Coeur artificiel Carmat : en pleine forme, le second greffé se confie sur sa nouvelle vie

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RT
Publié le 05 avril 2015 - 13:54
Mis à jour le 06 avril 2015 - 17:43
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Le Pr Alain Carpentier.
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©Capture d'écran Le Parisien/Dailymotion
La greffe de coeur artificiel réalisée par le professeur Carpentier sur Monsieur M. semble être un véritable succès.
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Totalement remis de son opération, le deuxième patient à avoir reçu un cœur artificiel de la société Carmat a raconté sa nouvelle vie au "Journal du Dimanche" dans une interview parue ce dimanche. Et tout semble aller pour le mieux.

"Le cœur Carmat, on arrive à l’oublier facilement". Totalement remis de son opération, le deuxième patient à avoir reçu un cœur artificiel de la société Carmat a raconté sa nouvelle vie au Journal du Dimanche dans une interview parue ce dimanche. Et tout semble aller pour le mieux. "Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n'y pense même pas. Je fais comme autrefois", raconte monsieur M., 69 ans, qui préfère garder son anonymat de peur d’être considéré comme"une bête curieuse".

Opéré le 5 août 2014 à Nantes, cet ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père ne s’est pas laissé effrayer par la mort de Claude Dany, premier patient à avoir reçu un cœur artificiel et décédé 74 jours plus tard en raison d’un arrêt inopiné de la machine. Rentré chez lui le 2 janvier, monsieur M. est depuis en pleine forme. "En fait, pratiquement dès le jour où j'ai été opéré je me suis senti revivre. C'était assez formidable car j'ai senti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie", témoigne-t-il. Le nouveau coeur, qui fonctionne avec des batteries d'approvisionnement, "on arrive à l'oublier facilement", assure-t-il. Toutefois, "il ne faut pas oublier de charger les batteries", précise le patient qui, pour s'aider, tient "un tableau dans lequel (il) note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut". "Ce n'est pas compliqué" , lance monsieur M. qui fait l'objet d'un suivi médical régulier avec un rendez-vous hebdomadaire à l'hôpital.

"Quasiment depuis le début, je n'ai pas l'impression de porter quelque chose d'étranger. Ce coeur, c'est moi. Il est devenu moi", déclare-t-il, ajoutant avec enthousiasme: "si ça se trouve, ce cœur me fera vivre plus longtemps qu’un cœur normal".  Car, pour monsieur M., cette opération révolutionnaire est un "bonus". Aussi avoir été l'un des premiers à l'avoir subie ne fait pas de lui un héros. "Au départ ce n’est pas pour la médecine que je l’ai fait, je l’ai fait pour moi. Mais si ça peut servir à d’autres, tant mieux. Je serai content". "J’ai dit au professeur Carpentier (le professeur qui a réalisé la greffe, NDLR) que si mon témoignage pouvait faire sentir que c’est une solution tout à fait acceptable, ce serait très bien", explique le retraité qui s’est donné "vingt ans après l’opération". "Après on verra" mais "être centenaire, s'il y a moyen, pourquoi pas ?", conclut-il, plein d’espoir.

Impressionné par la vigueur de son patient, le professeur Daniel Duveau qui a participé à l’opération au CHU de Nantes, s’est exprimé sur BFMTV. "Dans le cadre de sa rééducation, après une chirurgie cardiaque lourde, nous lui faisons faire du vélo d'appartement", a raconté le chirurgien, poursuivant: "lors de notre dernière rencontre, avec le professeur Carpentier, il (le patient) nous a dit: +Bien sûr, je fais du vélo. - Du vélo d'appartement? - Non, c'est mon vélo, un vélo traditionnel. Mais rassurez-vous docteur, j'évite les grosses côtes+".  Et le retraité hyperactif ne compte pas s’arrêter là puisqu’il voudrait aussi se remettre au judo, explique le professeur. "Cet homme désire retrouver la vie qu'il avait avant. C'était un homme tout à fait actif et sportif. Il a été ceinture noire de judo qu'il veut pratiquer avec son petit fils. Là, on lui a dit que peut-être, quand même, fallait-il être prudent et qu'il attendrait notre autorisation pour le faire".

Le cœur Carmat en est aujourd’hui à la première des deux phases d’essais cliniques prévues avant son homologation et sa commercialisation dans l’Union européenne. Il s’agit d’implanter le cœur artificiel sur quatre patients afin de "tester la sécurité de la prothèse" et d’évaluer la survie des patients. Ces derniers sont tous des malades du cœur en phase terminale de leur maladie.

La deuxième phase prévoit une implantation sur"une vingtaine de patients"  pour examiner en plus de leur survie "des aspects plus qualitatifs d’efficacité", de "qualité de vie" et de "confort du patient", explique la société Carmat. Si l'on en croit le témoignage enthousiaste de monsieur M., l'affaire semble bien engagée...

 

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