Traversée de l'Atlantique dans un tonneau : bientôt 100 jours, bientôt les côtes

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Par Fabienne FAUR - Bordeaux (AFP)
Publié le 03 avril 2019 - 10:45
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Jean-Jacques Savin, travaille sur son embarcation, à Arès, le 15 novembre 2018
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© GEORGES GOBET / AFP/Archives
Jean-Jacques Savin, travaille sur son embarcation, à Arès, le 15 novembre 2018
© GEORGES GOBET / AFP/Archives

"Les journées passent trop vite", soupire Jean-Jacques Savin. Vendredi, l'aventurier aura passé 100 jours, avec quelques grosses frayeurs, ballotté par les flots de l'Atlantique qu'il est en train de traverser dans un tonneau avec, bientôt, les côtes en vue.

"Je ne m'ennuie pas du tout", assure l'homme de 72 ans, qui n'en finit plus d'admirer les "levers et couchers du soleil magnifiques" sur l'océan, lors d'un entretien téléphonique par satellite à l'AFP.

L'ancien militaire parachutiste s'est lancé à la mer le 26 décembre de l'île d'El Hierro dans les Canaries, pour traverser l'Atlantique par la seule force des courants, un périple prévu pour durer trois mois mais retardé par les aléas des alizés.

Le but du projet ? Hors quelques expériences scientifiques, "vivre cette sensation de liberté, admirer les richesses de la faune aquatique", avait affirmé l'ancien baroudeur en Afrique alors qu'il construisait son tonneau dans le petit chantier naval d'Arès, sur le bassin d'Arcachon (Gironde).

Plusieurs mois plus tard, après avoir parcouru 4.000 km, "il m'en reste 1000", dit-il, "je pense arriver vers le 20 avril, je ne sais pas où, peut-être vers la République dominicaine".

Le moral est bon. "Ca bouge en permanence, je le savais, mais je m'attendais à pire", sourit ce grand sportif en évoquant son embarcation d'à peine 3 mètres de long, avec un diamètre principal de 2,10 m et un espace de vie de 6m2.

Sur 96 jours, "je n'ai connu que huit nuits difficiles, et une extrêmement difficile", en pleine tempête.

Avec quelques grosses frayeurs, comme ce jour de fin février où il a failli être percuté par un cargo qui ne répondait pas à ses appels radio : "Heureusement que j'ai balancé un fumigène. C'était comme si j'avais été sur une voie ferrée entre les barrières, et je voyais arriver le train...".

- Dorades séchées et chocolat -

Le 28 mars, par une mer déchaînée, le marin solitaire a dû sortir de son tonneau pour effectuer une manoeuvre. Lui qui ne s'attache jamais mais l'avait fait ce jour-là, s'est retrouvé suspendu par les aisselles, faisant le "yoyo" pendant une demi-heure avec, par moments, la tête dans l'eau.

Le témoignage impressionnant -- et les photos des contusions -- est publié sur sa page Facebook (TESA, Traversée de l'Atlantique au tonneau).

Mais il y a aussi, outre les splendeurs de la nature, des petits bonheurs bienvenus. Le bateau océanographique américain Ronald H. Brown, basé à Charleston (Caroline du sud) et fan de l'aventure, vient de lui livrer une trentaine de kg de vivres : "ils m'ont choyé. J'ai eu du courrier, des T-shirts, beaucoup de chocolat", se réjouit M. Savin qui s'en tenait récemment à manger des dorades péchées et séchées et des aliments lyophilisés.

L'amateur de triathlon, déjà mince et musclé, a perdu 4 kg mais continue à faire des tractions sur ses échelles.

Sa principale préoccupation désormais est son lieu d'accostage : "J'aimerais arriver en Martinique ou en Guadeloupe", dit-il, pour éviter les tracasseries administratives et pouvoir rapatrier son tonneau. S'il va trop loin, il cherchera le long des côtes un cargo pour l'y amener.

Encore en mer, l'aventurier suivi sur Facebook par plus de 22.000 personnes dans le monde entier, est déjà sollicité pour des conférences, des festivals de la mer, dit Audrey Reneleau, qui gère sa communication pour le fabricant girondin de tonneaux Boutes, parrain de l'aventure.

"Cela me fait très plaisir, je ne m'en doutais pas mais je l'ai fait pour moi-même", assure l'aventurier qui va en tirer un livre mais "sera triste à l'arrivée".

Avec néanmoins un nouveau projet en tête, la traversée de la Manche à la nage.

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