Un toit pour Erros : des policiers se mobilisent pour leurs chiens retraités

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Par Julie Pacorel - Cabriès (France) (AFP)
Publié le 29 mars 2019 - 20:07
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Stéphane de Mendosa et Erros, ex-chien policier, le 29 mars 2019 à Cabries (Bouches-du-Rhône)
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© Christophe SIMON / AFP
Stéphane de Mendosa et Erros, ex-chien policier, le 29 mars 2019 à Cabries (Bouches-du-Rhône)
© Christophe SIMON / AFP

"Il a servi la France pendant six ans, il a le droit à une fin heureuse!". Le sort d'Erros, 10 ans, ex-chien policier, a ému des policiers marseillais qui veulent ouvrir "une maison de retraite" pour leurs compagnons de travail.

Stéphane de Mendonsa et Cédric Goulard, tous deux conducteurs cyno-techniciens dans la police nationale, lui ont déjà construit un abri sur un terrain jouxtant le chenil du Centre régional de formation des unités cynotechniques de Cabriès (Bouches-du-Rhône).

Sur ce lopin de terre qui leur a été cédé par la police, les policiers veulent faire construire un chenil de 4 box et une infirmerie, afin d'offrir une retraite paisible aux chiens "réformés" comme Erros.

"Après sept à huit ans de service, les chiens de la police ne peuvent plus travailler, donc en général on les place en famille d'accueil", explique Stéphane de Mendonsa. "Le maître d'Erros a été muté et on ne peut pas le recaser car il est très imprévisible donc dangereux", décrit ce policier, qui est le seul à pouvoir approcher le vieux chien sans risquer de se faire mordre.

Sous les caresses de M. de Mendonsa, Erros, pelage roux-brun, mâchouille sans relâche une grosse balle en plastique. Comme beaucoup de chiens, la police l'a récupéré tout jeune, auprès de son ancien maître qu'il avait mordu au bras, jusqu'à "lui rompre tous les ligaments".

Excellent chien de recherche de stupéfiants et de billets de banques, Erros avait toutefois "un instinct de propriété très fort au point de ne pas vouloir lâcher sa découverte". "Aujourd'hui il est un peu comme une personne schizophrène, il peut changer de comportement très vite", analyse M. de Mendonsa.

- "des chiens au caractère bien trempé"-

"Le but du projet Erros, c'est d'avoir une solution de secours pour les chiens de police qu'on ne peut pas placer en famille", explique le major-chef de l'unité canine légère, David Rodriguez. D'autant plus que les fonctionnaires s'y attachent: "Séparer deux collègues qui s'entendent bien, c'est difficile, mais séparer un maître et son chien c'est un drame", confie-t-il.

Les chiens policiers, affirme-t-il, "ont des valeurs morales de courage et de ténacité". Il assure que le travail est pour eux "avant tout un jeu, dans lequel ils se donnent à 100%".

"Ce sont des chiens au caractère bien trempé qui supportent la vie en chenil, les agressions sur la voie publique", raconte M. de Mendonsa. "Mais ces chiens, qu'on récupère à la SPA ou auprès de maîtres débordés, ont un passif, des traumatismes parfois".

Dans la police, les chiens ont deux "métiers": la "défense-intervention", lors de patrouilles notamment pour défendre leur maître d'une agression violente, et la recherche (de stupéfiants, billets de banque, armes et explosifs, personnes disparues).

Ces chiens "ont les mêmes horaires de travail que les policiers, parfois de nuit" puis dorment au chenil. "Mais sur leur temps libre, il n'est pas rare que les fonctionnaires passent promener leur chien ou lui donner un médicament s'il est malade", ajoute M. Rodriguez.

Les policiers ont besoin de 40.000 euros pour financer l'opération "Un toit pour Erros". Ils ont déjà obtenu près de 6.000 euros grâce à une cagnotte participative sur Leetchi.com.

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