Prêts immobiliers : le courtier, un précieux allié

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Pierre Plottu
Publié le 09 septembre 2015 - 11:50
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Au sein d'une même banque, les taux d'intérêt des emprunts varient en moyenne de plus d'un demi-point en fonction du seul profil du client.
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Si le pouvoir d'achat immobilier des Français a augmenté avec la baisse des prix et des taux d'emprunt, ils se heurtent bien souvent à un autre problème: les refus des banques. Bénéficiant d'un afflux de clients haut de gamme, celles-ci sont ainsi devenues très exigeantes. Une difficulté que de plus en plus de Français contournent en faisant appel à un courtier en prêts immobiliers.

Les prix à l'achat ont fortement chuté et les taux de crédit restent bas: tout irait donc pour le mieux sur le marché de l'immobilier… Sauf que les banques restent sélectives, très sélectives. Ainsi, hormis pour les CSP++ au profil haut de gamme, il peut être difficile d'emprunter dans de bonnes conditions. D'autant que les établissements bancaires bénéficient d'une forte demande, prix bas oblige, qui leur offre le luxe de choisir leurs clients. Conséquence: en ce mois de septembre 2015, au sein d'une même banque, les taux varient en moyenne de plus d'un demi-point en fonction du seul profil de l'emprunteur.

D'où l'utilité de se faire aider par un professionnel, un courtier en prêts immobiliers. Acceptation, taux, assurance(s), produits bancaires complémentaires: les courtiers font jouer la concurrence, connaissent les marges de manœuvre des différentes banques et, en tant qu'apporteurs d'affaires réguliers, peuvent également négocier des (petites) ristournes supplémentaires. "La crise de 2007 est passée par là, on parvient à négocier quelques dixièmes de point ou de légères dérogations, mais c'est tout", tempère toutefois Fernando Caliendo, courtier indépendant en Seine-et-Marne contacté par FranceSoir. "Il faut dire que les taux sont déjà historiquement bas".

Pour ce professionnel, le courtier est aussi, voire surtout, un facilitateur. Un service, en somme, qui permet d'éviter aux clients de courir les agences et d'empiler les rendez-vous fastidieux simplement pour obtenir plusieurs offres et pouvoir comparer. Un technicien également, spécialisé dans le prêt immobilier ("ce qui n'existe pas ou plus chez les conseillers bancaires", dit-il) qui permet aussi de gagner du temps sur la constitution du dossier et d'éviter ainsi des allers-retours avec les banques pour un document manquant, par exemple.

Même son de cloche de la part de Jean-Marc Feurchault, responsable partenariats bancaires chez IT Prêt (une société du groupe Mutualize Corporation SA auquel appartient FranceSoir, NDLR). Dressant le constat d'un marché où les banques bénéficient d'un afflux de bons clients (au-dessus de 100.000 euros de revenu annuel), il évoque également le rôle de technicien du courtier, sorte de plombier moderne chargé de connecter les bons tuyaux, pourrait-on dire. "La demande est telle que les banques sont en position de force. Elles choisissent désormais leurs clients en fonction de leur cibles définies, que ce soient les profils hauts de gamme, les jeunes actifs prometteurs... Le bon courtier est donc celui qui amènera le bon client à la ou les bonne(s) banque(s), en fonction des bons critères". Des "perles rares" à qui les banques, qui se financent à très bas coût du fait du "plus bas" des taux directeurs, sont ainsi prêtes à faire de vraies fleurs.

Il faut compter entre 750 et 1.200 euros, voire 1.500, pour s'attacher les services d'un courtier immobilier. Une somme qui n'est toutefois versée qu'une fois que le prêt est accepté par toutes les parties et le client passé chez le notaire pour acter l'achat. Si l'opération capote, rien n'est ainsi dû au courtier. Enfin, ce dernier est également rémunéré par les banques, toujours si l'emprunt est validé.

Quel intérêt pour le prêteur? "Gagner du temps et mieux cibler ses clients", résume Jean-Marc Feurchault. "A l'avenir les banques devraient même s'appuyer de plus en plus sur l'expertise des courtiers pour les prêts immobilier, un peu sur le modèle anglo-saxon où certains peuvent éditer eux-mêmes les offres". Une évolution qui semble déjà en marche puisque plus d'un tiers des Français font déjà appel à un courtier lors d'un achat immobilier.

Pierre Plottu

 

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