Violences à Moirans en octobre : 15 interpellés parmi les gens du voyage

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 janvier 2016 - 13:28
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Un gendarme.
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Certains des suspects "étaient déjà fichés", selon le procureur de la République.
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Plus de 300 gendarmes ont été mobilisés ce lundi matin pour une vaste opération à Moirans (Isère). Les militaires ont interpellés quinze suspects, soupçonnés d'avoir participé aux violences qui avaient secoué la petite commune en octobre dernier.

Quinze personnes ont été interpellées ce lundi 18 au matin lors d'une vaste opération de gendarmerie autour d'un camp de gens du voyage à Moirans (Isère), où des violences avaient été commises en octobre.

Au total, 20 suspects sont recherchés par les forces de l'ordre et cinq étaient donc encore dans la nature. Une partie des personnes interpellées ne fait pas partie de la communauté des gens du voyage.

Les auditions commenceront "dès que possible", a indiqué à l'AFP le procureur de Grenoble Jean-Yves Coquillat. Les principaux suspects ont été arrêtés, a-t-il ajouté. "Les perquisitions ont permis de saisir certains objets intéressant l'enquête", a-t-il poursuivi. Les violences de Moirans avaient eu un fort retentissement, le gouvernement étant accusé de laxisme après une série d'incidents du même ordre.

L'opération, révélée par la chaîne i>TÉLÉ, a démarré vers 6h dans un camp de gens du voyage situé en contrebas de la gare de Moirans et dans une cité de cette commune de 8.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres de Grenoble.

L'ambiance était calme aux abords du site vers 8h, selon un journaliste de l'AFP. Deux fourgons de gendarmerie en bloquaient les accès à environ 200 mètres de la gare, fréquentée normalement. Aucun signe de tension n'était apparent.

Cette intervention se déroule dans le cadre d'une information judiciaire contre X ouverte le 12 novembre par le parquet de Grenoble. Le procureur Coquillat avait indiqué à l'époque qu'une partie des suspects avait été identifiée et qu'il s'agissait désormais "de déterminer qui a fait quoi". Selon le magistrat, plusieurs émeutiers avaient pu être "photographiés ou vus avant qu'ils ne soient cagoulés", ce qui a d'autant plus facilité l'enquête que "certains étaient déjà fichés". Les gendarmes ont exploité également des éléments d'ADN, parmi d'autres moyens d'investigation.

Environ 300 gendarmes issus d'escadrons de gendarmerie mobile et du groupement de l'Isère participaient à l'opération codirigée par la section de recherches de Grenoble et le groupement départemental.

Le 20 octobre, une cinquantaine de gens du voyage installés dans un campement de Moirans s'étaient livrés à des violences spectaculaires. Elles n'avaient fait aucun blessé mais une trentaine de voitures avaient été incendiées, certaines jetées sur les voies SNCF, interrompant ainsi la circulation de plus de 120 trains pendant une douzaine d'heures, tandis que la gare et un restaurant avaient été mis à sac.

Les émeutiers réclamaient alors qu'un détenu de 24 ans, membre de leur communauté, puisse assister aux obsèques de son frère de 17 ans, tué dans un accident de la route le week-end précédant les faits, à bord d'une voiture volée après avoir commis un cambriolage. La mère du détenu en question fait partie des personnes interpellées.

Ces violences étaient intervenues moins de deux mois après un blocage spectaculaire de l'autoroute A1 par des gens du voyage à Roye (Somme) à la fin août et les critiques avaient fusé à l'encontre du gouvernement, accusé de laxisme en l'absence d'arrestations.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était rendu à Moirans au lendemain des émeutes et le Premier ministre Manuel Valls y avait affirmé le 6 novembre que leurs auteurs ne bénéficieraient d'"aucune impunité". "La justice, l'Etat sont au rendez-vous", a commenté M. Valls dans un tweet ce lundi matin tandis que M. Cazeneuve devait se rendre à Grenoble en fin de journée selon la préfecture.

Dans la Somme, douze personnes ont été arrêtées pour les violences commises à Roye le 31 août. Elles doivent comparaître devant le tribunal correctionnel d'Amiens les 4 et 5 février.

 

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