son sac.

Le jugement sera rendu le 4 septembre.

Le chauffeur routier de 34 ans avait été interpellé dans l'après-midi du samedi 22 décembre, lors de l'acte 6 de ce mouvement inédit, dans le quartier parisien de la Madeleine, au milieu de quelques dizaines de manifestants bloqués dans une rue par les forces de l'ordre.

Le procureur a demandé qu'il soit reconnu coupable de tout ce qui lui est reproché: "participation à un groupement formé en vue de violences ou de dégradations", ainsi que "port d'arme prohibé de catégorie D" -- "un bout de bois" selon la défense, "une matraque en bois" pour l'accusation.

Aux yeux du magistrat, Éric Drouet "est volontairement venu avec une matraque", et "quand on vient avec une matraque on est dans une logique de violence".

Le prévenu avait dit aux enquêteurs qu'il avait oublié ce bout de bois, "souvenir" de son père, dans le sac à dos qu'il utilise habituellement au travail. "En tant que routier on a tous quelque chose pour se défendre", a-t-il expliqué à l'audience.

Le procureur a également pointé une publication sur un groupe Facebook lié à Éric Drouet, "rejoignez-nous! Besoin d'aide", y voyant "une logique d'affrontement".

"Du début à la fin, il n'y a eu aucune violence" dans ce cortège, a au contraire souligné Éric Drouet.

Une vidéo tournée par une manifestante et diffusée à l'audience montre plusieurs dizaines de "gilets jaunes" immobilisés dans le calme par les forces de l'ordre, jusqu'à ce que celles-ci viennent interpeller Éric Drouet parmi eux.

Le défenseur du chauffeur routier, Khéops Lara, a plaidé la relaxe. Il a notamment contesté la qualification d'"arme" de ce "bout de bois", un simple "grigri".

Auparavant, l'avocat avait plaidé la nullité des poursuites, estimant qu’Éric Drouet "a été interpellé brutalement, sans motif légitime ni préalable, pendant une manifestation pacifique" et dénonçant "une procédure qui détourne le droit pénal" pour "empêcher les gens de manifester".

Le tribunal se prononcera sur cette requête en nullité au moment de son jugement en septembre.

Pour l'"organisation" "sans déclaration préalable" de cette manifestation du 22 décembre, ainsi que d'une autre le 2 janvier, il a été condamné le 29 mars à Paris à 2.000 euros d'amende, dont 500 avec sursis.

Contestant être un "organisateur" du mouvement et se présentant uniquement comme un "relais", il a fait appel.

Cet habitant de Seine-et-Marne fut l'un des initiateurs de la première mobilisation nationale des "gilets jaunes" le 17 novembre en créant sur Facebook l'événement "Blocage national contre la hausse des carburants". Après plus de six mois de mobilisation, le mouvement peine désormais à rassembler.

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