Procès du meurtre de Léa, 17 ans : l'accusé, Gérald Seureau, lui a infligé 185 coups et blessures

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 janvier 2017 - 15:25
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Au procès.
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©Fayolle Pascal/Sipa
L'accusé s'est contenté de reconnaître: "Je n'ai pas eu le courage d'assumer ce que j'avais fait".
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Le procès en appel de Gérald Seureau, qui a reconnu avoir tué Léa, 17 ans, lors du réveillon du Nouvel An de 2011, se tient à Carcassonne. La cour d'assises d'appel est revenue avec émotion ce jeudi 26 à Carcassonne sur "la joie de vivre" de la victime.

"C'était une adolescente dans toute sa splendeur". Au quatrième jour du procès de Gérald Seureau pour le viol et le meurtre de Léa, une lycéenne de 17 ans, la cour d'assises d'appel est revenue avec émotion ce jeudi 26 à Carcassonne sur "la joie de vivre" de la victime.

Seureau a été condamné en novembre 2014 à la réclusion à perpétuité, assortie de 20 ans de sûreté pour ces crimes commis le 1er janvier 2011 à Montpellier. Mercredi 25, le trentenaire a expliqué avoir eu une explosion de violences en raison d'une frustration née d'une "panne sexuelle".

"Elle ne faisait pas grand chose à la maison. Elle ne rangeait pas sa chambre": au delà de l'anecdote, c'est la vie d'une "adolescente dans toute sa splendeur", selon la formule de son beau-père, qu'a racontée l’enquêtrice de personnalité Stéphanie Archambaud.

Léa "aimait la vie", elle était "douée dans l'expression verbale de ses sentiments", elle "s'occupait régulièrement" de ses petits et très jeunes neveux avec toute la confiance des adultes, a expliqué Mme Archambaud. Élève discrète, réservée, voire "mystérieuse" dira même un de ses professeurs à l’enquêtrice, la jeune fille avait une vraie appétence pour les disciplines artistiques. Musicienne, elle jouait ainsi du synthé dans un groupe depuis le collège et s'apprêtait à passer un bac avec option artistique.

Léa s'interrogeait sur son avenir. En juin, elle devait passer son bac et envisageait ensuite de "faire un break" pour réfléchir. "Elle voulait aller en Suède", a précisé Mme Archambaud.

Quant à ses relations amoureuses, selon ses camarades, l'adolescente était attirée par "les hommes qui dégagent quelque chose". "Elle était jolie et ne laissait pas les gens indifférents", a relevé l'enquêtrice. "Léa était drôle. C'était la joie de vivre. Elle aimait s'amuser mais ce n'était pas une fille facile", a assuré son amie Anaïs dans un texte envoyé à la cour car elle n'a pas pu se déplacer, résidant désormais à Montréal.

Anaïs, qui avait une amitié "fusionnelle avec Léa depuis neuf ans", a indiqué que c'était la première fois qu'elle ne réveillonnait pas avec Léa. "Lorsqu'elle sortait, elle buvait de l'alcool. Elle fumait du cannabis. Elle n'était pas dépendante. Elle savait qu'il y aurait des amphétamines mais elle ne savait pas si elle en prendrait", a-t-elle précisé, soulignant que Seureau était une simple connaissance de Léa avant ce réveillon.

A minuit, Léa lui avait envoyé un SMS pour lui souhaiter une bonne année. Elle lui faisait part de ses dix vœux. Parmi eux: avoir le bac, rencontrer de nouvelles personnes et être heureuse. Gérald Seureau et Léa ont été vus quitter la fête vers 6h30. Son corps, lardé de 185 coups et blessures, a été découvert au fond d'un petit bois, non loin des lieux de la soirée.

Seureau "a flirté avec ma sœur mais j'ai du mal à croire que Léa est allée avec lui. Il l'a tapée et plus il l'a tapée, plus il l'a violée, plus ça l'excitait. Il l'a défigurée", a dénoncé la sœur de Léa, Romane, 20 ans. "Il parle de la mort de son père (...). Ça me fait bien rire. Moi j'ai vu ma sœur à la morgue. A 14 ans, il m’a enlevé mon innocence", a-t-elle poursuivi. "On a entraîné mon fils dans la drogue. Je ne m’en suis pas rendue compte et je culpabilise. C'était un enfant agréable qui, a 24 ans, disait encore +maman, je t'aime+. Je n'ai jamais vu qu'il buvait et se droguait", a tenté de le défendre sa mère Janine Boisnay.

Interrogé à nouveau sur les faits et sur ses longues dénégations, l'accusé s'est contenté de reconnaître: "Je n'ai pas eu le courage d'assumer ce que j'avais fait". Et aujourd'hui, "Je suis allé au-delà de mes possibilités, je ne peux pas en dire plus". Les réquisitions et le verdict sont prévus vendredi 27.

 

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